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«Nous avons beaucoup parlé du diagnostic de la gauche, au moins depuis 2007. Il faut passer à l’étape supérieure», entame d’emblée Hassan Tariq, membre du bureau politique de l’USFP. Et de préciser : «La gauche doit reprendre l’initiative.
Nous ne sommes plus précurseurs, l’Etat a présenté d’autres alternatives (Rapport du cinquantenaire, rapport IER, …) à nos revendications constitutionnelles qui jadis étaient la seule proposition valable. Nous devons opérer une autocritique collective puis créer ensemble un climat favorable aux réformes. Pour ainsi faire, il faut être fort électoralement. Nous sommes en phase finale». Ali Boutouala, membre du bureau politique du PADS est, quant à lui, revenu aux fondamentaux : «Le projet démocratique pour nous est si clair : celui qui dirige les affaires publiques doit être soumis au vote populaire; son mandat doit être circonscrit dans la durée et son bilan soumis à la sanction du vote. La gauche a un seul rôle : œuvrer à construire ce projet!».
A l’opposé de Hassan Tariq, Fouad Abdelmoumni, acteur associatif et militant de gauche, ne croit pas que la gauche peut faire un grand pas d’ici 2012. «Au lieu de se focaliser sur les élections, la gauche doit reconstruire son identité. Elle se définit par rapport au passé et aux organisations existantes, au lieu de se définir par ses valeurs. Peu importe les élections, il faut construire le projet de société», a-t-il soutenu. «Personnellement, je suis favorable, attentif même, d’une gauche plus à gauche que moi. Le seuil des ambitions de cette gauche, non électorale, doit être supérieure, gauche plutôt réformiste et non pas tournée contre l’USFP! J’ose avancer, en partageant l’avis de Fouad Abdelmoumni, que la gauche au Maroc n’est pas encore née. Ce débat est essentiellement constitutif d’un référentiel de gauche. Cette gauche ne doit plus agir au sein des appareils ; elle doit sortir vers les intellectuels, les artistes, … qui devraient aussi se positionner», rétorque Tariq.
Latifa Bouhsini, militante associative et sympathisante de gauche, considère que «l’incident de 2002 n’est pas une simple coïncidence. La gauche doit désormais se positionner sur les vrais sujets : laïcité, équité sociale, …». Sur ce sujet, Tariq déclare : «Je ne comprends pas pourquoi cette «gauche de principe» ne se prononce pas sur ces sujets (comme la laïcité) du moment que les élections ne la concernent pas ou peu». Et Abdelmoumni de conclure : «Pour rester dans l’optimisme que je prône, quand je regarde autour de moi, je suis content du Maroc que je lègue à ma fille ; il se porte mieux que celui que nous ont laissé nos parents. Mais il n’est pas à la hauteur du Maroc auquel j’aspire, celui que je veux lui laisser !».
Ont également pris part à cette rencontre, dirigée par Mohamed Elaouni, membre du bureau politique du PSU, Mohamed Badaoui, membre du bureau politique du PS et Rachid Fekkak, membre du bureau politique du PPS.