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La grande cérémonie organisée le samedi 22 mai (Journée mondiale de la biodiversité) à l’Auditorium Parca de la Musica de Rome a été marquée par la remise des prix des “meilleurs gardiens de la biodiversité” à quatre personnes pour les services rendus à la préservation de la biodiversité. Il s’agit d’un Marocain, d’une Portugaise, d’un Espagnol et d’un Italien.
Cette rencontre à laquelle a pris part M. Ait Hmida, représentant de l’ambassade du Royaume du Maroc à Rome, a connu des allocutions de hauts responsables et représentants de plusieurs organismes internationaux (FAO, Biodiverisity International, Fonds international du développement agricole, Forum mondial de la recherche agricole, Association de la recherche agricole en Afrique du Nord et Proche-Orient, Foundation for food Security, Université of Tuscia d’Italie, Réseau semences paysanne, Programme alimentaire mondial, Centre international des recherches génétiques végétales, MS Swaminathan Research Foundation et la Commission européenne.) Une projection vidéo a été également présentée, montrant le parcours des quatre gardiens ayant consacré leur vie à la préservation de la biodiversité.
L’intervention de Hrou Abouchrif, l’un des gardiens de la biodiversité, a porté sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité. Il a lancé un vibrant appel à la population du monde en vue d’utiliser les ressources biologiques de manière durable et de valoriser le savoir-faire local des paysans. Il a également évoqué les efforts déployés par le gouvernement marocain et la société civile en matière de conservation de la biodiversité au Maroc, tout en rappelant la promotion de l’agriculture solidaire comme axe stratégique du Plan Maroc Vert qui vise à soutenir les petits agriculteurs. Invité par la Radio italienne, M. Abouchrif a participé à une émission en direct sur la biodiversité. Il a également réalisé des entretiens avec plusieurs journalistes italiens et internationaux.
Depuis son enfance, Hrou Abouchrif, directeur opérationnel de l’Association Adrar, a pu acquérir un savoir-faire traditionnel en matière de conservation de la biodiversité. En effet, il a toujours participé avec son père aux travaux agricoles dans une oasis relevant de la province d’Errachidia (Sud-Est du Maroc), notamment dans la récolte et la sélection de semences de céréales : blé, orge et maïs. Il a aussi planté et plante encore beaucoup d’espèces locales d’arbres fruitiers qui constituent une richesse en matière de biodiversité.
En accompagnant son père dans les parcours de montagne, en surveillant un troupeau constitué d’une vingtaine de chèvres et de moutons, il a pu également connaître toutes les espèces de plantes de pâturage de sa région ainsi que leur usage par les femmes guérisseuses de son village. En tant que jeune berger pendant les vacances scolaires, il a pris conscience de la notion de gestion traditionnelle des terrains de pâturage. Cette technique permettait de faire une rotation des parcours en vue de permettre la régénération naturelle des plantes pastorales. La gestion de ces ressources naturelles se faisait par la Jamaa du village (institution communautaire à base ethno-lignagère). Ces pratiques ont influencé son choix des études en choisissant la carrière d’ingénieur agro-économiste communautaire.
Son expérience professionnelle en matière de conservation de biodiversité est assez riche et variée. Pendant une vingtaine d’années de travail de terrain en tant qu’ingénieur agronome et directeur des projets de l’Association marocaine Adrar, il a pu mettre en œuvre, selon une approche participative, plusieurs programmes visant la protection de l’environnement à travers des actions d’éducation environnementale, de conservation in situ de la biodiversité agricole et de valorisation des plantes aromatiques et médicinales du Haut Atlas marocain.