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Faut-il s’inquiéter de la recrudescence des cas Covid-19 ou plutôt savoir raison garder et ne pas verser dans le catastrophisme?
Les nouveaux cas recensés, les personnes admises en réanimation, ainsi que le taux de positivité élevé, dépassant les 20%, sont des indicateurs inquiétants. Il y a de plus en plus de pression sur les hôpitaux. Il y a donc dynamique épidémique, une cinétique et une rapidité qui prouvent que l’épidémie prend de l’ampleur.
Donc, il faut effectivement s’inquiéter, dans le sens positif de la chose. C’est-à-dire qu’il faut s’inquiéter et prendre les mesures nécessaires afin de stopper cette vague ou au moins freiner la vitesse de propagation du virus et sortir de cette phase avec le minimum possible de pertes.
Quelles sont les raisons à l'origine de la récente flambée des cas ?
Le variant Delta n’y est certainement pas étranger. Déjà, le variant britannique (Alpha) est plus transmissible que la souche classique de 60 à 70%, le variant Delta est encore plus transmissible que ce dernier à hauteur de 60%. D’ailleurs, à chaque fois que le variant Delta entre dans un pays, il bouleverse la situation épidémique en l’espace de trois ou quatre semaines. C’est ce qui se passe actuellement au Maroc. Malheureusement, le variant Delta n’explique pas à lui seul la situation actuelle.
C'est-à-dire ?
Le relâchement de la population et l’irrespect total des mesures préventives et gestes barrières sont également à prendre en compte. Il n’y a qu’à voir ces dernières semaines, les fêtes de mariage organisées, mais encore les rencontres, les meetings politiques, en l'absence totale de gestes barrières, sans masques...Il y a une partie de la population marocaine qui se plie aux mesures préventives, et ce depuis le début de l’épidémie. Et elle continue à le faire.
C’est grâce à cette frange de la population que l’on contrôle quelque peu l’épidémie, à la différence d’une bonne partie des citoyennes et citoyens qui ne font pas l’effort de respecter un minimum de gestes barrières. Individuellement et collectivement. Il suffit de regarder autour de nous, ce qui se passe dans les cafés, les restaurants, les supermarchés. C’est un relâchement total qui ne pourrait que conduire à une recrudescence des cas positifs.
Les nouveaux cas recensés, les personnes admises en réanimation, ainsi que le taux de positivité élevé, dépassant les 20%, sont des indicateurs inquiétants. Il y a de plus en plus de pression sur les hôpitaux. Il y a donc dynamique épidémique, une cinétique et une rapidité qui prouvent que l’épidémie prend de l’ampleur.
Donc, il faut effectivement s’inquiéter, dans le sens positif de la chose. C’est-à-dire qu’il faut s’inquiéter et prendre les mesures nécessaires afin de stopper cette vague ou au moins freiner la vitesse de propagation du virus et sortir de cette phase avec le minimum possible de pertes.
Quelles sont les raisons à l'origine de la récente flambée des cas ?
Le variant Delta n’y est certainement pas étranger. Déjà, le variant britannique (Alpha) est plus transmissible que la souche classique de 60 à 70%, le variant Delta est encore plus transmissible que ce dernier à hauteur de 60%. D’ailleurs, à chaque fois que le variant Delta entre dans un pays, il bouleverse la situation épidémique en l’espace de trois ou quatre semaines. C’est ce qui se passe actuellement au Maroc. Malheureusement, le variant Delta n’explique pas à lui seul la situation actuelle.
C'est-à-dire ?
Le relâchement de la population et l’irrespect total des mesures préventives et gestes barrières sont également à prendre en compte. Il n’y a qu’à voir ces dernières semaines, les fêtes de mariage organisées, mais encore les rencontres, les meetings politiques, en l'absence totale de gestes barrières, sans masques...Il y a une partie de la population marocaine qui se plie aux mesures préventives, et ce depuis le début de l’épidémie. Et elle continue à le faire.
C’est grâce à cette frange de la population que l’on contrôle quelque peu l’épidémie, à la différence d’une bonne partie des citoyennes et citoyens qui ne font pas l’effort de respecter un minimum de gestes barrières. Individuellement et collectivement. Il suffit de regarder autour de nous, ce qui se passe dans les cafés, les restaurants, les supermarchés. C’est un relâchement total qui ne pourrait que conduire à une recrudescence des cas positifs.
A quels scénarios doit-on s’attendre à court terme ?
Dans les jours à venir, quoi qu’on fasse, il y aura une augmentation des cas positifs au Covid-19. D’autres records risquent d'être battus.
Comment éviter le pire ?
