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L’échange diplomatique entre les pays devrait en théorie rapprocher les peuples et
promouvoir les intérêts des uns et des autres. Avec Dr. Hamid Lechhab, on découvre dans cette interview exclusive un autre
visage de la diplomatie, resté caché depuis la nuit des temps. L’évoquer aujourd’hui, c’est prendre conscience que la diplomatie est avant tout un outil de pouvoir qui permet aux plus forts de dicter leurs « lois ». Si l’on suit le raisonnement de notre interviewé, on peut conclure qu’en
raison de l’état actuel des choses, la
contribution du travail diplomatique dans le dialogue des cultures est minime.
Libé: Qu’est-ce que le mot “diplomatie” vous suggère-t-il ?
Hamid Lechhab: Réthoriquement parlant, ce mot est polysémique. D’une part, il a plutôt une connotation positive, car il signifie la personne expérimentée et souple. D’autre part, il a une signification négative: la ruse, l’habilité et la défense des intérêts personnels. Il s’agit donc d’une définition paradoxe.
Lorsque j’étudiais à Strasbourg, je passais chaque jour à côté d’une pâtisserie et je plaisantais avec une vendeuse en lui indiquant un gâteau qui s’appelle «diplomate », que les Français seraient dans leur inconscient des cannibales, parce qu’ils mangent «le diplomate». Une fois, elle m’a surpris par cette phrase : «Ecoutez monsieur Hamid, si on ne mange pas les diplomates, ils vont nous manger!». Cette histoire vraie nous conduit à une troisième signification du mot: la diplomatie politique d’un Etat, n’est autre chose que l’instrument de l’application de la politique étrangère de cet Etat.
Vous défendez la thèse qui consiste, selon vous, dans le fait que le travail diplomatique ne conduit pas au dialogue des cultures. Sur quelles bases fondez-vous cette thèse ?
L’échange diplomatique entre deux Etats selon le dernier sens cité, suppose un minimum de compréhension, de paix et un ensemble d’intérêts bilatéraux. Cela signifie que la diplomatie devrait conduire au dialogue des cultures des deux Etats en question. Notre thèse qui se résume dans une formulation réaliste défend l’idée que la diplomatie telle qu’elle se pratique actuellement ne conduit au dialogue des cultures qu’à une échelle très réduite, parce qu’elle est basée essentiellement sur la seconde définition de la diplomatie. Les échanges diplomatiques entre les pays européens chrétiens et les pays musulmans en sont un exemple éloquent.
Je me base sur trois axes pour fonder ma thèse :
- Le déséquilibre matériel et idéel dans le travail diplomatique entre l’Occident industrialisé et les musulmans.
- La néo-conquête culturelle de l’Occident et la quasi absence de la culture musulmane dans les pays occidentaux.
- La place considérable que les agents secrets jouent dans la diplomatie occidentale dans les pays musulmans.
Pourriez- vous développer un peu plus ce que vous appelez le déséquilibre de la représentation diplomatique entre pays riches et pays pauvres ?
A l’exception des pays pétroliers musulmans, la majorité des gouvernements musulmans n’ont pas de représentation diplomatique dans tous les pays occidentaux pour des causes purement matérielles. Par contre, presque tous les pays occidentaux ont des représentations diplomatiques dans les pays musulmans.
Quel est le résultat de ce déséquilibre ?
Depuis la défaite totale des musulmans en Andalousie et à cause des mouvements répétés de leur colonisation par les Occidentaux, leur diplomatie n’est pas seulement faible et pauvre, mais aussi arriérée et incohérente. Les dernières années nous ont démontré les failles dans les diplomaties musulmanes et comment l’Occident réussit à chaque fois à instrumentaliser la diplomatie musulmane pour défendre ses intérêts et à attiser les dissensions entre les musulmans.
Dans quel cadre peut-on comprendre l’imposition du visa de la part des pays riches aux citoyens tiers-mondistes y compris les musulmans?
