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Dyzaiss Lys Mouithys Mickalad, attaquant vedette du WAC a fait ses premiers pas dans le football au Congo-Brazzaville, son pays natal. D’abord au sein du modeste club FC Bayaya (« les grands frères », dans la langue
congolaise) où il apprend
les premières leçons de son sport préféré : le football. Ensuite
au célèbre club à brazzavillois, Diables Noirs où il se perfectionne aux côtés de grands joueurs. Une véritable école de football,
aime-t-il à répéter. « Il n’y avait pas de traitements de faveur
à l’égard des jeunes joueurs que nous étions, tout le monde se devait de jouer à la perfection pour pouvoir émerger. Diables noirs m’a aussi permis
d’apprécier l’univers du public,
sa joie, sa colère mais aussi
le bonheur de pratiquer
professionnellement le football», se souvient-il. Persuadé d’y
trouver son compte, Lys part poursuivre son rêve en France
où il évolue successivement
à Saint-Brieuc (2000-2003), Girondins de Bordeaux
“B” (2003-2006), SO Châtellerault
(2006-janv 2007), Hyères Football Club (2007), AS Cherbourg
(2007-2008) et FC Libourne-Saint-Seurin (2008-2009). En juillet 2009, il choisit de jouer au
WAC devenant en quelques
mois le premier buteur du club
et le second du championnat.
Libé : Vous êtes considéré comme la nouvelle star du Wydad. Comment vivez-vous cette reconnaissance ?
Lys Mouithys : (Rire). Je ne sais si je suis vraiment une star. Mes prestations sont le fruit du travail et le résultat des efforts fournis. Je travaille beaucoup et suis régulier aux entraînements et le résultat se voit sur le terrain. En plus je suis heureux avec mes amis et collègues. Si les Marocains et particulièrement les supporters de mon club me voient comme une star, c’est pour moi un honneur et une fierté pour le Congo. Au moins, on pourrait dire un jour, un Congolais est passé par le Maroc en laissant de bons souvenirs auprès des Marocains.
Justement vous êtes le meilleur buteur du club et le second du championnat. Le public et les dirigeants du Wydad apprécient vos prestations. Cela vous donne-t-il une responsabilité ?
Cela me réconforte, parce que, en tant que joueur, c’est toujours une bonne chose de savoir qu’on vous fait confiance. Que tout un club, des supporters et l’équipe comptent sur vous. C’est important d’autant plus que cela vous donne plus de tonus chaque fois que vous rentrez sur le terrain de jeu. Je dirais que c’est finalement une bonne pression qui vous incite à donner le meilleur de soi même.
Vous n’êtes pas le seul joueur d’origine subsaharienne évoluant au championnat marocain. Votre club le Wydad en compte d’autres d’ailleurs. Quel rapport entretenez-vous avec ces joueurs ?
Nous n’avons pas souvent l’occasion de nous rencontrer au quotidien vu que nous évoluons dans des villes différentes. Mais après un match, il arrive justement qu’on se prodigue des conseils ce qui est encourageant.
Vous êtes à votre première saison au WAC. Quelle idée avez-vous aujourd’hui du championnat marocain ? Qu’est-ce qui en fait sa particularité ?
Son football et son public. Le football marocain s’apparente plus à celui de l’Espagne. Le championnat compte d’excellents joueurs et des équipes qui pratiquent un foot rapide. Je pense que dans les années prochaines, il évoluera par l’application du professionnalisme.
A propos du professionnalisme, pensez-vous que le niveau actuel du championnat du Maroc contribue à améliorer le vôtre ?
Tout à fait ! Signer au Maroc a été pour moi un tremplin. Il est vrai qu’en arrivant au Maroc j’ai découvert une autre culture de jeu dont on fait l’éloge depuis quelques années. Je suis certain que le championnat marocain sera au Top. En ce qui me concerne, je constate que mon niveau évolue au fur et à mesure, et j’en suis satisfait.
Vous avez joué aux FC Bayaya et Diables noirs du Congo. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage dans ces deux clubs brazzavillois ?
Des souvenirs magnifiques. FC Bayaya fait partie de mon enfance, ce club me rappelle bien des souvenirs que pourrait témoigner mon ainé Ya Fé (Congolais résidant au Maroc). Après cette merveilleuse aventure, j’ai intégré Diables noirs, un grand club et où j’ai beaucoup appris en technique de football. En effet, quel que soit l’âge, il fallait immédiatement s’intégrer, travailler, jouer et s’imposer. Ce club m’a permis de me forger au point que cela m’a servi en France. Car jouer à Diables noirs, c’est évoluer dans l’ambiance du football. Mais si je parle un peu plus de Bayaya, c’est tout simplement parce que tout a commencé là-bas.
