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L’engagement
de l’Union européenne pour une sécurité durable au Maghreb plus que jamais
nécessaire.
Des menaces pèsent sur cette région qui
a mal à son
intégration. Terrorisme,
criminalité, tensions sociales, problèmes
économiques
et politiques,
sont autant de périls qui menacent
le Maghreb.
Un rapport consacré
à la sécurité durable au Maghreb vient
tout juste d’être rendu public par l’Institut
international
Thomas More.
« Construire
une sécurité durable
au Maghreb implique de répondre
à l’ensemble
des facteurs
de déstabilisation
de la région », explique dans cet entretien Antonin Tisseron,
chercheur associé
à l’Institut Thomas More et l’un
des auteurs de cette étude publiée sous
le titre
« Pour une sécurité durable au Maghreb : une chance
pour la région,
un engagement pour l’Union européenne ».
Libé: L’Institut Thomas More vient tout juste de publier un rapport sur la sécurité durable au Maghreb, un rapport auquel vous avez contribué. Pourquoi un tel rapport aujourd’hui ?
Antonin Tisseron : Les enjeux de sécurité comme le terrorisme, la criminalité, les trafics sont d’abord de plus en plus prégnants dans la région, aussi bien pour les pays du Maghreb eux-mêmes que pour les pays européens. Ensuite, l’engagement de l’Union européenne nous apparaît nécessaire pour répondre aux multiples enjeux auxquels fait face le Maghreb, aussi bien politiques que sociaux et économiques. C’est pour cela que nous insistons sur le concept de sécurité durable, utilisé notamment par l’ONU et l’OTAN, qui se focalise sur les racines de l’insécurité – actuelle et future – et évite tout enfermement dans une approche purement sécuritaire.
Dans quelle mesure la question de la sécurité au Maghreb se pose-t-elle avec acuité?
Le Maghreb n’est pas aussi solide que les succès de ces dernières années dans « la guerre contre le terrorisme » et la croissance économique ne le laissent présager. Alors que plusieurs de ses régimes sont vieillissants, posant la question des successions et de rapports de forces internes, il est soumis à des pressions internes et externes. D’une part, les aspirations sociales et l’importance du chômage au sein de populations jeunes, l’impact de la crise économique mondiale – en particulier pour les pays importateurs de pétrole –, et à plus long terme les conséquences des bouleversements climatiques sont autant de facteurs susceptibles d’accroître les tensions sociales et les crispations dans la région. D’autre part, sur sa frontière méridionale, le Maghreb est confronté à une immigration subsaharienne et au risque de déstabilisation d’un Sahel aux frontières poreuses, qui fait face à la prolifération de trafics en tout genre et au déplacement du terrorisme islamique.
Quelles sont les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la région ?
Le terrorisme islamique est une menace malheureusement bien connu des Etats maghrébins. Bien que les mouvements terroristes aient trouvé un nouveau souffle après les attentats du 11 septembre 2001 et l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003 – en 2007, le GSPC rejoint la mouvance de Ben Laden pour fonder Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – l’année 2008-2009 a été marquée par un déplacement du centre de gravité du terrorisme vers le sud en raison des succès remportés par les Etats maghrébins et du manque d’enracinement de l’idéologie terroriste. Une autre menace, à certains égards plus inquiétante car en plein essor, est la criminalité. Le Maghreb tend en effet à devenir une plaque tournante d’autres trafics. Selon Interpol, environ 50 tonnes de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud arrivent ainsi tous les ans par les ports du Sénégal, du Nigeria ou de Guinée, pour gagner ensuite l’Afrique du Nord puis l’Europe. Mais la principale menace qui pèse sur le Maghreb est indéniablement l’absence d’intégration régionale comme l’a rappelé la Conférence contre le terrorisme, organisée par l’Algérie le 16 mars dernier et réunissant sept pays de la zone sahélo-saharienne. Alors que seule une coordination complète associant tous les acteurs impliqués dans la zone permettrait de gérer convenablement les problématiques de contrôle des frontières, de lutte contre les trafics et la violence au Sahel, le Maroc a été tenu à l’écart de cette initiative.
Et quelles sont alors, selon vous, les conditions de la durabilité de la sécurité dans la région ?
