Grogne au sein des établissements d'enseignement français au Maroc : Une nouvelle procédure judiciaire initiée contre l'AEFE


Mohammed Taleb
Vendredi 5 Octobre 2012

Grogne au sein des établissements d'enseignement français au Maroc : Une nouvelle procédure judiciaire initiée contre l'AEFE
La mobilisation des parents d’élèves d’établissements français au Maroc suite aux augmentations, qu’ils qualifient d’importantes et successives ainsi que des droits de scolarité dans les écoles relevant de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, se poursuit. La dernière action qui va être engagée dans ce sens sera un recours à la justice pour motif «d’excès de pouvoir de la part de ladite agence», selon Abdelwahab Boukouraych, président de l’Union des conseils des parents d’élèves (UCPE).
L’UCPE qui comptait intenter un recours devant le tribunal administratif de Paris, ne le fera plus. Elle s’est trouvée, en effet, contrainte de changer de stratégie du fait que ce recours est devenu injustifiable à cause de l’inclusion des «droits annuels d’inscription » dans les frais de scolarité.
Les responsables de l’UPCE reprochent à l’agence d’avoir adopté, unilatéralement,  la nouvelle grille tarifaire proposée en juillet 2012 sans tenir compte des remarques des fédérations de parents d’élèves.  Cette décision n’a rien changé à la situation antérieure, selon M. Boukouraych ; les nouvelles hausses des droits annuels d’inscription, variant entre  9,3% et 13,10% à 9,3%, ayant été tout bonnement intégrées dans les frais de scolarité. « C’est ce qui nous amène à dire que la publication d’une grille bien claire des frais de scolarité qui permettra aux parents d’avoir une visibilité des augmentations prévues pour les prochaines années est devenue de plus en plus nécessaire », ajoute-t-il.
Par ailleurs, les parents d’élèves récusent les arguments avancés par la directrice de l’AEFE. Celle-ci justifie ces hausses par la collecte de fonds nécessaires à la rénovation, l’extension et la sécurisation, voire même la construction de nouveaux établissements.
Ce qui est infondé d’après les membres de l’UCPE qui avancent que l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger dispose déjà des fonds nécessaires à cet investissement, à savoir 220 millions d’euros des fonds de réserve de l’AEFE, dont 20 millions d’euros générés par les établissements d’enseignement français au Maroc, sans compter les recettes dégagées par les frais de scolarité qui ont engendré un bénéfice de 4,6 millions d’euros, en 2011, soit plus que les fonds cumulés de quatorze autres pays cumulés.
Sur ce point, le président de l’UCPE estime qu’une part des fonds de réserve des établissements doit être affectée à l’augmentation de la charge immobilière.
Il a assuré à Libé  que «l’Etat français doit accorder à l’agence des moyens pour assurer sa mission. Mais il ne veut ni investir ni augmenter sa quote-part et c’est ce que nous demandons au juste».
En réaction aux explications avancées par la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Hélène Conway, estimant que la hausse des frais de scolarisation est tributaire de la hausse constante de la demande de scolarisation qui a rendu inéluctable l’augmentation de la contribution des familles et que l’aide annuelle moyenne de l’Etat français est de 2235 euros par élève, M. Boukouraych nous a déclaré que c’est un faux argument, en insistant sur le fait que  l’Etat français doit doter l’agence de moyens nécessaires.
Pour rappel, cette affaire remonte au 25 mai dernier quand l’Union des conseils des parents d’élèves avait demandé la suspension d’un nouveau droit de scolarité imposé à tous les élèves. Chose qu’elle a obtenue en juin dernier.
Mais, selon le président de l’UCPE, deux mois après, la directrice de ladite agence est revenue sur sa décision. «Entre-temps, elle a repris les négociations. On a cru alors que c’était pour se concerter et trouver des solutions, mais   c’était seulement pour nous annoncer les  nouvelles augmentations», a-t-il précisé.
Plusieurs actions de protestation ont été menées par les responsables de l’UCPE contre cette décision et notamment une journée «école morte» qui a abouti à des taux d’absentéisme de l’ordre de 95%  dans certains établissements. 


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