La question n’est pas uniquement pertinente, mais elle montre avant tout comment la diplomatie occidentale marche sans répit et sans respect de l’un des principes fondamentaux des droits de l’Homme, à savoir le déplacement libre des personnes dans le monde. Bien que certains pays musulmans imposent le visa pour les Européens et les Américains. Les conditions d’obtention de ce visa ne sont pas si sévères et en général, on se le procure à l’aéroport même du pays musulman. Mais quand il s’agit des richesses du tiers monde et des musulmans vers l’Occident, il n’y a aucune trace de visa. Je ne sais pas comment les gouvernements occidentaux et leurs diplomaties peuvent dormir en paix et vivre la conscience tranquille, alors que des milliers d’enfants des pays pauvres meurent au large en essayant de traverser la mer, parce qu’ils n’ont pas trouvé de conditions décentes pour vivre dans leurs pays, sachant que l’Occident soutient les dictatures des petits sergents devenus « présidents » ou « rois » dans les pays pauvres et profite de leurs richesses naturelles. L’hypocrisie de l’Occident est manifeste ici.
Vous avez évoqué l’acculturation des pays pauvres. Où cela se manifeste-t-il ?
C’est difficile d’énumérer toutes les échelles de ce phénomène. Les chaînes TV Occidentales, journaux, magazines et Internet ne sont que quelques exemples. Le plus dangereux, à mon avis, ce sont ce qu’on appelle arbitrairement les « centres culturels étrangers dans les pays musulmans », qui ont des relations étroites avec les représentations diplomatiques et qui ont deux objectifs: se faire la concurrence entre eux et « aliéner » d’une manière systématique et inconsciente la jeunesse musulmane et tiers-mondiste. A l’exception des activités de quelques associations des immigrés musulmans en Occident, je ne vois aucune forme de présence culturelle musulmane dans ces pays. L’Institut du monde arabe à Paris, par exemple, est financé en grande partie par la France. Qui finance décide, dit-on.
Quels rôles jouent les agent secrets sous couverture diplomatique ?
Derrière la façade diplomatique, le sourire jaune des hommes en « cravate et en costard », des réceptions pompeuses et des « saluts » hypocrites de la diplomatie, se cache un monde affreux des agents secrets, qui représente au fond le vrai visage de la seconde définition que nous avons donnée à la diplomatie : la ruse, le trucage, la manœuvre, etc. C’est exactement là qu’on constate la contradiction majeure de la diplomatie : est-il raisonnable de sourire à l’autre et ne pas avoir confiance en lui ? Comment le dialogue peut-il être établis dans la méfiance réciproque et la création d’une atmosphère d’hypocrisie ? Les agents secrets œuvrent sur plus d’un plan et dans divers domaines. Par exemple, pour frapper un pays musulman ou mettre le bâton dans les roues d’un pays musulman quelconque qui essaie de «se libérer » du « diktat» de l’Occident, on recourt aux agents secrets sous couverture diplomatique.
Comment jugez-vous le travail diplomatique étranger au Maroc et vice-versa ?
C’est une question difficile. Je ne peux pas dire grand-chose sur la diplomatie des pays musulmans au Maroc. Par contre, on trouve tous les aspects évoqués plus hauts dans la diplomatie occidentale. La France et l’Espagne essaient par tous les moyens de « défendre leur position « historique» (colonisatrice) privilégiée. Les Américains considèrent le Maroc, consciemment ou inconsciemment, comme un point stratégique de grande importance.
L’Allemagne est le pays européen par excellence qui a déçu, non seulement les Marocains, mais tout le monde musulman, par sa lâcheté envers les causes arabo-musulmanes. La question palestinienne n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le soutien allemand inconditionnel, au niveau du gouvernement et de sa diplomatie, de la politique israélienne contre les droits des Palestiniens est inadmissible.
La diplomatie marocaine à l’étranger est presque inerte. Pas seulement à cause de l’absence de moyens, mais avant tout, parce que la formation des diplomates ne leur permet pas d’être entreprenants, mais on attend les « directives » de Rabat ! La marge de liberté des diplomates est, à ce que j’ai entendu, très restreinte.
Vous-êtes déçu du gouvernement et de la diplomatie allemands ?
