Autres articles
Passionné d'automobile, manager sans concessions, Carlos Tavares a contribué à faire de Stellantis une machine à profits avant que les difficultés ne s'accumulent, conduisant à sa démission.
Le groupe automobile a annoncé le départ de son emblématique patron "avec effet immédiat" dans un communiqué publié dimanche soir.
Le président du conseil d'administration John Elkann avait récemment fermé la porte à un rapprochement avec un autre groupe, dans un entretien avec l'AFP en octobre.
Costume strict, fines lunettes, visage anguleux, le dirigeant portugais âgé de 66 ans a été rattrapé par un marché automobile mal en point en Europe et des difficultés importantes aux Etats-Unis.
Il s'était fait un nom en redressant le groupe PSA (Peugeot-Citroën) à partir de 2014, en coupant dans les coûts.
Et le pari de la mégafusion bouclée entre PSA et FCA (Fiat-Chrysler) semblait tenu: depuis la création de ce groupe aux quatorze marques en 2021, Stellantis a enchaîné les records de bénéfices nets.
La pénurie de puces électroniques, qui limitait la production de voitures, aidait le groupe à les vendre aux tarifs les plus hauts. Mais le marché automobile s'est stabilisé depuis à un niveau très bas.
Stellantis a toussé au premier semestre 2024, avec un bénéfice net divisé par deux, avant d'éternuer face à des difficultés plus graves que prévu en Amérique du Nord.
Le directeur général Carlos Tavares a dû abandonner son objectif sacré de marge opérationnelle à "deux chiffres" pour l'année, qui le plaçait loin devant ses concurrents, et justifiait son salaire prévu à 36,5 millions d'euros pour l'année 2023.
Le directeur général assurait pourtant encore il y a quelques semaines que la stratégie de l'entreprise avait "fait ses preuves".
Si ces nouveaux objectifs sont un "avertissement sérieux", "ce n'est pas Stellantis qui est (en difficulté), isolé au milieu de l'industrie automobile (...), C'est Stellantis, Volkswagen, BMW, Mercedes, et ce n'est probablement pas fini", avait expliqué M. Tavares.
L'électrification de l'automobile à marche forcée complique les perspectives de ces constructeurs sur un marché déjà morose.
Plusieurs d'entre eux ont demandé une révision à la baisse des normes d'émissions de CO2, qui les forceront début 2025 à vendre plus d'électriques.
Carlos Tavares voyait les choses différemment, après avoir contesté pendant longtemps une transition "dogmatique" vers le 100% électrique en 2035.
"Tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course", avait-il lancé en septembre dans un entretien à l'AFP.
Entre deux avions, ce passionné de voitures anciennes fréquente en effet les pistes de courses historiques une dizaine de fois par an.
Le dirigeant affirmait vouloir "contribuer à la résolution du problème" du réchauffement climatique, pour ses quatre petits-enfants, tout en protégeant la "liberté de mouvement" des citoyens dans leurs voitures.
Et pour qu'elles soient moins chères, il faut toujours produire moins cher, en mettant la pression sur les salariés comme sur les fournisseurs.
Les salariés sont régulièrement encouragés à partir, au gré des plans de suppressions de postes. Parallèlement, le groupe franco-italo-américain mise toujours plus sur des pays à bas coûts, comme le Brésil, le Maroc ou la Turquie, pour fabriquer ses voitures.
Plusieurs syndicats dénonçaient ses méthodes mais "le management de cette entreprise n'a pas peur d'être impopulaire", répondait Carlos Tavares.
Passé par le lycée français de Lisbonne, ce centralien a lancé sa carrière chez Renault, avant de quitter son poste de numéro deux en 2013, muselé par le tout-puissant PDG de l'époque, Carlos Ghosn.
En 2014, il prend la direction du groupe PSA, aux abois, victime de la crise qui avait fait chuter le marché européen des voitures neuves. PSA est sauvé de justesse de la faillite par l'arrivée au capital de l'Etat français et du constructeur chinois Dongfeng.
Quant à sa retraite prévue pour 2026? "Si vous questionnez mon épouse, elle dira que c'est une exigence de sa part. Je suis un bon époux", avait souligné il y a quelques semaines M. Tavares, qui vit entre la France et le Portugal, où il possède des vignes et un garage pour voitures anciennes.
Le groupe automobile a annoncé le départ de son emblématique patron "avec effet immédiat" dans un communiqué publié dimanche soir.
