Entretien avec Ali Elyazghi, secrétaire général de la Jeunesse USFP : «La Chabiba Ittihadia a fait capoter, à Stockholm, un projet de résolution hostile à l’intégrité territoriale du Royaume»


Propos recueillis par M’Hamed Hamrouch
Samedi 10 Avril 2010

Entretien avec Ali Elyazghi, secrétaire général de la Jeunesse USFP : «La Chabiba Ittihadia a fait capoter, à Stockholm, un projet de résolution hostile à l’intégrité territoriale du Royaume»
La Chabiba Ittihadia
a réussi
à contrer une
manœuvre
de la délégation
de la jeunesse
du Polisario,
qui voulait faire
accréditer une
résolution hostile
à l’intégrité
territoriale du Maroc lors d’un récent congrès
de l’Union
internationale
de la jeunesse
socialiste à Stockholm. Ali Elyazghi, SG de la Chabiba Ittihadia, revient sur ce coup d’éclat et évoque les préparatifs du
prochain congrès.


Libé : Vous venez de participer au Congrès de l’Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY), tenu à Stockholm. Quel bilan en faites-vous ?

Ali Elyazghi : Globalement, le bilan est positif. La première raison est que nous avons réussi à créer un débat au sein de l’IUSY sur la solution d’autonomie et faire connaître l’évolution que connaît le Maroc depuis le gouvernement d’alternance. S’agissant de la question d’autonomie, il faut dire que la position dominante au sein de l’IUSY était favorable à la thèse séparatiste. Mais grâce aux entretiens que nous avons engagés directement avec les différentes délégations, notamment celles représentant l’Amérique latine, la délégation allemande dont la position était ambiguë, ainsi qu’avec les Danois connus pour leur soutien à la thèse séparatiste, nous avons pu inverser la tendance. Nous étions parvenus à créer au terme d’un travail patient la conviction d’écouter nos arguments et, par conséquent, saisir le bien-fondé de l’offre marocaine d’octroyer au Sahara un statut d’autonomie.

La Jeunesse ittihadia a-t-elle réellement rencontré la délégation de la jeunesse du Polisario ? Quel a été le résultat de cette rencontre ?

Nous avons en effet rencontré la délégation du Polisario. Plus encore, nous avons eu une discussion avec elle. Il faut reconnaître que l’idée de discussion sur la base de l’offre d’autonomie a été accueillie avec réticence par la délégation du Polisario. Nous nous sommes rendu compte que cette délégation avait déjà soumis un projet de résolution sur le Sahara auprès de la présidence du Congrès, d’où notre intervention auprès des responsables de l’IUSY pour déclencher un débat sur la base de la proposition d’autonomie auquel participeraient et la délégation de la jeunesse ittihadie et la jeunesse du Polisario. Notre intervention a suscité des réactions favorables auprès des différentes délégations, qui ont poussé la délégation du Polisario à accepter de s’asseoir à table pour discuter de la solution d’autonomie. La discussion a été l’occasion de faire comprendre à nos camarades que la solution d’autonomie est en soi une forme d’autodétermination. Nous nous sommes basés sur les conclusions émises par l’ancien médiateur onusien dans l’affaire du Sahara, le diplomate hollandais Peter van Walsum, qui a écarté l’option «irréaliste» et «irréalisable» de « l’indépendance ». Nous nous sommes également appuyés sur les résolutions du Conseil de sécurité qui a souligné à l’unanimité de ses quinze membres le « sérieux » et «la crédibilité» des efforts de notre pays pour trouver « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » au conflit du Sahara. A l’issue de ce débat d’arguments, nous avons invité nos camarades du Polisario à nous joindre dans l’initiative d’octroyer au Sahara un statut d’autonomie sous la souveraineté marocaine.
Par ailleurs, nous avons obtenu l’accord de la présidente de l’IUSY d’officialiser le débat sur la base de la proposition d’autonomie. La présidente a de surcroît accepté d’effectuer une visite au Maroc et au Sahara marocain en particulier pour constater elle-même l’évolution et le climat de liberté qui règne dans cette partie chère de notre patrie. Notre objectif est de permettre aux responsables de l’IUSY de se rendre compte eux-mêmes que la majorité des Sahraouis sont au Sahara marocain et non à Tindouf, comme le prétend le Polisario.

Autre point à l’ordre du jour de la Chabiba Ittihadia, les préparatifs de son huitième congrès. Pourriez-vous nous en faire l’état d’avancement ?

Depuis la restructuration qu’a connue le bureau régional fin février dernier, nous nous sommes attelés à redonner un nouveau souffle à la Chabiba Ittihadia en perspective du prochain congrès, prévu fin 2010. Ce congrès sera un nouveau départ pour notre jeunesse, appelée aujourd’hui à inscrire son action de manière encore plus profonde en faveur d’un Maroc plus juste, où tous les jeunes concitoyens auront droit à la prise de parole et à la participation à la construction du Maroc de la modernité, de la démocratie et du progrès.
Il faut que la Chabiba ittihadia soit porteuse d’espoir pour tous les jeunes marocains et un rempart contre toutes les formes d’extrémisme, du nihilisme, et du séparatisme.

Allez-vous vous porter candidat à la direction de la Chabiba Ittihadia lors du prochain congrès ?

Mon rôle aujourd’hui est de préparer la relève et le terrain pour celles et ceux qui prendront les rênes de la Chabiba Ittihadia de demain. La particularité de notre Chabiba est qu’elle a un âge limite d’adhésion de 30 ans.

Pensez-vous avec d’autres que la Chabiba Ittihadia est en crise ?

Nous préférons nous tourner vers l’avenir. La Chabiba a démarré un programme ambitieux de mobilisation de ses forces vives afin de redorer son blason et se hisser au niveau des nouveaux défis de notre pays et de sa jeunesse. La jeunesse  est de par sa nature porteuse d’énergie et elle est en ébullition permanente. Notre rôle est d’encadrer cette énergie de manière à en faire profiter le pays entier. 



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