Les joueurs africains partent généralement de l’Afrique vers l’Europe. Vous avez choisi le chemin inverse, comment avez-vous atterri au Maroc?
Lorsque je suis parti de Bordeaux, j’ai signé dans plusieurs clubs. Vu que le dernier club avait un problème d’argent et que mon contrat était arrivé à terme, il fallait partir ailleurs. J’ai eu des propositions qui ne me convenaient pas, et c’est ainsi que j’ai décidé d’évoluer au Wydad. Naturellement je me suis d’abord renseigné auprès des amis dont des Congolais qui ont évolué au championnat marocain qui m’ont dit du bien de ce club. J’ai aussi regardé quelques vidéos et c’est par la suite j’ai pris ma décision. En fait, je n’ai pas ressenti un grand changement en quittant la France pour le Maroc d’autant qu’on est à 2h de l’Hexagone. Aussi, le cadre de vie est magnifique et je ne vois pas trop de différence.
Puisque vous n’êtes qu’à 2h de Paris, n’êtes-vous pas tenté de regagner l’Europe dans le cadre d’un nouveau projet professionnel?
Si je dois repartir en France ce sera pour évoluer à Bordeaux, Toulouse ou Saint-Etienne. Mon objectif est de jouer un jour dans un grand championnat tel que celui de l’Espagne et tout particulièrement en Italie.
La carrière de plusieurs joueurs commence généralement bien pour se terminer souvent mal. En ce qui vous concerne, comment organisez-vous pour ne pas fléchir ?
(Rire). Déjà il faut avoir une vie professionnelle meilleure et saine. C’est vrai que lorsqu’on est jeune, on fait beaucoup de bêtises, on s’amuse. J’en ai fait lorsque j’étais à Bordeaux, dans les deux ligues. Mais il arrive un certain moment où l’on comprend qu’on peut tout perdre et après, on s’assagit. Au jour d’aujourd’hui, je peux dire que j’ai un cadre de vie serein, j’essaie de ne pas faire n’importe quoi. Je sais quand faire la fête, profiter de mes amis et réciproquement. Toutefois, je me repose beaucoup car il est important d’avoir un rythme normal.
Venons-en au derby Raja-WAC. Comment l’appréhendiez-vous en arrivant au Maroc ? Avez-vous maintenant une idée sur cette confrontation sportive ?
Je ne connaissais pas ou vaguement ce derby jusqu’à mon arrivée au Maroc. J’étais très impressionné par ce duel footballistique. Ce qui fera la différence lors du prochain derby (mach retour), c’est que je sais maintenant comment cela se déroule. Je serai plus libéré, à l’aise et j’aurai moins de pression. Car tous les yeux seront braqués sur moi en tant qu’attaquant qui marque.
Actualité oblige, comment concevez-vous l’absence de l’équipe congolaise à la CAN, ouverte récemment en Angola?
Très mal d’autant plus que la compétition se déroule juste à côté, dans un pays voisin. Tout Congolais aurait aimé participer à cette édition. Et c’est dommage. Il faut dire que beaucoup de problèmes se sont déroulés dans la sélection. Maintenant, on regarde la télé comme tout le monde, espérant notre qualification à la prochaine compétition, surtout qu’on a une très bonne équipe.
La compétition a commencé par un drame qui a coûté la vie à deux membres de la délégation togolaise à Cabinda. Comprenez-vous la décision des autorités togolaises de retirer leur équipe de ce rendez-vous ?
C’est vrai que c’est choquant. On est traumatisé. Pour autant, je pense que la meilleure réponse à ce triste événement aurait été que le Togo puisse continuer la compétition, ne fut-ce que pour rendre hommage aux victimes de ce drame.
Qui voyez-vous remporter la CAN 2010 ?
