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Le Cercle Eugène Delacroix est une association qui réunit des élus de la République française, visant à contribuer activement au développement des relations franco-marocaines. A l'occasion du troisième Forum des élus français et marocains «Regards croisés sur la transition écologique» tenu à Paris au Sénat (28 novembre 2024), Salah Bourdi, le président du Cercle Eugène Delacroix, exprime à Libération ses impressions sur la coopération franco-marocaine.
Libé : Quels sont les objectifs de votre 3ᵉ forum au Sénat ?
Salah Bourdi : L’objectif de ce de ce troisième Forum est le même que celui que nous poursuivons au quotidien : faire travailler ensemble des élus français et marocains. Nous sommes convaincus que c'est un canal important pour renforcer l'amitié franco-marocaine.
Quels seront les axes abordés lors de ce forum ?
Nous allons nous concentrer sur la transition écologique. Pour rappel, le premier forum avait pour thème la régionalisation avancée, le second portait sur la lutte contre le sida, et ce troisième se focalisera sur la transition écologique. Nous prévoyons déjà un quatrième forum, probablement consacré à la Smart City et à l'intelligence artificielle. L’idée est de choisir des thématiques d’actualité pour continuer à faire travailler ensemble les élus des deux pays tout en renforçant les liens d’amitié entre la France et le Maroc.
Selon vous, en tant qu’élu, comment voyez-vous les relations entre la France et le Maroc, après une période difficile de presque trois ans, suivie de la visite récente du Président français et de sa rencontre avec Sa Majesté le Roi à Rabat le mois dernier ?
Il est clair qu’il y a un véritable changement dans la position française, notamment concernant les provinces du Sud. Le Cercle Eugène Delacroix, depuis sa création en 2014, milite activement pour la reconnaissance du Sahara marocain. Et nous constatons que cette récente prise de position française s’aligne avec notre vision. Les propos du Président de la République française Emmanuel Macron marquent une détente notable et ouvrent, comme l’a dit Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un "nouveau livre" dans les relations franco-marocaines. On ressent un fort engouement des Français pour le Maroc, et vice versa. C’est une très bonne nouvelle.
Quels sont les enjeux de la coopération décentralisée entre les deux pays, étant donné que votre cercle rassemble des élus franco-marocains ?
Le premier enjeu de la coopération décentralisée, c’est de remettre l’humain au centre des décisions. Face à la montée des partis d’extrême droite en Europe, cette coopération rapproche les peuples les uns des autres. Ensuite, elle représente un enrichissement mutuel. Travailler avec d’autres collectivités territoriales, qu’elles soient marocaines, espagnoles ou maliennes, c’est apprendre des autres et partager des savoir-faire.
Pour vous donner un exemple concret : Villeneuve-la-Garenne et Tiznit collaborent sur des projets liés à la gestion des déchets et de l’eau. C’est une approche pratique pour répondre aux défis politiques et environnementaux actuels. Cette coopération est bénéfique pour les deux pays.
Quel est le rôle des élus dans le rapprochement entre la France et le Maroc ?
Le rôle des élus est fondamental. Notre association a été créée pour exploiter ce canal essentiel. Il existe bien sûr d'autres formes de coopération : des clubs de football qui organisent des stages, des partenariats universitaires comme avec l’Université internationale de Rabat, ou encore des échanges d’enseignants et d’étudiants. Mais la diplomatie territoriale, portée par les élus, est souvent sous-estimée.
Le Cercle Eugène Delacroix a pour mission de représenter et renforcer cette diplomatie territoriale, en favorisant les échanges entre élus français et marocains. Cela permet de consolider les liens entre les deux pays de manière concrète et durable.
Enfin, le Cercle Eugène Delacroix fête aujourd’hui ses 10 ans. Quel bilan faites-vous de cette décennie ?
Le bilan est très positif. Nous avons commencé modestement, avec quelques dizaines de membres. Aujourd’hui, nous comptons plus de 300 adhérents, répartis dans 32 départements français.
Nous avons déjà concrétisé deux formes de coopération décentralisée fructueuse : Villeneuve-la-Garenne avec Tiznit, et Antony avec Taroudant. Quatre autres projets s’apprêtent à être signés en 2025, notamment entre Sens et Sefrou, ou encore entre Garges-lès-Gonesse et Laâyoune.
En parallèle, nous avons organisé trois forums, dont le succès va crescendo. Nous menons également des actions de solidarité : envoi d’ordinateurs pour équiper des salles informatiques au Maroc, opérations de la cataracte à Agadir, distribution de cartables scolaires, etc. Ces initiatives renforcent les liens humains. Comme je le dis souvent, la meilleure façon de se faire aimer, c’est d’offrir des cadeaux !
