Débat parlementaire autour de la déclaration gouvernementale : Abbas El Fassi riposte aux tirs de l’opposition sur le front social


M’Hamed Hamrouch
Mercredi 26 Mai 2010

Une semaine après avoir présenté le bilan d’étape de son cabinet, le chef de gouvernement refait apparition au Parlement mais cette fois-ci pour riposter. Une véritable tempête de critiques a été déclenchée par l’Opposition sur le front social, considéré comme le cadet des soucis de la politique de réformes initiée par l’actuel Exécutif. Intervenant mardi devant les conseillers, le Premier ministre Abbas El Fassi a apporté une réponse fleuve sur le volet social. Le chiffre est éloquent. Le dialogue social a coûté 19 milliards de dirhams au budget général de l’Etat. Et ce dialogue n’est ni sera un simple fait conjoncturel. « Le gouvernement a répondu favorablement à la demande d’institutionnalisation du dialogue social et a adopté une approche globale qui ne réduit pas ce dialogue à une simple satisfaction des revendications matérielles », certifie le chef de l’exécutif, en réponse à ses détracteurs qui accusent l’actuel gouvernement de ne pas faire assez pour améliorer les conditions sociales des citoyens. « Le calendrier de dialogue convenu avec les centrales syndicales vise, outre l’amélioration du revenu, à garantir les conditions de sécurité au sein des entreprises, mettre à niveau la législation du travail et de la fonction publique, développer la couverture et la protection sociale, garantir la liberté de l’action syndicale, instaurer une indemnité pour perte d’emploi, ainsi que plusieurs autres questions permettant de créer les conditions favorables aux employés, aux entreprises et aux administrations publiques », précise le Premier ministre. « Les promesses ne devraient engager que ceux qui voudraient bien y croire », lance un opposant, suspicieux. « Il n’y a pas de raison de l’être », lance en passant un conseiller istiqlalien. A tort ou à raison, peu importe. Le bilan est là.
Les chiffres, également. « Le gouvernement a augmenté les salaires des fonctionnaires et des employés de 10 à 22 % et de 40 % pour les basses échelles, permettant aux bénéficiaires de faire face à l’inflation, dont le taux moyen lors des deux dernières années n’a pas dépassé 2,5 %, et de préserver leur pouvoir d’achat », explique le Premier ministre. Personne ne trouvera à redire sur cette arithmétique, à moins d’être un négationniste. Seulement voilà, «  ce que le gouvernement donne de la main droite, il le récupère de la main gauche », lâche un conseiller, une pointe de malice dans le regard. Il en veut pour exemple la flambée mercuriale des prix des produits de consommation, ce qui aurait aggravé le renchérissement du coût de vie et l’érosion du pouvoir d’achat. Une donne ressentie certes douloureusement par le commun des citoyens, mais qui devrait son explication dans le contexte économique difficile que traverse le monde entier. « Les défis auxquels notre pays fait face aujourd'hui requièrent une vigilance accrue et une mobilisation constante derrière SM le Roi, pour faire face aux répercussions de la crise économique mondiale sur notre pays et dont l'impact sur les économies mondiales, en particulier celles de nos partenaires européens reste difficile à prévoir », argue le Premier ministre, soulignant que l'Exécutif va poursuivre la réforme du système de compensation en vue de protéger le pouvoir d'achat des citoyens, en particulier celui de la classe moyenne et des démunis.
Autre volet développé par le Premier ministre, et sur lequel se concentre le plus gros des critiques, c’est le processus de réforme du champ politique. Plusieurs voix opposées s’élèvent aujourd’hui pour critiquer le gouvernement sur ce volet-là. « Les communales de 2009 ont été marquées par un taux élevé d’abstentionnisme », martèle un opposant, qui regrette que l’actuelle majorité n’ait pas fait suffisamment pour que les citoyens retrouvent le chemin des urnes. Cette question, faut-il le rappeler, a été soulignée à plusieurs reprises par l’USFP, à l’origine des appels pour « des réformes politiques ». Mais cette revendication n’a pas été satisfaite. Ce n’est toutefois que partie remise. Lors de la présentation de son bilan d’étape, le Premier ministre avait dévoilé son intention de lancer, dans les mois à venir, un vaste processus de concertations avec les partis en perspective d’une réforme politique tant espérée. Les attentes sur cette question sont nombreuses : Réforme de la loi sur les partis, refonte du Code électoral, révision du découpage électoral… A l’approche des législatives de 2012, le gouvernement El Fassi est appelé à jouer contre la montre pour ne pas rater ce rendez-vous. Sinon …


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