Stellantis a toussé au premier semestre 2024, avec un bénéfice net divisé par deux, avant d'éternuer face à des difficultés plus graves que prévu en Amérique du NordCette décision, qui est une surprise puisqu'il devait normalement partir à la retraite début 2026, est le résultat de divergence de vue entre le directeur général et le conseil d'administration, précise Stellantis. Son successeur devrait être connu au cours du 1er semestre 2025.
Le président du conseil d'administration John Elkann avait récemment fermé la porte à un rapprochement avec un autre groupe, dans un entretien avec l'AFP en octobre.
Costume strict, fines lunettes, visage anguleux, le dirigeant portugais âgé de 66 ans a été rattrapé par un marché automobile mal en point en Europe et des difficultés importantes aux Etats-Unis.
Il s'était fait un nom en redressant le groupe PSA (Peugeot-Citroën) à partir de 2014, en coupant dans les coûts.
Et le pari de la mégafusion bouclée entre PSA et FCA (Fiat-Chrysler) semblait tenu: depuis la création de ce groupe aux quatorze marques en 2021, Stellantis a enchaîné les records de bénéfices nets.
La pénurie de puces électroniques, qui limitait la production de voitures, aidait le groupe à les vendre aux tarifs les plus hauts. Mais le marché automobile s'est stabilisé depuis à un niveau très bas.
Stellantis a toussé au premier semestre 2024, avec un bénéfice net divisé par deux, avant d'éternuer face à des difficultés plus graves que prévu en Amérique du Nord.
Le directeur général Carlos Tavares a dû abandonner son objectif sacré de marge opérationnelle à "deux chiffres" pour l'année, qui le plaçait loin devant ses concurrents, et justifiait son salaire prévu à 36,5 millions d'euros pour l'année 2023.
Le directeur général assurait pourtant encore il y a quelques semaines que la stratégie de l'entreprise avait "fait ses preuves".
Si ces nouveaux objectifs sont un "avertissement sérieux", "ce n'est pas Stellantis qui est (en difficulté), isolé au milieu de l'industrie automobile (...), C'est Stellantis, Volkswagen, BMW, Mercedes, et ce n'est probablement pas fini", avait expliqué M. Tavares.
L'électrification de l'automobile à marche forcée complique les perspectives de ces constructeurs sur un marché déjà morose.
Plusieurs d'entre eux ont demandé une révision à la baisse des normes d'émissions de CO2, qui les forceront début 2025 à vendre plus d'électriques.
Carlos Tavares voyait les choses différemment, après avoir contesté pendant longtemps une transition "dogmatique" vers le 100% électrique en 2035.
"Tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course", avait-il lancé en septembre dans un entretien à l'AFP.
Entre deux avions, ce passionné de voitures anciennes fréquente en effet les pistes de courses historiques une dizaine de fois par an.
Le dirigeant affirmait vouloir "contribuer à la résolution du problème" du réchauffement climatique, pour ses quatre petits-enfants, tout en protégeant la "liberté de mouvement" des citoyens dans leurs voitures.
Et pour qu'elles soient moins chères, il faut toujours produire moins cher, en mettant la pression sur les salariés comme sur les fournisseurs.
Les salariés sont régulièrement encouragés à partir, au gré des plans de suppressions de postes. Parallèlement, le groupe franco-italo-américain mise toujours plus sur des pays à bas coûts, comme le Brésil, le Maroc ou la Turquie, pour fabriquer ses voitures.
Plusieurs syndicats dénonçaient ses méthodes mais "le management de cette entreprise n'a pas peur d'être impopulaire", répondait Carlos Tavares.
Passé par le lycée français de Lisbonne, ce centralien a lancé sa carrière chez Renault, avant de quitter son poste de numéro deux en 2013, muselé par le tout-puissant PDG de l'époque, Carlos Ghosn.
En 2014, il prend la direction du groupe PSA, aux abois, victime de la crise qui avait fait chuter le marché européen des voitures neuves. PSA est sauvé de justesse de la faillite par l'arrivée au capital de l'Etat français et du constructeur chinois Dongfeng.
Quant à sa retraite prévue pour 2026? "Si vous questionnez mon épouse, elle dira que c'est une exigence de sa part. Je suis un bon époux", avait souligné il y a quelques semaines M. Tavares, qui vit entre la France et le Portugal, où il possède des vignes et un garage pour voitures anciennes.