Le Cameroun (NDLR : le Cameroun devait affronter hier la Tunisie pour le compte de la troisième journée du groupe D de la CAN). J’ai toujours apprécié son jeu. Les Camerounais sont des joueurs costauds et d’un bon niveau qui ont acquis plus d’expérience dans les grandes compétitions. L’Egypte est aussi un sérieux prétendant, mais je mise sur le Cameroun. Je ne serai pas déçu si la Côte d’Ivoire l’emporte. Quand bien même les Ivoiriens n’ont pas toujours réussi à remporter la Coupe malgré leurs énormes potentialités dont ils disposent.
congolaise) où il apprend
les premières leçons de son sport préféré : le football. Ensuite
au célèbre club à brazzavillois, Diables Noirs où il se perfectionne aux côtés de grands joueurs. Une véritable école de football,
aime-t-il à répéter. « Il n’y avait pas de traitements de faveur
à l’égard des jeunes joueurs que nous étions, tout le monde se devait de jouer à la perfection pour pouvoir émerger. Diables noirs m’a aussi permis
d’apprécier l’univers du public,
sa joie, sa colère mais aussi
le bonheur de pratiquer
professionnellement le football», se souvient-il. Persuadé d’y
trouver son compte, Lys part poursuivre son rêve en France
où il évolue successivement
à Saint-Brieuc (2000-2003), Girondins de Bordeaux
“B” (2003-2006), SO Châtellerault
(2006-janv 2007), Hyères Football Club (2007), AS Cherbourg
(2007-2008) et FC Libourne-Saint-Seurin (2008-2009). En juillet 2009, il choisit de jouer au
WAC devenant en quelques
mois le premier buteur du club
et le second du championnat.
Libé : Vous êtes considéré comme la nouvelle star du Wydad. Comment vivez-vous cette reconnaissance ?
Lys Mouithys : (Rire). Je ne sais si je suis vraiment une star. Mes prestations sont le fruit du travail et le résultat des efforts fournis. Je travaille beaucoup et suis régulier aux entraînements et le résultat se voit sur le terrain. En plus je suis heureux avec mes amis et collègues. Si les Marocains et particulièrement les supporters de mon club me voient comme une star, c’est pour moi un honneur et une fierté pour le Congo. Au moins, on pourrait dire un jour, un Congolais est passé par le Maroc en laissant de bons souvenirs auprès des Marocains.
Justement vous êtes le meilleur buteur du club et le second du championnat. Le public et les dirigeants du Wydad apprécient vos prestations. Cela vous donne-t-il une responsabilité ?
Cela me réconforte, parce que, en tant que joueur, c’est toujours une bonne chose de savoir qu’on vous fait confiance. Que tout un club, des supporters et l’équipe comptent sur vous. C’est important d’autant plus que cela vous donne plus de tonus chaque fois que vous rentrez sur le terrain de jeu. Je dirais que c’est finalement une bonne pression qui vous incite à donner le meilleur de soi même.
Vous n’êtes pas le seul joueur d’origine subsaharienne évoluant au championnat marocain. Votre club le Wydad en compte d’autres d’ailleurs. Quel rapport entretenez-vous avec ces joueurs ?
Nous n’avons pas souvent l’occasion de nous rencontrer au quotidien vu que nous évoluons dans des villes différentes. Mais après un match, il arrive justement qu’on se prodigue des conseils ce qui est encourageant.
Vous êtes à votre première saison au WAC. Quelle idée avez-vous aujourd’hui du championnat marocain ? Qu’est-ce qui en fait sa particularité ?
Son football et son public. Le football marocain s’apparente plus à celui de l’Espagne. Le championnat compte d’excellents joueurs et des équipes qui pratiquent un foot rapide. Je pense que dans les années prochaines, il évoluera par l’application du professionnalisme.
A propos du professionnalisme, pensez-vous que le niveau actuel du championnat du Maroc contribue à améliorer le vôtre ?
Tout à fait ! Signer au Maroc a été pour moi un tremplin. Il est vrai qu’en arrivant au Maroc j’ai découvert une autre culture de jeu dont on fait l’éloge depuis quelques années. Je suis certain que le championnat marocain sera au Top. En ce qui me concerne, je constate que mon niveau évolue au fur et à mesure, et j’en suis satisfait.
Vous avez joué aux FC Bayaya et Diables noirs du Congo. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage dans ces deux clubs brazzavillois ?
Des souvenirs magnifiques. FC Bayaya fait partie de mon enfance, ce club me rappelle bien des souvenirs que pourrait témoigner mon ainé Ya Fé (Congolais résidant au Maroc). Après cette merveilleuse aventure, j’ai intégré Diables noirs, un grand club et où j’ai beaucoup appris en technique de football. En effet, quel que soit l’âge, il fallait immédiatement s’intégrer, travailler, jouer et s’imposer. Ce club m’a permis de me forger au point que cela m’a servi en France. Car jouer à Diables noirs, c’est évoluer dans l’ambiance du football. Mais si je parle un peu plus de Bayaya, c’est tout simplement parce que tout a commencé là-bas.