Trop, car ils ne représentent pas la volonté du peuple allemand ami et œuvrent, à mon avis, volontairement contre les intérêts des musulmans. Le centre Goethe a perdu toute crédibilité dans les pays arabes et en particulier au Maroc, car on s’est rendu compte dans le monde arabe que le double langage de l’Allemagne est insupportable. A quoi sert par exemple « Quantara », tentative de jeter les ponts entre l’Allemagne et les musulmans et en même temps bombarder l’Iraq, l’Afghanistan, aider à « éradiquer » les Palestiniens et préparer une guerre contre l’Iran pour ne citer que ces exemples? Je me rappelle qu’un Allemand, qui voulait venir assister à un colloque sur le dialogue des cultures à Fès, il y a 2 ou 3 ans, a contacté l’ambassade allemande à Rabat pour savoir comment sont les conditions de sécurité pour les étrangers en général et les Allemands en particulier. L’un des fonctionnaires de cette ambassade lui a formellement déconseillé de venir au Maroc, sous prétexte que le Maroc serait un pays dangereux. Pourtant, l’ami allemand a assisté à ce colloque et rien ne lui arrivé ni aux 70 autres Allemands qui ont assisté à ce colloque. J’ai encore, je crois, le mail de l’ambassade allemande, envoyé à la personne concernée avant qu’elle vienne au Maroc. L’Allemagne doit avoir honte pour son double langage envers les musulmans.
Et l’Autriche, puisque vous-êtes Autrichien d’origine marocaine?
L’Autriche se contente de faire l’autruche ! Comme nation de culture et pays européen qui a une longue tradition diplomatique avec les musulmans et le Maroc en particulier, la diplomatie autrichienne s’est malheureusement retranchée derrière les murs de ses ambassades dans les pays musulmans, y compris le Maroc. L’Autriche peut convaincre à travers la culture, elle n’a pas de passé colonial avec les Arabes, mais cet atout n’est presque pas exploité. Son rôle en tant que passerelle entre les musulmans et l’Occident est presque oublié et c’est dommage !
En conclusion, je ne peux que répéter ce que j’ai dit : le travail diplomatique, comme il est exercé actuellement contribue peu au dialogue des cultures.
promouvoir les intérêts des uns et des autres. Avec Dr. Hamid Lechhab, on découvre dans cette interview exclusive un autre
visage de la diplomatie, resté caché depuis la nuit des temps. L’évoquer aujourd’hui, c’est prendre conscience que la diplomatie est avant tout un outil de pouvoir qui permet aux plus forts de dicter leurs « lois ». Si l’on suit le raisonnement de notre interviewé, on peut conclure qu’en
raison de l’état actuel des choses, la
contribution du travail diplomatique dans le dialogue des cultures est minime.
Libé: Qu’est-ce que le mot “diplomatie” vous suggère-t-il ?
Hamid Lechhab: Réthoriquement parlant, ce mot est polysémique. D’une part, il a plutôt une connotation positive, car il signifie la personne expérimentée et souple. D’autre part, il a une signification négative: la ruse, l’habilité et la défense des intérêts personnels. Il s’agit donc d’une définition paradoxe.
Lorsque j’étudiais à Strasbourg, je passais chaque jour à côté d’une pâtisserie et je plaisantais avec une vendeuse en lui indiquant un gâteau qui s’appelle «diplomate », que les Français seraient dans leur inconscient des cannibales, parce qu’ils mangent «le diplomate». Une fois, elle m’a surpris par cette phrase : «Ecoutez monsieur Hamid, si on ne mange pas les diplomates, ils vont nous manger!». Cette histoire vraie nous conduit à une troisième signification du mot: la diplomatie politique d’un Etat, n’est autre chose que l’instrument de l’application de la politique étrangère de cet Etat.
Vous défendez la thèse qui consiste, selon vous, dans le fait que le travail diplomatique ne conduit pas au dialogue des cultures. Sur quelles bases fondez-vous cette thèse ?
