Le cliché est d’autant plus crédible, d’autant plus consternant, dirions-nous, qu’il est publié en une de notre alter ego « Al Ittihad Al Ichtiraki » du 25 août courant, soit le quatrième jour du Ramadan, et non sur quelques pages jaunes de publications avides de sang et de sensationnel. Un homme tout en sang tenant une petite fille, un bébé presque. L’article correspondant éclaire notre lanterne, ajoutant à notre affliction. C’était là, non pas l’œuvre de quelques vulgaires malfrats, n’hésitant devant rien pour atteindre les citoyens dans leur corps et leurs biens, mais bel et bien l’œuvre d’une troupe de Forces auxiliaires, des personnes chargées d’assurer la sécurité des citoyens. Drôle de manière de le faire. Ces « agresseurs légaux » auraient agi de la sorte parce qu’ils ne pouvaient accepter que ce père de famille, un Marocain résidant à l’étranger, se soit permis de s’opposer à leur manière de s’en prendre à quelques marchands ambulants. C’était assez pour que les coups pleuvent de toutes parts, sans égard pour cette petite enfant que ces trop braves forces de l’ordre ont dû terroriser, traumatiser à jamais. Ont-ils assez de jugeote pour comprendre que c’est tout le Maroc qu’ils auraient réussi à tuer en elle ? Et à jamais. C’est peut-être trop leur demander.
Rien ne peut justifier une réaction aussi stupide, aussi sauvage. L’Etat de droit, ça leur dit quelque chose ? Ils auraient pu l’embarquer, surtout qu’ils étaient assez nombreux, sept comme par magie, sauf que leur « baraka », équivalait à de la bastonnade, dresser un procès-verbal en bonne et due forme et laisser la procédure qui distingue un Etat de droit des viles dictatures, des républiques bananières ou … auxiliaires, suivre son cours.
Il est sûr que la responsabilité n’incombe pas aux sept exécutants précités. Que peut-on attendre d’agents que l’on munit de lourdes matraques avant de les lâcher dans la nature ? Et dire que l’on compte les doter d’armes à feu.
Aïe !
En acte final, la troupe des braves qui a sévi, un mois de Ramadan qui plus est, a pris la poudre d’escampette, une fois sa triste besogne achevée. Drôle de manière d’assurer l’ordre.