Les joueurs africains partent généralement de l’Afrique vers l’Europe. Vous avez choisi le chemin inverse, comment avez-vous atterri au Maroc?
Lorsque je suis parti de Bordeaux, j’ai signé dans plusieurs clubs. Vu que le dernier club avait un problème d’argent et que mon contrat était arrivé à terme, il fallait partir ailleurs. J’ai eu des propositions qui ne me convenaient pas, et c’est ainsi que j’ai décidé d’évoluer au Wydad. Naturellement je me suis d’abord renseigné auprès des amis dont des Congolais qui ont évolué au championnat marocain qui m’ont dit du bien de ce club. J’ai aussi regardé quelques vidéos et c’est par la suite j’ai pris ma décision. En fait, je n’ai pas ressenti un grand changement en quittant la France pour le Maroc d’autant qu’on est à 2h de l’Hexagone. Aussi, le cadre de vie est magnifique et je ne vois pas trop de différence.
Puisque vous n’êtes qu’à 2h de Paris, n’êtes-vous pas tenté de regagner l’Europe dans le cadre d’un nouveau projet professionnel?
Si je dois repartir en France ce sera pour évoluer à Bordeaux, Toulouse ou Saint-Etienne. Mon objectif est de jouer un jour dans un grand championnat tel que celui de l’Espagne et tout particulièrement en Italie.
La carrière de plusieurs joueurs commence généralement bien pour se terminer souvent mal. En ce qui vous concerne, comment organisez-vous pour ne pas fléchir ?
(Rire). Déjà il faut avoir une vie professionnelle meilleure et saine. C’est vrai que lorsqu’on est jeune, on fait beaucoup de bêtises, on s’amuse. J’en ai fait lorsque j’étais à Bordeaux, dans les deux ligues. Mais il arrive un certain moment où l’on comprend qu’on peut tout perdre et après, on s’assagit. Au jour d’aujourd’hui, je peux dire que j’ai un cadre de vie serein, j’essaie de ne pas faire n’importe quoi. Je sais quand faire la fête, profiter de mes amis et réciproquement. Toutefois, je me repose beaucoup car il est important d’avoir un rythme normal.
Venons-en au derby Raja-WAC. Comment l’appréhendiez-vous en arrivant au Maroc ? Avez-vous maintenant une idée sur cette confrontation sportive ?
Je ne connaissais pas ou vaguement ce derby jusqu’à mon arrivée au Maroc. J’étais très impressionné par ce duel footballistique. Ce qui fera la différence lors du prochain derby (mach retour), c’est que je sais maintenant comment cela se déroule. Je serai plus libéré, à l’aise et j’aurai moins de pression. Car tous les yeux seront braqués sur moi en tant qu’attaquant qui marque.
Actualité oblige, comment concevez-vous l’absence de l’équipe congolaise à la CAN, ouverte récemment en Angola?
Très mal d’autant plus que la compétition se déroule juste à côté, dans un pays voisin. Tout Congolais aurait aimé participer à cette édition. Et c’est dommage. Il faut dire que beaucoup de problèmes se sont déroulés dans la sélection. Maintenant, on regarde la télé comme tout le monde, espérant notre qualification à la prochaine compétition, surtout qu’on a une très bonne équipe.
La compétition a commencé par un drame qui a coûté la vie à deux membres de la délégation togolaise à Cabinda. Comprenez-vous la décision des autorités togolaises de retirer leur équipe de ce rendez-vous ?
C’est vrai que c’est choquant. On est traumatisé. Pour autant, je pense que la meilleure réponse à ce triste événement aurait été que le Togo puisse continuer la compétition, ne fut-ce que pour rendre hommage aux victimes de ce drame.
Qui voyez-vous remporter la CAN 2010 ?
Le Cameroun (NDLR : le Cameroun devait affronter hier la Tunisie pour le compte de la troisième journée du groupe D de la CAN). J’ai toujours apprécié son jeu. Les Camerounais sont des joueurs costauds et d’un bon niveau qui ont acquis plus d’expérience dans les grandes compétitions. L’Egypte est aussi un sérieux prétendant, mais je mise sur le Cameroun. Je ne serai pas déçu si la Côte d’Ivoire l’emporte. Quand bien même les Ivoiriens n’ont pas toujours réussi à remporter la Coupe malgré leurs énormes potentialités dont ils disposent.