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«RNI contre RNI» tient l'affiche depuis plusieurs mois. Et depuis plusieurs mois, les déchirements entre la présidence élue et le mouvement dit des réformateurs alimentent la chronique politique et médiatique. La situation a d'abord tourné au drame avant de se transformer en vaudeville. « Un mauvais film, avec ses rebondissements, mais un mauvais film quand même », pense Nabil Benabdallah, membre dirigeant du PPS.
Les déchirements de la famille RNI avec des huissiers de justice qui comptent de part et d'autre les membres du comité central du parti comme on compterait les petites cuillères en argent dans un mauvais divorce mettent mal à l'aise le personnel politique. « C'est de la politique spectacle qui renvoie une bien mauvaise image de la classe politique. Une image extrêmement négative aux yeux de l'opinion publique et qui a des effets dévastateurs auprès des plus sceptiques et rétifs à la chose politique », pense l'ancien ministre de la Communication.
Politique spectacle, le mot est lâché. Le Rassemblement national des indépendants est-il en train d'en faire, jusqu'à l'écoeurement, sans vraiment le savoir ? A l'USFP, on est plus prompts à penser que la politique spectacle n'a jamais été dans la culture marocaine. « La politique a toujours été conçue comme un engagement basé sur une éthique avec un objectif qui consiste à faire prévaloir avant toute chose l'intérêt général. Le Mouvement national a d'ailleurs pu résister à tous les aléas, à toutes les opérations de déviance parce que porteur d'une idée du Maroc et respectueux d'une certaine éthique. Il est clair que les développements, les agitations auxquels nous assistons sur la scène politique discréditent la politique », explique ce cador de l'Union socialiste des forces populaires. Notre interlocuteur va jusqu'au bout de son analyse et elle est implacable. La démocratie interne, précise-t-il, est souvent utilisée en fonction de calculs anti-démocratiques. « Dans la majorité des cas, et comme c'est le cas pour le RNI, on a convoqué la démocratie interne à des fins absolument pas démocratiques. Résultat, dans notre pays, la politique est de moins en moins crédible. Les agitateurs sont prisonniers du très court terme. Bref, on est loin du débat d'idées ou de la confrontation de projets de société. La politique est réduite à des slogans et son appauvrissement ne peut conduire qu'à des situations déplorables, à l'image de ce qui se passe au RNI ». Voudrait-on réduire la politique chez nous à un dessin animé qui mettrait en scène Tom et Jerry ? C'est ce que croit dur comme fer ce Pjdiste bon teint. Un jeu politique du chat et de la souris où tous les mauvais coups sont permis comme dans les bons « cartoons ». « Attention, sauf que dans notre réalité politique à nous, le chat en question est hyper-dopé », fait remarquer ce cacique du PJD.
C'est d'ailleurs avec désolation que les islamistes du PJD suivent ce qui se passe au Rassemblement national des indépendants. « Il ne faut pas s'y méprendre. Ce n'est pas la politique qui se donne en spectacle. C'est une discorde qui a été créée, alimentée et montée en épingle par un nouveau parti de la place que tout le monde connaît. Aujourd'hui le RNI est en lambeaux et la seule question qui mérite d'être posée est de savoir à qui profite le crime. Il ne faut pas oublier que le président du Rassemblement est un homme qui a refusé de plier et on s'en débarrasse de la pire manière qui soit, à travers une mise en scène pitoyable. Alors que la forme est parfois plus importante que le fond chez nous », affirme ce membre dirigeant du PJD avant de s'indigner face à un spectacle qui « décrédibilise non seulement un parti important comme le RNI mais aussi et surtout l'Etat ».
Au RNI, le feuilleton est encore loin de s'achever. A l'heure du prime time et du JT, le conseil national du parti se réunit à la fin de cette semaine à Marrakech avec un seul ordre du jour, la destitution de Mustapha Mansouri et son remplacement par Salaheddine Mezouar. En somme un remake du calife à la place du calife…