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Pour Saïd Jabli, président de l'ABM, cette grève a été « une vraie réussite ». La preuve, la participation massive des centaines des bloggeurs et des sites électroniques. Selon lui, «l'objectif de l'opération a été atteint, à savoir attirer l'attention de l'opinion publique nationale et internationale sur les atteintes à la liberté d'expression au Maroc, et ce malgré une médiatisation « timide, voire mitigée de la part des médias nationaux ». Une situation due au fait que cette action a ciblé, en priorité, « les internautes et non les médias classiques ».
Évoquant la position de l'Etat et sa réaction face à cette grève, le président de l'Association a déclaré que les pouvoirs publics se sentent gênés par cette action et qu’ils ont commencé à se rendre compte de « la force et la détermination de l'Association ». Pour preuve, précise-t-il, son Association a reçu l'invitation des autorités publiques pour participer au débat national sur la presse. Une initiative qu'il estime« encore prématurée à évaluer ». Il se demande s’il s’agit d’un message d'apaisement ou un acte inutile. Il croit que seule une vraie participation de l'ABM aux travaux de ce débat national peut montrer si l'Etat est sincère ou non.
Ceci d'autant plus qu'elle coïncide avec la condamnation du bloggeur Boubaker Al-Yadib à 6 mois de prison ferme et à une amende de 500 DH, pour sa couverture des événements de Taghjijte. Saïd Jabli se méfie de toute réponse à la hâte. Il a du mal à interpréter cette arrestation. S'agit-il d'un nouvel avertissement? Il n'en demeure pas moins, d'après lui, que le combat de l'ABM dépasse les personnes. « C'est un combat pour la liberté d'expression de tous les Marocains sans exception. Pour défendre, cette liberté, on est prêt à récidiver s'il le faut et à utiliser tous les moyens légaux nécessaires », a-t-il conclu.