L’échange diplomatique entre deux Etats selon le dernier sens cité, suppose un minimum de compréhension, de paix et un ensemble d’intérêts bilatéraux. Cela signifie que la diplomatie devrait conduire au dialogue des cultures des deux Etats en question. Notre thèse qui se résume dans une formulation réaliste défend l’idée que la diplomatie telle qu’elle se pratique actuellement ne conduit au dialogue des cultures qu’à une échelle très réduite, parce qu’elle est basée essentiellement sur la seconde définition de la diplomatie. Les échanges diplomatiques entre les pays européens chrétiens et les pays musulmans en sont un exemple éloquent.
Je me base sur trois axes pour fonder ma thèse :
- Le déséquilibre matériel et idéel dans le travail diplomatique entre l’Occident industrialisé et les musulmans.
- La néo-conquête culturelle de l’Occident et la quasi absence de la culture musulmane dans les pays occidentaux.
- La place considérable que les agents secrets jouent dans la diplomatie occidentale dans les pays musulmans.
Pourriez- vous développer un peu plus ce que vous appelez le déséquilibre de la représentation diplomatique entre pays riches et pays pauvres ?
A l’exception des pays pétroliers musulmans, la majorité des gouvernements musulmans n’ont pas de représentation diplomatique dans tous les pays occidentaux pour des causes purement matérielles. Par contre, presque tous les pays occidentaux ont des représentations diplomatiques dans les pays musulmans.
Quel est le résultat de ce déséquilibre ?
Depuis la défaite totale des musulmans en Andalousie et à cause des mouvements répétés de leur colonisation par les Occidentaux, leur diplomatie n’est pas seulement faible et pauvre, mais aussi arriérée et incohérente. Les dernières années nous ont démontré les failles dans les diplomaties musulmanes et comment l’Occident réussit à chaque fois à instrumentaliser la diplomatie musulmane pour défendre ses intérêts et à attiser les dissensions entre les musulmans.
Dans quel cadre peut-on comprendre l’imposition du visa de la part des pays riches aux citoyens tiers-mondistes y compris les musulmans?
La question n’est pas uniquement pertinente, mais elle montre avant tout comment la diplomatie occidentale marche sans répit et sans respect de l’un des principes fondamentaux des droits de l’Homme, à savoir le déplacement libre des personnes dans le monde. Bien que certains pays musulmans imposent le visa pour les Européens et les Américains. Les conditions d’obtention de ce visa ne sont pas si sévères et en général, on se le procure à l’aéroport même du pays musulman. Mais quand il s’agit des richesses du tiers monde et des musulmans vers l’Occident, il n’y a aucune trace de visa. Je ne sais pas comment les gouvernements occidentaux et leurs diplomaties peuvent dormir en paix et vivre la conscience tranquille, alors que des milliers d’enfants des pays pauvres meurent au large en essayant de traverser la mer, parce qu’ils n’ont pas trouvé de conditions décentes pour vivre dans leurs pays, sachant que l’Occident soutient les dictatures des petits sergents devenus « présidents » ou « rois » dans les pays pauvres et profite de leurs richesses naturelles. L’hypocrisie de l’Occident est manifeste ici.
Vous avez évoqué l’acculturation des pays pauvres. Où cela se manifeste-t-il ?
C’est difficile d’énumérer toutes les échelles de ce phénomène. Les chaînes TV Occidentales, journaux, magazines et Internet ne sont que quelques exemples. Le plus dangereux, à mon avis, ce sont ce qu’on appelle arbitrairement les « centres culturels étrangers dans les pays musulmans », qui ont des relations étroites avec les représentations diplomatiques et qui ont deux objectifs: se faire la concurrence entre eux et « aliéner » d’une manière systématique et inconsciente la jeunesse musulmane et tiers-mondiste. A l’exception des activités de quelques associations des immigrés musulmans en Occident, je ne vois aucune forme de présence culturelle musulmane dans ces pays. L’Institut du monde arabe à Paris, par exemple, est financé en grande partie par la France. Qui finance décide, dit-on.
Quels rôles jouent les agent secrets sous couverture diplomatique ?
