Cette dénonciation s’inscrit dans le continuum des actions entreprises par le Maroc pour défendre l’arabité et la sacralité de cette ville qui constitue le troisième lieu saint de l’Islam.
Ville d’Abraham, de David, de Salomon, de Zacharie, de Marie et de Jésus, Al Qods est à la confluence des trois grandes religions révélées. Elle abrite les hauts lieux du monothéisme et, en ses mosquées, synagogues et églises, Coran, Thorah et Evangiles sont déclamés à la gloire du Créateur.
Comme nulle autre part au monde, les week-ends s’y égrènent dans la ferveur. Le jour de Vénus, les musulmans s’y rendent dans les mosquées pour y accomplir la prière du vendredi. Le soir, commence le sabbat, jour de repos que les juifs consacrent au culte divin et, le dimanche, les cloches et les carillons des églises sonnent à toute volée pour inviter les chrétiens à venir écouter des messes dites dans un arabe châtié.
Immuable comme l’ordonnancement des jours de la semaine, la vie de cette cité, arabe depuis toujours et musulmane depuis la Révélation, n’a pourtant jamais été un long fleuve tranquille. Détruite, puis reconstruite des dizaines de fois, elle est, néanmoins, demeurée ouverte à la pratique libre et tolérante des différents cultes célestes. Sauf depuis la Guerre des six jours. En juin 1967, Israël en a, en effet, occupé la partie orientale et donné un coup d’accélérateur à sa campagne de judaïsation. Il a ainsi détruit des quartiers entiers – dont l’un des premiers fut celui des Marocains, près du Mur des Lamentations –, expulsé progressivement la population palestinienne et multiplié les implantations de colonies juives.
Non content d’avoir commis pareils crimes, l’Etat hébreu a même fait de la Ville-Sainte sa «capitale éternelle» en violation du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU. L’alignement américain sur sa décision demeure encore synonyme de déni de justice commis à l’endroit du peuple palestinien, mais aussi de tous les pays arabes et islamiques. Notamment le Maroc dont le Souverain préside le Comité Al Qods depuis 1979.
La position immuable du Royaume à ce propos n’a d’ailleurs jamais changé d’un iota. Le dernier communiqué du Cabinet Royal faisant état de la dénonciation par SM Mohammed VI de l’acte odieux commis par les sionistes dans l’enceinte sacrée de la mosquée Al Aqsa, l’a réitérée en indiquant que notre pays « demeure profondément attaché aux valeurs de paix, de dialogue et de pondération, qui triompheront inéluctablement dans l’intérêt de la région et de la cohabitation entre ses peuples, ses religions et ses Etats, y compris l’instauration de l’Etat palestinien indépendant avec Al Qods Acharif pour capitale, vivant côte à côte avec l’Etat d’Israël dans la paix et la concorde ».