Barbouzeries norvégiennes


Ahmed SAAIDI
Vendredi 5 Février 2010

Libre à qui veut le faire, de jouer à la marelle ou au barbouze. A condition que cela ne dérange personne, ni ne déroge aux lois en vigueur.
Certes, pour ressusciter la marelle, il faut l’avoir jouée. Ce qui induit deux paramètres, à savoir l’âge avancé et le sexe féminin. Par contre, se prendre pour un barbouze nécessite souvent d’être dans la force de l’âge, sans parfois, être en pleine possession de ses facultés mentales. A preuve, pareil jeu provoque souvent des dommages collatéraux. Particulièrement graves quand il s’agit d’ambassadeurs ou autres ministres plénipotentiaires et extraordinaires.
Concernant les diplomates, il ne peut, en effet, être question  de jeu même si la presse se délecte à utiliser ce vocable chaque fois qu’il s’agit de chassés-croisés ou de tournées. La Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques est tellement péremptoire dans ses dispositions qu’elle ne permet nul écart à la bonne conduite et aux règles de la bienséance. Et a fortiori de violer les lois du pays d’accueil. En effet, cette Convention fixe à cinq le nombre de droits conférés aux diplomates en poste à l’étranger.
Elle ne donne donc nul autre droit à ces derniers que ceux de représenter leur pays auprès de l'Etat accréditaire, de protéger ses intérêts et ceux de ses ressortissants dans les limites admises par le droit international, de négocier avec le gouvernement de l'Etat où ils sont en fonction, de  s'informer par tous les moyens licites des conditions et de l'évolution des événements dans l'Etat accréditaire et d’en faire rapport à leurs gouvernements respectifs et, enfin, de promouvoir les relations amicales et de développer les relations économiques, culturelles et scientifiques entre leurs pays et celui où ils sont en poste.
Aucune disposition de la présente Convention ne saurait donc permettre à un diplomate de jouer aux « Rambo » ou de se faire aider par des barbouzes pour exfiltrer qui que ce soit ; fût-il de double nationalité, comme ce fut le cas dans l’affaire de l’enlèvement des fils de Khalid Sekkah.
Une affaire où Oslo a commencé par nier l’implication des siens avant de faire marche-arrière. Mme Ragnhild Imerslund, porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères vient, en effet, de confirmer que les enfants de l’ancien champion olympique  ont été exfiltrés du territoire marocain de manière illégale et avec le concours de la mission diplomatique de son pays à Rabat. Ce qui est non seulement inacceptable, mais fort grave et nécessiterait, par conséquent, des incontournables excuses publiques, de traduire tous ceux qui ont commis cet acte innommable devant la justice de leur pays.


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