Construire une sécurité durable au Maghreb implique de répondre à l’ensemble des facteurs de déstabilisation de la région. A cet égard, la démocratisation est un élément essentiel, en tant que moyen de renforcer les régimes politiques et de créer de la stabilité, mais non suffisant. Le développement économique est aussi nécessaire pour désamorcer les tensions sociales. Or à cet égard, force est de constater que les échanges intra-régionaux ne représentent pas plus de 1,5% du commerce extérieur des pays de la zone. La Tunisie à elle seule perdrait environ 20.000 emplois par an du fait de la non-existence de l’UMA et le manque à gagner en termes d’IDE est estimé à 3 milliards de dollars pour l’ensemble de la région. Cette vulnérabilité de la région a été rappelée par la crise économique et financière de 2008, dont l’une des leçons est, selon le FMI, la trop grande dépendance du Maghreb à l’égard de l’Europe et la nécessité de développer le marché intérieur. En cela, un marché régional est une voie à explorer sérieusement pour contribuer à créer de la sécurité dans la durée au Maghreb.
Le conflit au Sahara occidental et la fermeture des frontières contribuent-ils au "non-Maghreb"?
Oui, indéniablement le conflit du Sahara occidental est au cœur de ce que certains experts appellent le « non-Maghreb ». L’échec de l’UMA lui est en grande partie imputable. Cependant, si ce conflit est à l’origine de la fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Algérie depuis plus de quinze ans, le blocage des frontières est un phénomène plus général. Les tensions entre les pays du Maghreb se traduisent bien souvent par un durcissement des contrôles comme entre l’Algérie et la Tunisie en 2007. Cette réticence à l’ouverture n’est d’ailleurs pas le fait des seuls Etats. Les résultats de l’accord de libre-échange d’Agadir, entré en vigueur en avril 2007 et réunissant le Maroc, l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie, ont été en deçà des espérances en raison, pour nombre d’analystes, des réticences de certaines entreprises. Le « non-Maghreb » ne peut en cela être réduit au conflit du Sahara occidental, tout en gardant à l’esprit qu’il n’est pas possible d’en sortir sans mettre fin à cette source de tensions vieille de plus de trente ans.
Quelle responsabilité pour l'Union européenne dans l'intégration d'un Maghreb à la sécurité durable ?
L’Union européenne a un rôle important, aux côtés des pays de la zone, à jouer dans la construction d’une sécurité durable au Maghreb. Sa proximité géographique, les liens économiques qui l’unissent à la région et son expertise en matière d’intégration régionale plaident en faveur d’une implication plus forte. L’Union européenne considère d’ailleurs que l’intégration régionale entre ses pays tiers est un objectif de premier plan. A cet égard, et tout en gardant à l’esprit que les Maghrébins sont les premiers concernés, on ne peut qu’appeler de nos vœux un engagement plus important en faveur d’une intégration régionale aujourd’hui malheureusement bloquée, pour donner naissance à cet autre Maghreb tant attendu depuis la création de l’UMA en 1989. La résolution du conflit du Sahara occidental doit tout particulièrement être une priorité de l’Union européenne, qui peut s’appuyer sur la solution proposée par le Maroc en 2007, proposition la plus réaliste à ce jour. Les deux rives de la Méditerranée ont tout à y gagner, aussi bien en termes de sécurité que de développement.
Terrorisme et criminalité, des menaces contre les États
« Les problématiques de sécurité au Maghreb sont au coeur des préoccupations de l'ensemble des acteurs impliqués dans la région. Ces éléments ont longtemps été considérés comme des questions internes à chaque État, ce qui a conduit à les gérer de façon fragmentée et isolée.
Cependant, les dernières évolutions (mutations du terrorisme, développement de la criminalité, enlisement des tensions interétatiques, etc.) incitent désormais à appréhender ces éléments dans leur globalité et dans leurs interactions. En effet, il apparaît que les enjeux de sécurité au Maghreb doivent être abordés dans un environnement élargi au sud, à l'ouest et à l'est, dans une perspective de renforcement des coopérations tant aux niveaux local (coordination des acteurs de terrain), régional (collaborations interétatiques et régionales), que global (implication de l’UE et des États-Unis). Cette gestion intégrée des enjeux permettra de donner une cohérence tout à la fois régionale et durable aux politiques de sécurité.
L'UE, du fait de sa proximité géographique et des liens qui l'unissent au Maghreb, doit se sentir tout particulièrement impliquée par ces enjeux. La récente adoption, en février 2010, du document-cadre de sa Stratégie de sécurité intérieure marque un pas encourageant mais encore trop timide dans cette direction – celle d'une meilleure prise en compte des enjeux globaux et du renforcement de la coopération avec ses voisins afin de construire un futur partagé, sécurisé et durable... dans son intérêt comme dans le leur ».
