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![Aux Etats-Unis, des particuliers choisissent de s'armer de kalachnikovs Aux Etats-Unis, des particuliers choisissent de s'armer de kalachnikovs](https://www.libe.ma/photo/art/default/4818221-7203569.jpg?v=1350390170)
Ce jour-là, il discute dans son petit atelier de Manchester (New Hampshire, nord-est) avec son ami Mat Devito, un instructeur qui donne des cours de tir aux particuliers.
Mat a récemment initié à l'AK-47 40 femmes de 15 à 54 ans "qui n'avaient jamais auparavant touché une arme à feu".
"J'ai vu une forte augmentation des demandes", notamment de femmes qui veulent apprendre à se défendre, explique-t-il. Ses cours chez "Down Range Firearms Training" affichent déjà complets jusqu'à novembre.
Owen Martin, 30 ans, a lui ouvert il y a neuf mois son atelier spécialisé, "Snake Hound machine", pour répondre à la demande d'Américains qui achètent désormais des kalachnikovs pour leur défense personnelle ou pour la chasse.
Il "customize" les armes importées légalement, au goût de leur propriétaire. Et la demande est telle, se réjouit-il, qu'il fait déjà des bénéfices.
Dans un pays qui compte officiellement quelque 310 millions d'armes à feu (autant que d'habitants), difficile de chiffrer précisément le phénomène.
Mais selon le New York Times, 40% de la production civile du constructeur russe Izhmash, spécialiste des kalachnikovs depuis leur invention en 1947, est désormais exportée aux Etats-Unis.
Et l'an dernier, les ventes de Saiga (version civile de la kalachnikov par Izhmash) vers les Etats-Unis ont augmenté de 50%, selon le quotidien qui affirme que les Américains les achètent par dizaines de milliers.
Pourquoi un tel engouement ? "C'est une arme très fiable, très simple à utiliser et bon marché" (environ 500 dollars), explique Owen Martin en remerciant les Russes pour leur "prolifération". "Et les munitions ne coûtent pas cher".
Selon lui, "la demande est en ce moment tellement forte" que les armuriers ont "peu de stock", et Owen s'est fixé un nouveau défi: en construire prochainement lui-même, entièrement faites dans le New Hampshire.
Les particuliers se tournent vers ces armes semi-automatiques "pour défendre leur maison, leur vie et leur propriété", explique-t-il.
"Les gens ont peur d'une invasion" affirme Mat Devito. Et si Barack Obama devait être réélu, certains craignent "qu'on leur enlève leur droit d'avoir des armes, garanti par le deuxième amendement de la Constitution".
D'autres veulent aussi selon lui pouvoir se défendre, en cas de troubles liés à la situation économique.
"Avant, ils avaient des pistolets, maintenant, c'est plus des fusils et spécialement l'AK-47", explique encore Mat Devito.
Lui va s'en servir prochainement pour chasser le sanglier en Louisiane. Il veut tester plusieurs de ses kalachnikovs, et c'est pour cela qu'il est passé voir Owen Martin.
Mat Livingston, qui travaille dans la construction à temps partiel, est aussi un client d'Owen. Il vient d'acheter sa première kalachnikov et lui a demandé de la rendre "plus facile à utiliser, plus résistante".
Il avait déjà plus de 10 armes à feu mais "aucune pour me défendre, ainsi que ceux que j'aime".
Dans un premier temps, il compte s'en servir avec un trépied, pour chasser le cerf dans sa propriété. Et il s'y entraîne au moins deux fois par semaine, chez sa mère, à Webster, à environ une heure de Manchester.
Telle que modifiée, reconnaît-il, sa kalachnikov aurait été interdite par la loi qui avait interdit les fusils d'assaut entre 1994 et 2004.
Et Owen le dit lui-même: si une telle loi devait repasser, il serait immédiatement au chômage. Mais pour l'heure, les deux amis n'en ont cure. Ils rient de bon coeur, en mitraillant de leurs kalachnikovs une cible de papier, dans la propriété de la mère de Mat.
Championne de "Cow boy Action shooting", Christine Holmes dirige dans la journée une garderie d'enfants, et l'espace de tir privé est situé juste derrière les tobogans et jeux en plastique coloré.