La population doit adhérer aux mesures préventives et gestes barrières. Mais aussi éviter les voyages, réunions et autres rassemblements qui ne sont pas indispensables. Dans le cas contraire, la courbe épidémique poursuivra sa hausse. Dès lors, cela nécessitera une intervention de l’Etat pour serrer la vis et instaurer d’autres mesures encore plus restrictives. Parce qu’en fin de compte, le virus se propage grâce aux déplacements et aux rassemblements. Dès lors, la distanciation et le port du masque s’avèrent très importants car ils freinent les méfaits du brassage et donc la propagation du virus, tout comme les restrictions possibles, telles que l’interdiction des déplacements, des rencontres et des meetings, entre autres. Sans oublier la vaccination.
Justement, il semblerait que la vaccination ait porté ses fruits
Se faire vacciner, c’est participer à freiner la propagation du virus. Une personne vaccinée transmet 12 fois moins le nouveau coronavirus qu’une personne non vaccinée. Pour vous donner un ordre de grandeur, entre deux personnes vaccinées, le risque de contamination est de 4%. Le risque de transmission est divisé par 25.
Plus important encore, la vaccination sauve des vies. Les personnes vaccinées ne risquent pas d'être touchées par une forme grave de la maladie et donc ne risquent pas d'être placées en réanimation, ou perdre la vie. C’est une bonne chose, car même s’il y a une flambée des cas, il y aura moins de décès et moins de cas en réanimation, et encore moins un effondrement du système de santé.
Mais pour en profiter pleinement, il faut atteindre une immunité collective. Ce qui n’est pas encore le cas. Pour le moment, un tiers de la population marocaine est vacciné. Cela va tempérer et alléger l’impact de la recrudescence des cas sur le système de santé, sans pour autant évacuer l’hypothèse de l’effondrement de ce dernier. Surtout si l’on ne fait rien. D’ailleurs, il est inadmissible d’attendre que l’Etat impose des mesures restrictives qui vont malheureusement impacter toutes activités religieuses, sociales, touristiques et économiques pour toute une population, alors que nous avons les moyens de freiner cette recrudescence sans avoir recours à un durcissement des mesures.
Est-ce que l’hypothèse selon laquelle le Sars-Cov2 pourrait devenir endémique est viable ?
C’est une hypothèse qui est soulevée depuis des mois, d’autant plus que l’on n’a pas réussi à cerner la pandémie. Au moment où on a découvert que le virus se transmettait avant même l’apparition des symptômes, on savait que malheureusement la bataille allait être longue. De plus, les avancées réalisées en termes de vaccination et d’immunités collective prédisent un ralentissement de la propagation du virus sous forme épidémique. Mais sous forme endémique, il y aura toujours des cas de Covid-19. C’est la raison pour laquelle l’éventualité d’une vaccination cyclique est de plus en plus plausible.
Mais si le Sars-Cov2 sera toujours d’actualité à l’avenir, sous forme endémique, cela ne veut pas pour autant dire qu’il sera bénin, comme les autres coronavirus dont quatre résulte sur un simple rhume. C’est tout le contraire. Comme l’Organisation mondiale de la santé l’a affirmé, il faut s’attendre à d’autres variants encore plus graves. Il faut s’y préparer. Maintenant, il y a aussi une autre possibilité. En clair, le virus peut muter en faveur de l’homme. Un jour, le Sars-Cov2 peut muter en devenant très transmissible et très contagieux, et va prendre ainsi la place des autres variants, sans être aussi virulent. Si tel est le cas, le problème sera réglé et il y aura l’extinction de la pandémie.
Les scientifiques ont du mal à être parfois sur la même longueur d’onde. Est-ce par manque de recul temporel ou tout simplement parce que c'est l'un des virus les plus déroutants et imprévisibles de l'histoire?
Désormais, on en sait beaucoup plus sur le virus qu'auparavant. Mais il y a encore beaucoup de zones d’ombre. Par exemple, on sait qu’il y aura des mutations et de nouveaux variants inquiétants, mais on ne sait pas quand ni leurs caractéristiques. Mais à l’inverse des projections qui peuvent différer d’un scientifique à l’autre, et s’agissant des grandes connaissances, notamment en termes de vaccination ou d’immunité post-maladie, il y a des avancées et un consensus sur certains aspects.
Néanmoins, sur le plan thérapeutique, il y a beaucoup de divergences. Les traitements posent en effet problème. Il y a énormément d’études, et autant de polémiques au sujet de certains traitements. Mais dans l’ensemble, il y a de grandes et vastes études qui classent les médicaments efficaces, et ceux qui le sont plus ou moins et enfin les autres qui ne le sont pas du tout. Donc sur le plan des connaissances scientifiques du Sars-Cov2, il y a une uniformisation et une convergence des connaissances actuellement parmi les scientifiques et les autorités sanitaires.
Propos recueillis par Chaabi Chady
Dans les jours à venir, quoi qu’on fasse, il y aura une augmentation des cas positifs au Covid-19. D’autres records risquent d'être battus.
Comment éviter le pire ?
