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En effet, pour comprendre les origines de notre tendance majoritaire à être droitiers lorsque nous manipulons des objets, le Dr Gillian Forrester, de l'Université du Sussex, et son équipe ont observé des vidéos montrant des gorilles, des chimpanzés et des enfants de 4 ans évoluant dans leur environnement naturel quotidien. Une méthode moins coûteuse, non perturbante pour les sujets, et exempte des biais des expériences de laboratoire, soulignent les auteurs. Au cours de l'expérience, ils ont ainsi distingué pour chaque utilisation des mains, la manipulation d’un objet – bâtonnets pour les singes, jouets pour les enfants, par exemple – des gestes adressés à un être vivant – auto-toilettage (chez les singes) ou toucher un autre individu.
Les chercheurs ont alors constaté, pour les 3 espèces, une tendance dominante à utiliser la main droite avec les objets. Une tendance qui n’apparaît cependant pas dans l’autre cas d’utilisation des mains. "Le fait d’être droitier n'est pas spécifique à l'espèce humaine, comme on le pense traditionnellement, mais est plutôt fonction du contexte – un modèle qui a été masqué par les [précédentes] études expérimentales, moins sensibles", explique le Dr Forrester. Cette conclusion amène ainsi à penser qu'être droitier serait, chez les 3 espèces, un héritage d’un ancêtre commun, qui permettrait à toutes d’utiliser des outils, et depuis plus de 2,5 millions d'années pour l’Homme.
Mais les conclusions ne s'arrêtent pas là et s'étendent même à notre apprentissage du langage. "Nos résultats soutiennent l'idée que les cerveaux des humains et des grands singes ont cette spécialisation de l’hémisphère gauche dirigeant le côté droit du corps pour des séquences ordonnées de comportements, mais que les humains ont pu étendre cette architecture neuronale pour développer le langage", conclut le scientifique. Cette étude pourrait ainsi permettre de mieux comprendre le développement du langage chez l’enfant.