Paris : Propos recueillis par Youssef Lahlali
Libé : Quels sont les objectifs de votre 3ᵉ forum au Sénat ?
Salah Bourdi : L’objectif de ce de ce troisième Forum est le même que celui que nous poursuivons au quotidien : faire travailler ensemble des élus français et marocains. Nous sommes convaincus que c'est un canal important pour renforcer l'amitié franco-marocaine.
Quels seront les axes abordés lors de ce forum ?
Nous allons nous concentrer sur la transition écologique. Pour rappel, le premier forum avait pour thème la régionalisation avancée, le second portait sur la lutte contre le sida, et ce troisième se focalisera sur la transition écologique. Nous prévoyons déjà un quatrième forum, probablement consacré à la Smart City et à l'intelligence artificielle. L’idée est de choisir des thématiques d’actualité pour continuer à faire travailler ensemble les élus des deux pays tout en renforçant les liens d’amitié entre la France et le Maroc.
Selon vous, en tant qu’élu, comment voyez-vous les relations entre la France et le Maroc, après une période difficile de presque trois ans, suivie de la visite récente du Président français et de sa rencontre avec Sa Majesté le Roi à Rabat le mois dernier ?
Il est clair qu’il y a un véritable changement dans la position française, notamment concernant les provinces du Sud. Le Cercle Eugène Delacroix, depuis sa création en 2014, milite activement pour la reconnaissance du Sahara marocain. Et nous constatons que cette récente prise de position française s’aligne avec notre vision. Les propos du Président de la République française Emmanuel Macron marquent une détente notable et ouvrent, comme l’a dit Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un "nouveau livre" dans les relations franco-marocaines. On ressent un fort engouement des Français pour le Maroc, et vice versa. C’est une très bonne nouvelle.
Quels sont les enjeux de la coopération décentralisée entre les deux pays, étant donné que votre cercle rassemble des élus franco-marocains ?
Le premier enjeu de la coopération décentralisée, c’est de remettre l’humain au centre des décisions. Face à la montée des partis d’extrême droite en Europe, cette coopération rapproche les peuples les uns des autres. Ensuite, elle représente un enrichissement mutuel. Travailler avec d’autres collectivités territoriales, qu’elles soient marocaines, espagnoles ou maliennes, c’est apprendre des autres et partager des savoir-faire.
Pour vous donner un exemple concret : Villeneuve-la-Garenne et Tiznit collaborent sur des projets liés à la gestion des déchets et de l’eau. C’est une approche pratique pour répondre aux défis politiques et environnementaux actuels. Cette coopération est bénéfique pour les deux pays.
Quel est le rôle des élus dans le rapprochement entre la France et le Maroc ?
Le rôle des élus est fondamental. Notre association a été créée pour exploiter ce canal essentiel. Il existe bien sûr d'autres formes de coopération : des clubs de football qui organisent des stages, des partenariats universitaires comme avec l’Université internationale de Rabat, ou encore des échanges d’enseignants et d’étudiants. Mais la diplomatie territoriale, portée par les élus, est souvent sous-estimée.
Le Cercle Eugène Delacroix a pour mission de représenter et renforcer cette diplomatie territoriale, en favorisant les échanges entre élus français et marocains. Cela permet de consolider les liens entre les deux pays de manière concrète et durable.
Enfin, le Cercle Eugène Delacroix fête aujourd’hui ses 10 ans. Quel bilan faites-vous de cette décennie ?
Le bilan est très positif. Nous avons commencé modestement, avec quelques dizaines de membres. Aujourd’hui, nous comptons plus de 300 adhérents, répartis dans 32 départements français.
Nous avons déjà concrétisé deux formes de coopération décentralisée fructueuse : Villeneuve-la-Garenne avec Tiznit, et Antony avec Taroudant. Quatre autres projets s’apprêtent à être signés en 2025, notamment entre Sens et Sefrou, ou encore entre Garges-lès-Gonesse et Laâyoune.
En parallèle, nous avons organisé trois forums, dont le succès va crescendo. Nous menons également des actions de solidarité : envoi d’ordinateurs pour équiper des salles informatiques au Maroc, opérations de la cataracte à Agadir, distribution de cartables scolaires, etc. Ces initiatives renforcent les liens humains. Comme je le dis souvent, la meilleure façon de se faire aimer, c’est d’offrir des cadeaux !
Paris : Propos recueillis par Youssef Lahlali