La population doit adhérer aux mesures préventives et gestes barrières. Mais aussi éviter les voyages, réunions et autres rassemblements qui ne sont pas indispensables. Dans le cas contraire, la courbe épidémique poursuivra sa hausse. Dès lors, cela nécessitera une intervention de l’Etat pour serrer la vis et instaurer d’autres mesures encore plus restrictives. Parce qu’en fin de compte, le virus se propage grâce aux déplacements et aux rassemblements. Dès lors, la distanciation et le port du masque s’avèrent très importants car ils freinent les méfaits du brassage et donc la propagation du virus, tout comme les restrictions possibles, telles que l’interdiction des déplacements, des rencontres et des meetings, entre autres. Sans oublier la vaccination.
Justement, il semblerait que la vaccination ait porté ses fruits
Se faire vacciner, c’est participer à freiner la propagation du virus. Une personne vaccinée transmet 12 fois moins le nouveau coronavirus qu’une personne non vaccinée. Pour vous donner un ordre de grandeur, entre deux personnes vaccinées, le risque de contamination est de 4%. Le risque de transmission est divisé par 25.
Plus important encore, la vaccination sauve des vies. Les personnes vaccinées ne risquent pas d'être touchées par une forme grave de la maladie et donc ne risquent pas d'être placées en réanimation, ou perdre la vie. C’est une bonne chose, car même s’il y a une flambée des cas, il y aura moins de décès et moins de cas en réanimation, et encore moins un effondrement du système de santé.
Mais pour en profiter pleinement, il faut atteindre une immunité collective. Ce qui n’est pas encore le cas. Pour le moment, un tiers de la population marocaine est vacciné. Cela va tempérer et alléger l’impact de la recrudescence des cas sur le système de santé, sans pour autant évacuer l’hypothèse de l’effondrement de ce dernier. Surtout si l’on ne fait rien. D’ailleurs, il est inadmissible d’attendre que l’Etat impose des mesures restrictives qui vont malheureusement impacter toutes activités religieuses, sociales, touristiques et économiques pour toute une population, alors que nous avons les moyens de freiner cette recrudescence sans avoir recours à un durcissement des mesures.
Est-ce que l’hypothèse selon laquelle le Sars-Cov2 pourrait devenir endémique est viable ?
C’est une hypothèse qui est soulevée depuis des mois, d’autant plus que l’on n’a pas réussi à cerner la pandémie. Au moment où on a découvert que le virus se transmettait avant même l’apparition des symptômes, on savait que malheureusement la bataille allait être longue. De plus, les avancées réalisées en termes de vaccination et d’immunités collective prédisent un ralentissement de la propagation du virus sous forme épidémique. Mais sous forme endémique, il y aura toujours des cas de Covid-19. C’est la raison pour laquelle l’éventualité d’une vaccination cyclique est de plus en plus plausible.
Mais si le Sars-Cov2 sera toujours d’actualité à l’avenir, sous forme endémique, cela ne veut pas pour autant dire qu’il sera bénin, comme les autres coronavirus dont quatre résulte sur un simple rhume. C’est tout le contraire. Comme l’Organisation mondiale de la santé l’a affirmé, il faut s’attendre à d’autres variants encore plus graves. Il faut s’y préparer. Maintenant, il y a aussi une autre possibilité. En clair, le virus peut muter en faveur de l’homme. Un jour, le Sars-Cov2 peut muter en devenant très transmissible et très contagieux, et va prendre ainsi la place des autres variants, sans être aussi virulent. Si tel est le cas, le problème sera réglé et il y aura l’extinction de la pandémie.
Les scientifiques ont du mal à être parfois sur la même longueur d’onde. Est-ce par manque de recul temporel ou tout simplement parce que c'est l'un des virus les plus déroutants et imprévisibles de l'histoire?
Désormais, on en sait beaucoup plus sur le virus qu'auparavant. Mais il y a encore beaucoup de zones d’ombre. Par exemple, on sait qu’il y aura des mutations et de nouveaux variants inquiétants, mais on ne sait pas quand ni leurs caractéristiques. Mais à l’inverse des projections qui peuvent différer d’un scientifique à l’autre, et s’agissant des grandes connaissances, notamment en termes de vaccination ou d’immunité post-maladie, il y a des avancées et un consensus sur certains aspects.
Néanmoins, sur le plan thérapeutique, il y a beaucoup de divergences. Les traitements posent en effet problème. Il y a énormément d’études, et autant de polémiques au sujet de certains traitements. Mais dans l’ensemble, il y a de grandes et vastes études qui classent les médicaments efficaces, et ceux qui le sont plus ou moins et enfin les autres qui ne le sont pas du tout. Donc sur le plan des connaissances scientifiques du Sars-Cov2, il y a une uniformisation et une convergence des connaissances actuellement parmi les scientifiques et les autorités sanitaires.
Propos recueillis par Chaabi Chady