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2020 a été une année difficile pour le secteur du BTP. A combien estimez-vous les dégâts subis en termes de chiffres d’affaires et de pertes d’emploi?
2020 a été l’année la plus difficile pour notre secteur avec une perte catastrophique au niveau du chiffre d’affaires, variant entre 40 et 60% selon l’activité (bâtiments ou travaux publics), et d’emplois constatée notamment au niveau des occasionnels. Plusieurs entreprises ont dû fournir des efforts colossaux pour sauvegarder les emplois dans la perspective d’une véritable relance. Par ailleurs, les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, comme la limitation des déplacements intervilles et les règles de distanciation, qui ont fortement affecté l’exécution des chantiers, ont accentué l’impact de la crise sur la trésorerie des entreprises.
Nous avons constaté une atténuation de la baisse des ventes de ciment ces derniers mois (-10,9 % au lieu de -25 %), est-ce que cela augure d’une reprise du secteur ?
Cette légère amélioration peut s’expliquer par la reprise de grands projets tels que les ports et certains barrages mais aussi par la faible reprise de l’activité immobilière. Or, cela a été observé auprès d’une minorité d’entreprises seulement et ne concerne pas le secteur dans sa totalité, constitué principalement de TPME. Néanmoins, cette baisse des ventes demeure considérable et nous espérons que l’activité reprenne. D’ailleurs, la reprise de l’économie nationale est tributaire de celle de la commande publique, notamment dans le BTP.
Le Comité de veille économique a adopté récemment une mesure d’assouplissement en faveur des entreprises BTP, est-ce suffisant ? A votre avis, comment et quand le secteur pourra-t-il reprendre son rythme d’avant crise?
Le BTP n’a pas été considéré à sa juste valeur dès le début de la pandémie et n’a pas bénéficié des mêmes avantages que les autres secteurs comme l’industrie ou le tourisme. A titre d’exemple, nous pouvons citer les conditions défavorables pour notre secteur, qui ont été imposées par le produit Damane Relance, notamment le ratio de 7, mais également l’interprétation des dettes bancaires où on a confondu “dette bancaire” et “dette souveraine” (droits constatés), ce qui a exclu une grande partie des entreprises de notre secteur. A noter que celles qui ont respecté le ratio de 7 n’ont, quant à elles, bénéficié que de crédits insignifiants.
Encore plus alarmant : plusieurs maîtres d’ouvrages publics ne prennent pas en considération les retards causés par la pandémie et sanctionnent les entreprises du secteur impactées par la crise via des pénalités de retard, des mises en demeure, voire des résiliations de contrats. Ce comportement menace plusieurs entreprises de disparition et aggrave la problématique de trésorerie. De plus, le système bancaire considère que le secteur du BTP est à haut risque et ne veut plus accorder des crédits de fonctionnement supplémentaires pour améliorer la trésorerie des entreprises. Alors que le secteur du BTP ne peut véritablement reprendre le rythme normal de sa contribution à la relance de l’économie nationale que s’il se voit accorder un véritable accompagnement. Nous souhaitons donc que la reprise du dossier des mesures d’accompagnement du secteur, selon les nouvelles dispositions sanitaires, ne prenne pas autant de temps. Elle ne doit pas être retardée par d’autres conditions qui pourraient empêcher, une fois de plus, nos entreprises de bénéficier des assouplissements escomptés.
2020 a été l’année la plus difficile pour notre secteur avec une perte catastrophique au niveau du chiffre d’affaires, variant entre 40 et 60% selon l’activité (bâtiments ou travaux publics), et d’emplois constatée notamment au niveau des occasionnels. Plusieurs entreprises ont dû fournir des efforts colossaux pour sauvegarder les emplois dans la perspective d’une véritable relance. Par ailleurs, les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, comme la limitation des déplacements intervilles et les règles de distanciation, qui ont fortement affecté l’exécution des chantiers, ont accentué l’impact de la crise sur la trésorerie des entreprises.
Nous avons constaté une atténuation de la baisse des ventes de ciment ces derniers mois (-10,9 % au lieu de -25 %), est-ce que cela augure d’une reprise du secteur ?
Cette légère amélioration peut s’expliquer par la reprise de grands projets tels que les ports et certains barrages mais aussi par la faible reprise de l’activité immobilière. Or, cela a été observé auprès d’une minorité d’entreprises seulement et ne concerne pas le secteur dans sa totalité, constitué principalement de TPME. Néanmoins, cette baisse des ventes demeure considérable et nous espérons que l’activité reprenne. D’ailleurs, la reprise de l’économie nationale est tributaire de celle de la commande publique, notamment dans le BTP.
Le Comité de veille économique a adopté récemment une mesure d’assouplissement en faveur des entreprises BTP, est-ce suffisant ? A votre avis, comment et quand le secteur pourra-t-il reprendre son rythme d’avant crise?
Le BTP n’a pas été considéré à sa juste valeur dès le début de la pandémie et n’a pas bénéficié des mêmes avantages que les autres secteurs comme l’industrie ou le tourisme. A titre d’exemple, nous pouvons citer les conditions défavorables pour notre secteur, qui ont été imposées par le produit Damane Relance, notamment le ratio de 7, mais également l’interprétation des dettes bancaires où on a confondu “dette bancaire” et “dette souveraine” (droits constatés), ce qui a exclu une grande partie des entreprises de notre secteur. A noter que celles qui ont respecté le ratio de 7 n’ont, quant à elles, bénéficié que de crédits insignifiants.
Encore plus alarmant : plusieurs maîtres d’ouvrages publics ne prennent pas en considération les retards causés par la pandémie et sanctionnent les entreprises du secteur impactées par la crise via des pénalités de retard, des mises en demeure, voire des résiliations de contrats. Ce comportement menace plusieurs entreprises de disparition et aggrave la problématique de trésorerie. De plus, le système bancaire considère que le secteur du BTP est à haut risque et ne veut plus accorder des crédits de fonctionnement supplémentaires pour améliorer la trésorerie des entreprises. Alors que le secteur du BTP ne peut véritablement reprendre le rythme normal de sa contribution à la relance de l’économie nationale que s’il se voit accorder un véritable accompagnement. Nous souhaitons donc que la reprise du dossier des mesures d’accompagnement du secteur, selon les nouvelles dispositions sanitaires, ne prenne pas autant de temps. Elle ne doit pas être retardée par d’autres conditions qui pourraient empêcher, une fois de plus, nos entreprises de bénéficier des assouplissements escomptés.