Derrière la façade diplomatique, le sourire jaune des hommes en « cravate et en costard », des réceptions pompeuses et des « saluts » hypocrites de la diplomatie, se cache un monde affreux des agents secrets, qui représente au fond le vrai visage de la seconde définition que nous avons donnée à la diplomatie : la ruse, le trucage, la manœuvre, etc. C’est exactement là qu’on constate la contradiction majeure de la diplomatie : est-il raisonnable de sourire à l’autre et ne pas avoir confiance en lui ? Comment le dialogue peut-il être établis dans la méfiance réciproque et la création d’une atmosphère d’hypocrisie ? Les agents secrets œuvrent sur plus d’un plan et dans divers domaines. Par exemple, pour frapper un pays musulman ou mettre le bâton dans les roues d’un pays musulman quelconque qui essaie de «se libérer » du « diktat» de l’Occident, on recourt aux agents secrets sous couverture diplomatique.
Comment jugez-vous le travail diplomatique étranger au Maroc et vice-versa ?
C’est une question difficile. Je ne peux pas dire grand-chose sur la diplomatie des pays musulmans au Maroc. Par contre, on trouve tous les aspects évoqués plus hauts dans la diplomatie occidentale. La France et l’Espagne essaient par tous les moyens de « défendre leur position « historique» (colonisatrice) privilégiée. Les Américains considèrent le Maroc, consciemment ou inconsciemment, comme un point stratégique de grande importance.
L’Allemagne est le pays européen par excellence qui a déçu, non seulement les Marocains, mais tout le monde musulman, par sa lâcheté envers les causes arabo-musulmanes. La question palestinienne n’est qu’un exemple parmi d’autres. Le soutien allemand inconditionnel, au niveau du gouvernement et de sa diplomatie, de la politique israélienne contre les droits des Palestiniens est inadmissible.
La diplomatie marocaine à l’étranger est presque inerte. Pas seulement à cause de l’absence de moyens, mais avant tout, parce que la formation des diplomates ne leur permet pas d’être entreprenants, mais on attend les « directives » de Rabat ! La marge de liberté des diplomates est, à ce que j’ai entendu, très restreinte.
Vous-êtes déçu du gouvernement et de la diplomatie allemands ?
Trop, car ils ne représentent pas la volonté du peuple allemand ami et œuvrent, à mon avis, volontairement contre les intérêts des musulmans. Le centre Goethe a perdu toute crédibilité dans les pays arabes et en particulier au Maroc, car on s’est rendu compte dans le monde arabe que le double langage de l’Allemagne est insupportable. A quoi sert par exemple « Quantara », tentative de jeter les ponts entre l’Allemagne et les musulmans et en même temps bombarder l’Iraq, l’Afghanistan, aider à « éradiquer » les Palestiniens et préparer une guerre contre l’Iran pour ne citer que ces exemples? Je me rappelle qu’un Allemand, qui voulait venir assister à un colloque sur le dialogue des cultures à Fès, il y a 2 ou 3 ans, a contacté l’ambassade allemande à Rabat pour savoir comment sont les conditions de sécurité pour les étrangers en général et les Allemands en particulier. L’un des fonctionnaires de cette ambassade lui a formellement déconseillé de venir au Maroc, sous prétexte que le Maroc serait un pays dangereux. Pourtant, l’ami allemand a assisté à ce colloque et rien ne lui arrivé ni aux 70 autres Allemands qui ont assisté à ce colloque. J’ai encore, je crois, le mail de l’ambassade allemande, envoyé à la personne concernée avant qu’elle vienne au Maroc. L’Allemagne doit avoir honte pour son double langage envers les musulmans.
Et l’Autriche, puisque vous-êtes Autrichien d’origine marocaine?
L’Autriche se contente de faire l’autruche ! Comme nation de culture et pays européen qui a une longue tradition diplomatique avec les musulmans et le Maroc en particulier, la diplomatie autrichienne s’est malheureusement retranchée derrière les murs de ses ambassades dans les pays musulmans, y compris le Maroc. L’Autriche peut convaincre à travers la culture, elle n’a pas de passé colonial avec les Arabes, mais cet atout n’est presque pas exploité. Son rôle en tant que passerelle entre les musulmans et l’Occident est presque oublié et c’est dommage !
En conclusion, je ne peux que répéter ce que j’ai dit : le travail diplomatique, comme il est exercé actuellement contribue peu au dialogue des cultures.