La plus active et la plus réputée des associations de parents d’enfants autistes, Léa pour Samy, a, en effet, rendu public un communiqué dans lequel elle affirme avoir été exclue, sinon écartée de la commission mixte qui sera mise en place pour élaborer une stratégie et un plan d'action nationaux en la matière.
Léa pour Samy y déplore également «le manque de connaissances et de compétences manifeste lors de ce débat, au cours duquel nombre de scientifiques et experts présents n’ont pas pu s’exprimer », tout en rappelant que le ftour-débat a été également marqué par la signature d'une convention de partenariat entre le département de Nezha Skalli et le Collectif autisme Maroc, dans l'objectif d'appuyer les programmes de cette ONG pour 2010.
De fait, au lieu qu’il y ait eu débat, seuls quelques discours et présentations ont été au menu. Ce qui ne peut que mal cadrer avec la volonté d’initier une réflexion approfondie et de fédérer les énergies et le savoir-faire de tous les acteurs concernés de près ou de loin par l’autisme dans l’objectif de permettre une meilleure prise en charge de celui-ci.
Dans ce sens, le président de Léa pour Sami a pointé du doigt l’entourage de la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, une Dame que personne ne peut taxer d’ostracisme, tellement son passé militant, son honnêteté et son engagement plaident en sa faveur.
« Certaines personnes de votre cabinet n’apprécient pas notre franc-parler, nous trouvent peut-être prétentieux et trop ambitieux », écrit-il dans une lettre ouverte à Mme Skalli.
« Sachez que nous n’avons malheureusement pas eu d’autre solution que de nous exprimer haut et fort pour que notre cause, et celle de milliers de familles, soit entendue, que tous nos documents et travaux sont basés sur une expertise et des compétences acquises dans nos actions dans les différents pays où nous intervenons », y ajoute-t-il.
De fait, ni Mme Skalli, ni personne ne peut dénier à Léa pour Sami le grand savoir-faire qu’elle a acquis tant en France qu’au Maroc et son activisme positif qui fait feu de tout bois et qui s’alimente du fait que le propre fils de son président est autiste.
M'Hammed Sajidi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a certes pas d’entregent, mais il est entré dans le monde associatif comme on entre dans les ordres. Pour toujours, pour le meilleur et pour le pire.
Le pire, il l’a vécu dans sa chair en voyant son propre enfant être maltraité dans tous les hôpitaux de France et de Navarre qu’il a fréquentés. Quant au meilleur, il le doit à Dame nature. En homme du terroir qui sait plier sans jamais renoncer, il a eu le courage de continuer la lutte sans avoir perçu le moindre centime de l’Etat marocain. Avec abnégation et humilité. En cela, son combat et celui de Mme Skalli se rejoignent. Encore faut-il que tous les deux en soient convaincus.