Entretien avec Ali Bennani, président de l’Association des parents de joueurs de tennis : “Il n’est jamais trop tard pour mieux faire”


Propos recueillis par MOHAMED BOUARAB
Mercredi 7 Avril 2010

Entretien avec Ali Bennani, président de l’Association des parents de joueurs de tennis : “Il n’est jamais trop tard pour mieux faire”
«Le problème de résultats remonte à des années et le mal est
pourtant diagnostiqué,
mais l’on peine à vouloir ou
pouvoir y remédier».

Libé : Pour sa 26ème édition, quelle évaluation faites-vous du Grand Prix Hassan II de tennis ?

Ali Bennani : C’est une manifestation sportive de grande importance. C’est un tournoi officiel, l’un des rares pour ne pas dire le seul à avoir pour terre d’accueil : le Maroc. Partant de là, tout le monde est concerné et doit s’investir à fond pour réussir cet évènement majeur. C’est la fête du tennis et la semaine casablancaise offre au public un plateau de qualité. Des joueurs classés dans le top 50 qui ne ménageront certainement aucun effort en vue d’entamer du bon pied la saison sur terre battue. Un Trophée qui constitue donc une excellente échéance pour préparer le Masters de Monte Carlo ou  Roland Garros, d’autant plus que les tennismen qui s’illustrent à Casablanca parviennent souvent à aller le plus loin possible dans le tournoi monégasque ou les Internationaux de France. Toutefois, s’il y a un regret, ça serait bien celui des absences du Croate Ivan Ljubicic, de l’Espagnol Carlos Moya et du champion marocain Younès El Aynaoui.

A propos des joueurs marocains engagés, comment voyez-vous leur participation ?

Il ne faudrait point verser dans l’optimisme béat. La participation des joueurs marocains au Trophée Hassan II doit leur permettre de voir ce qu’est le haut niveau, en affrontant des raquettes huppées du circuit. Il ne faudrait pas s’attendre à un miracle. La meilleure performance d’un joueur marocain cette saison reste un deuxième tour au MTT, étape de Meknès et c’était l’œuvre de Réda El Amrani. Pourtant, on avait cru que l’on tenait le bon bout, car les joueurs et joueuses avaient fait une bonne préparation ici même au Complexe Al Amal à Casablanca. Malheureusement, les performances et les résultats probants n’ont pas suivi et comme précité, seul El Amrani a pu franchir un cap à Meknès.

A quel niveau ça coince donc ?

Ce problème de résultats remonte à des années et le mal est pourtant diagnostiqué, mais l’on peine à vouloir ou pouvoir y remédier. Les choses sont claires : il y a un manque d’encadrement à tous les niveaux : tennistique, psychologique et physique. Nos joueurs se trouvent livrés à eux-mêmes et l’on a pu voir cela lors du MTT. Des joueurs qui n’étaient pas coachés durant les quatre étapes du circuit et il était tout à fait normal de voir leur parcours stoppé au tour d’entrée. Il en est de même pour les filles (Lina Bennani, Fatma Zahra El Allami et Nadia Lalami) qui seront dès cette semaine en Egypte pour prendre part à un tournoi de 25.000 dollars avant d’aborder l’épreuve de la Fed Cup le 21 avril courant au Caire. Et là, je tiens à saluer l’initiative prise par la nouvel
le équipe fédérale et la DTN qui ont jugé bon de tenir une concentration en Egypte afin que l’équipe soit fin prête et aborde dans des meilleures conditions l’épreuve de la Fed Cup.

Où en est l’Association des parents des joueurs de tennis ?

Depuis l’assemblée constitutive tenue à Marrakech, nous avons animé quelques tournois, et ce en honorant des parents des ex-joueurs et joueuses. Pour le moment, c’est une association en stand-by malheureusement.

Des points à revoir pour rectifier le tir ?

Il y a deux points que je voudrais aborder. Le premier concerne la préparation des joueurs de l’élite. Durant la période foncière, il y a un travail collectif regroupant joueurs et joueuses sous la houlette du préparateur physique relevant de la DTN. C’est une bonne chose, mais après cette date, il n y’ a plus rien. Pour les responsables, il est difficile d’accorder un préparateur pour chaque joueur. Sauf que la réalité dicte ce cas de force majeure dans la mesure où les joueurs ne se retrouvent pas toujours en concentration. A mon avis, un effort s’impose et le préparateur physique doit être à la disposition des joueurs. Le deuxième point se rapporte à la question des bourses attribuées aux joueurs de moins de 18 ans. Et je trouve anormal que l’octroi de ces bourses coïncide avec le mois d’avril, autrement dit la fin de la saison. J’aurais aimé que l’attribution de ces bourses soit faite en début de saison afin que les concernés tirent le maximum de profit en matière de préparation s’entend. 

Un dernier mot ?

Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Nous restons optimistes tout en étant à l’écoute et à la disposition de la nouvelle équipe de la FRMT à laquelle nous souhaitons bon courage. Bonne chance également pour le Comité d’organisation du Trophée Hassan II qui travaille d’arrache-pied pour garantir un plein succès à ce grand rendez-vous sportif.


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