(extrait du rapport)
de l’Union européenne pour une sécurité durable au Maghreb plus que jamais
nécessaire.
Des menaces pèsent sur cette région qui
a mal à son
intégration. Terrorisme,
criminalité, tensions sociales, problèmes
économiques
et politiques,
sont autant de périls qui menacent
le Maghreb.
Un rapport consacré
à la sécurité durable au Maghreb vient
tout juste d’être rendu public par l’Institut
international
Thomas More.
« Construire
une sécurité durable
au Maghreb implique de répondre
à l’ensemble
des facteurs
de déstabilisation
de la région », explique dans cet entretien Antonin Tisseron,
chercheur associé
à l’Institut Thomas More et l’un
des auteurs de cette étude publiée sous
le titre
« Pour une sécurité durable au Maghreb : une chance
pour la région,
un engagement pour l’Union européenne ».
Libé: L’Institut Thomas More vient tout juste de publier un rapport sur la sécurité durable au Maghreb, un rapport auquel vous avez contribué. Pourquoi un tel rapport aujourd’hui ?
Antonin Tisseron : Les enjeux de sécurité comme le terrorisme, la criminalité, les trafics sont d’abord de plus en plus prégnants dans la région, aussi bien pour les pays du Maghreb eux-mêmes que pour les pays européens. Ensuite, l’engagement de l’Union européenne nous apparaît nécessaire pour répondre aux multiples enjeux auxquels fait face le Maghreb, aussi bien politiques que sociaux et économiques. C’est pour cela que nous insistons sur le concept de sécurité durable, utilisé notamment par l’ONU et l’OTAN, qui se focalise sur les racines de l’insécurité – actuelle et future – et évite tout enfermement dans une approche purement sécuritaire.
Dans quelle mesure la question de la sécurité au Maghreb se pose-t-elle avec acuité?
Le Maghreb n’est pas aussi solide que les succès de ces dernières années dans « la guerre contre le terrorisme » et la croissance économique ne le laissent présager. Alors que plusieurs de ses régimes sont vieillissants, posant la question des successions et de rapports de forces internes, il est soumis à des pressions internes et externes. D’une part, les aspirations sociales et l’importance du chômage au sein de populations jeunes, l’impact de la crise économique mondiale – en particulier pour les pays importateurs de pétrole –, et à plus long terme les conséquences des bouleversements climatiques sont autant de facteurs susceptibles d’accroître les tensions sociales et les crispations dans la région. D’autre part, sur sa frontière méridionale, le Maghreb est confronté à une immigration subsaharienne et au risque de déstabilisation d’un Sahel aux frontières poreuses, qui fait face à la prolifération de trafics en tout genre et au déplacement du terrorisme islamique.
Quelles sont les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la région ?
Le terrorisme islamique est une menace malheureusement bien connu des Etats maghrébins. Bien que les mouvements terroristes aient trouvé un nouveau souffle après les attentats du 11 septembre 2001 et l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003 – en 2007, le GSPC rejoint la mouvance de Ben Laden pour fonder Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – l’année 2008-2009 a été marquée par un déplacement du centre de gravité du terrorisme vers le sud en raison des succès remportés par les Etats maghrébins et du manque d’enracinement de l’idéologie terroriste. Une autre menace, à certains égards plus inquiétante car en plein essor, est la criminalité. Le Maghreb tend en effet à devenir une plaque tournante d’autres trafics. Selon Interpol, environ 50 tonnes de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud arrivent ainsi tous les ans par les ports du Sénégal, du Nigeria ou de Guinée, pour gagner ensuite l’Afrique du Nord puis l’Europe. Mais la principale menace qui pèse sur le Maghreb est indéniablement l’absence d’intégration régionale comme l’a rappelé la Conférence contre le terrorisme, organisée par l’Algérie le 16 mars dernier et réunissant sept pays de la zone sahélo-saharienne. Alors que seule une coordination complète associant tous les acteurs impliqués dans la zone permettrait de gérer convenablement les problématiques de contrôle des frontières, de lutte contre les trafics et la violence au Sahel, le Maroc a été tenu à l’écart de cette initiative.
Et quelles sont alors, selon vous, les conditions de la durabilité de la sécurité dans la région ?
