Des assises nombreuses certes, mais qui ont une problématique commune et une même finalité : permettre à la réflexion sur la vie en ville de porter un regard prospectif sur l’évolution actuelle et sur ses effets prévisibles. Particulièrement en cette période marquée par l’évolution tant des mentalités, que des approches scientifiques et techniques développées pour permettre à la vie de se développer harmonieusement en milieu urbain. Pour ne pas dire en ville, vocable qui englobe des concepts fort difficiles à cerner.
Mais quelle que soit la définition que l’on en fait, la ville joue et jouera toujours un grand rôle dans notre vie quotidienne et notre évolution. Ceci d’autant plus qu’elle sous-tend à la fois l’essor économique, les progrès techniques et la création culturelle, mais sert aussi de réceptacle à la violence, à la pauvreté, à la pollution, etc.
La ville a deux facettes, l’une positive et l’autre négative et la vie en son sein est à la fois une promesse de réussite et une menace d’échec.
Clair ? Oui, mais pas pour tout le monde. Particulièrement ceux qui ont la tâche de nous faire vivre dans des logements auxquels les contraintes de coût et de rentabilité imposent des exigences qui se trouvent parfois en contradiction avec les modes de vie et les traditions locaux. Bref avec notre patrimoine culturel. Ce dernier qui est entendu comme une somme de comportements et d’attitudes face à la vie en société, constitue le point nodal du processus qui conduit vers l’urbanité. Ce concept qui, rappelle-t-on, faisait référence, au Moyen-âge, à la gouvernance de la cité a pris, par la suite, le sens de «caractère urbain», puis celui, plus moderne, d’agrément, d’obligeance, de serviabilité, de civilité. Les spécialistes parlent, dans ce sens, de qualité de la ville ; voire de qualité de la vie. Un nouvel usage ayant émergé récemment, mettant en exergue à la fois le cadre social et le cadre physique autour desquels cette vie s’articule.
Aussi, la politique de la ville constitue-t-elle la pièce maîtresse de toute stratégie publique visant à lutter contre l’exclusion.
L’intérêt qui est actuellement accordé à la mise à niveau et à la requalification urbaine atteste, à cet égard, d’une prise de conscience de leurs effets sur la stabilité et la paix sociale. Il force néanmoins quelques interrogations dont l’importance et la pertinence n’échappent à personne: les choix urbanistiques et les modes opératoires actuels participeront-ils à l’intégration ou à l’exclusion de certaines catégories sociales ? Feront-ils de la ville marocaine le symbole d’un pays à plusieurs vitesses ou, au contraire, un lieu privilégié d’intégration et de cohésion sociale ? ….
Autant de questions auxquelles seul le temps apportera la réponse idoine.