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Vous habitez à New York, qui, tout au long de la pandémie, a été fermée. Broadway était sombre, la musique live n’était pas autorisée et les productions théâtrales étaient interdites. En tant qu’artiste prolifique, comment avez-vous tenu ?
Je venais de fêter mes 40 ans en avril 2020, et abstraction faite de la pandémie, j’avais envie de faire une pause, de prendre une année sabbatique. J’avais tellement de projets que je voulais achever, notamment des albums, des spectacles et des productions théâtrales. J’avais tous ces disques durs remplis de musique et de spectacles que j’avais fait au cours des 5 ou 6 dernières années. Ils étaient pleins de fichiers à éditer. Donc, la pandémie a été pour moi l’occasion de les aborder avec un regard nouveau.
Qu’est-ce que cela vous a fait de recevoir le prix du maire de New York reconnaissant vos efforts pour garder Broadway en vie ?
C’était vraiment bien. Des milliers de personnes ont voté pour moi et le maire de Blasio m’a rendu hommage avec de belles paroles. Je lui suis vraiment, vraiment reconnaissant.
Qu’en est-il de l’opéra marocain ?
Je suis en train de créer la première Compagnie d’opéra marocaine.Ce sera pour les chanteurs marocains, pas forcément ceux nés au Maroc, mais d’origine marocaine. L’idée est d’écrire un nouvel opéra en darija, où l’on retrouvera un thème marocain, avec des histoires du patrimoine national traditionnel. Cependant, ce que je souhaite faire en premier, c’est de réaliser Carmen en darija. L’autre idée, c’est de faire une adaptation marocaine d’Otello, que j’ai fait à New York. Je garderais les phrases en français et j’incorporerais des chansons classiques marocaines comme Sidi Habibi. Carmen et les opéras classiques traditionnels ont généralement des chœurs et des forces énormes et de multiples solistes.
Avez-vous pensé à faire de l’opéra baroque qui demande moins de force ?
Je n’ai pas peur de prendre les grands Verdi et de les adapter à mon style. C’est ce que je fais ici à New York. J’ai pris Don Giovanni et je l’ai fait mien. Le récitatif, je l’ai transformé en dialogues. Je l’ai rendu juif, et je lui ai donné une dimension drôle. J’ai ajouté des blagues et j’ai fait participer le public. Pour le Maroc, je pense que Carmen serait géniale. Mais ce que j’aimerais faire, ce serait Nabucco en arabe. J’ai hâte d’aller au Maroc pour fusionner la culture occidentale de l’opéra et la belle culture maghrébine. À la fin du mot “Morocco”, il y a un “o”. Ce n’est donc déjà le premier pas de l’opéra. Une idée que j’ai eue est de faire Fiddler on the Roof en arabe.
Quel est votre message aux jeunes artistes qui n’ont pas pu se produire depuis plus d’un an devant un public en direct ?
J’espère qu’ils ont profité de ce temps pour perfectionner leur art. Quand vous êtes un artiste débutant, vous devez jouer, jouer et jouer. Mais après, il faut réfléchir davantage et ne performer que lorsque c’est nécessaire. Bien sûr, vous devez pratiquer.J’espère qu’ils ont utilisé ce temps pour pratiquer davantage à la maison. Pour rendre leurs notes aiguës plus fortes. Pour réviser leurs techniques, pour apprendre de nouveaux rôles.Ainsi,si un jour, ils sont choisis pour un nouveau rôle, ils auront déjà fait le travail de base – améliorer leurs langues, avoir le temps d’écouter d’autres musiques et de regarder de nombreuses productions d’opéra, à lire à ce sujet et à regarder des documentaires, et s’ils sont comédiens, de lire à haute voix quelques monologues. Pour les artistes débutants qui aimeraient se faire connaître, il faudrait d’abord, avoir une bonne idée de ce que vous vous voulez accomplir. Quel est le but que vous voulez atteindre et ensuite se frayez votre chemin vers cet objectif. Encore une fois, pensez grand, mais commencez petit. Le meilleur marketing que vous puissiez faire est sur vous-même. Vous pouvez revenir en arrière et honorer votre passé.Appelez les personnes qui vous ont embauché en premier. Ne cherchez pas trop vite à brûler les étapes.
Je venais de fêter mes 40 ans en avril 2020, et abstraction faite de la pandémie, j’avais envie de faire une pause, de prendre une année sabbatique. J’avais tellement de projets que je voulais achever, notamment des albums, des spectacles et des productions théâtrales. J’avais tous ces disques durs remplis de musique et de spectacles que j’avais fait au cours des 5 ou 6 dernières années. Ils étaient pleins de fichiers à éditer. Donc, la pandémie a été pour moi l’occasion de les aborder avec un regard nouveau.
Qu’est-ce que cela vous a fait de recevoir le prix du maire de New York reconnaissant vos efforts pour garder Broadway en vie ?
C’était vraiment bien. Des milliers de personnes ont voté pour moi et le maire de Blasio m’a rendu hommage avec de belles paroles. Je lui suis vraiment, vraiment reconnaissant.
Qu’en est-il de l’opéra marocain ?
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Avez-vous pensé à faire de l’opéra baroque qui demande moins de force ?
Je n’ai pas peur de prendre les grands Verdi et de les adapter à mon style. C’est ce que je fais ici à New York. J’ai pris Don Giovanni et je l’ai fait mien. Le récitatif, je l’ai transformé en dialogues. Je l’ai rendu juif, et je lui ai donné une dimension drôle. J’ai ajouté des blagues et j’ai fait participer le public. Pour le Maroc, je pense que Carmen serait géniale. Mais ce que j’aimerais faire, ce serait Nabucco en arabe. J’ai hâte d’aller au Maroc pour fusionner la culture occidentale de l’opéra et la belle culture maghrébine. À la fin du mot “Morocco”, il y a un “o”. Ce n’est donc déjà le premier pas de l’opéra. Une idée que j’ai eue est de faire Fiddler on the Roof en arabe.
Quel est votre message aux jeunes artistes qui n’ont pas pu se produire depuis plus d’un an devant un public en direct ?
J’espère qu’ils ont profité de ce temps pour perfectionner leur art. Quand vous êtes un artiste débutant, vous devez jouer, jouer et jouer. Mais après, il faut réfléchir davantage et ne performer que lorsque c’est nécessaire. Bien sûr, vous devez pratiquer.J’espère qu’ils ont utilisé ce temps pour pratiquer davantage à la maison. Pour rendre leurs notes aiguës plus fortes. Pour réviser leurs techniques, pour apprendre de nouveaux rôles.Ainsi,si un jour, ils sont choisis pour un nouveau rôle, ils auront déjà fait le travail de base – améliorer leurs langues, avoir le temps d’écouter d’autres musiques et de regarder de nombreuses productions d’opéra, à lire à ce sujet et à regarder des documentaires, et s’ils sont comédiens, de lire à haute voix quelques monologues. Pour les artistes débutants qui aimeraient se faire connaître, il faudrait d’abord, avoir une bonne idée de ce que vous vous voulez accomplir. Quel est le but que vous voulez atteindre et ensuite se frayez votre chemin vers cet objectif. Encore une fois, pensez grand, mais commencez petit. Le meilleur marketing que vous puissiez faire est sur vous-même. Vous pouvez revenir en arrière et honorer votre passé.Appelez les personnes qui vous ont embauché en premier. Ne cherchez pas trop vite à brûler les étapes.