Construire une sécurité durable au Maghreb implique de répondre à l’ensemble des facteurs de déstabilisation de la région. A cet égard, la démocratisation est un élément essentiel, en tant que moyen de renforcer les régimes politiques et de créer de la stabilité, mais non suffisant. Le développement économique est aussi nécessaire pour désamorcer les tensions sociales. Or à cet égard, force est de constater que les échanges intra-régionaux ne représentent pas plus de 1,5% du commerce extérieur des pays de la zone. La Tunisie à elle seule perdrait environ 20.000 emplois par an du fait de la non-existence de l’UMA et le manque à gagner en termes d’IDE est estimé à 3 milliards de dollars pour l’ensemble de la région. Cette vulnérabilité de la région a été rappelée par la crise économique et financière de 2008, dont l’une des leçons est, selon le FMI, la trop grande dépendance du Maghreb à l’égard de l’Europe et la nécessité de développer le marché intérieur. En cela, un marché régional est une voie à explorer sérieusement pour contribuer à créer de la sécurité dans la durée au Maghreb.
Le conflit au Sahara occidental et la fermeture des frontières contribuent-ils au "non-Maghreb"?
Oui, indéniablement le conflit du Sahara occidental est au cœur de ce que certains experts appellent le « non-Maghreb ». L’échec de l’UMA lui est en grande partie imputable. Cependant, si ce conflit est à l’origine de la fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Algérie depuis plus de quinze ans, le blocage des frontières est un phénomène plus général. Les tensions entre les pays du Maghreb se traduisent bien souvent par un durcissement des contrôles comme entre l’Algérie et la Tunisie en 2007. Cette réticence à l’ouverture n’est d’ailleurs pas le fait des seuls Etats. Les résultats de l’accord de libre-échange d’Agadir, entré en vigueur en avril 2007 et réunissant le Maroc, l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie, ont été en deçà des espérances en raison, pour nombre d’analystes, des réticences de certaines entreprises. Le « non-Maghreb » ne peut en cela être réduit au conflit du Sahara occidental, tout en gardant à l’esprit qu’il n’est pas possible d’en sortir sans mettre fin à cette source de tensions vieille de plus de trente ans.
Quelle responsabilité pour l'Union européenne dans l'intégration d'un Maghreb à la sécurité durable ?
L’Union européenne a un rôle important, aux côtés des pays de la zone, à jouer dans la construction d’une sécurité durable au Maghreb. Sa proximité géographique, les liens économiques qui l’unissent à la région et son expertise en matière d’intégration régionale plaident en faveur d’une implication plus forte. L’Union européenne considère d’ailleurs que l’intégration régionale entre ses pays tiers est un objectif de premier plan. A cet égard, et tout en gardant à l’esprit que les Maghrébins sont les premiers concernés, on ne peut qu’appeler de nos vœux un engagement plus important en faveur d’une intégration régionale aujourd’hui malheureusement bloquée, pour donner naissance à cet autre Maghreb tant attendu depuis la création de l’UMA en 1989. La résolution du conflit du Sahara occidental doit tout particulièrement être une priorité de l’Union européenne, qui peut s’appuyer sur la solution proposée par le Maroc en 2007, proposition la plus réaliste à ce jour. Les deux rives de la Méditerranée ont tout à y gagner, aussi bien en termes de sécurité que de développement.
Terrorisme et criminalité, des menaces contre les États
« Les problématiques de sécurité au Maghreb sont au coeur des préoccupations de l'ensemble des acteurs impliqués dans la région. Ces éléments ont longtemps été considérés comme des questions internes à chaque État, ce qui a conduit à les gérer de façon fragmentée et isolée.
Cependant, les dernières évolutions (mutations du terrorisme, développement de la criminalité, enlisement des tensions interétatiques, etc.) incitent désormais à appréhender ces éléments dans leur globalité et dans leurs interactions. En effet, il apparaît que les enjeux de sécurité au Maghreb doivent être abordés dans un environnement élargi au sud, à l'ouest et à l'est, dans une perspective de renforcement des coopérations tant aux niveaux local (coordination des acteurs de terrain), régional (collaborations interétatiques et régionales), que global (implication de l’UE et des États-Unis). Cette gestion intégrée des enjeux permettra de donner une cohérence tout à la fois régionale et durable aux politiques de sécurité.
L'UE, du fait de sa proximité géographique et des liens qui l'unissent au Maghreb, doit se sentir tout particulièrement impliquée par ces enjeux. La récente adoption, en février 2010, du document-cadre de sa Stratégie de sécurité intérieure marque un pas encourageant mais encore trop timide dans cette direction – celle d'une meilleure prise en compte des enjeux globaux et du renforcement de la coopération avec ses voisins afin de construire un futur partagé, sécurisé et durable... dans son intérêt comme dans le leur ».
(extrait du rapport)