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« La disparition des forêts était de plus en plus visible et impactait nos conditions de vie » se souvient Abdellatif Al Barrak, habitant de la commune de Brikcha, classée Site d’intérêt biologique et écologique (SIBE) par le gouvernement.
Aux menaces climatiques s’ajoute la pression démographique. Dans les villages de la région, de grandes quantités de bois sont nécessaires pour alimenter les foyers domestiques traditionnels à faible rendement énergétique. Le bois est prélevé sur la biomasse à proximité des villages, le plus souvent de façon illicite, impactant négativement le couvert forestier et la biodiversité. En outre, des pratiques agricoles inadaptées aux zones pentues du Rif contribuent à la perte de fertilité des sols. Ces facteurs augmentent la vulnérabilité au changement climatique.
Dans ce contexte, le Programme de micro-financements (PMF) du PNUD et du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) soutient une initiative qui vise une plus grande durabilité environnementale et une meilleure résilience au changement climatique dans les SIBE.
Pour plus d’impact, le projet a mis en place 3 filières : agro-écologie, bois-énergie renouvelable et fours à gaz performants. Ainsi, 120 agriculteurs ont bénéficié d’une formation sur les techniques de cultures résilientes au climat afin de réhabiliter 75 hectares de terres improductives et d'optimiser l’usage de l’eau.
Un autre groupe de bénéficiaires s’est penché sur la production de bois-énergie renouvelable en suivant une formation sur la taille des vergers et l’amélioration de la performance énergétique du bois en utilisant une plateforme de séchage dédiée.
Enfin, les femmes, qui jusque-là s’occupaient de la recherche de bois pour l’usage domestique (jusqu’à 12 kg par jour par famille), ont pu remplacer leurs fours traditionnels par des foyers au gaz améliorés, ce qui minimise le temps qu’elles mettent pour s'approvisionner en bois mais aussi la consommation, qui est passée de 9 à 5 tonnes par famille par an.
Ces filières sont gérées par 3 coopératives locales. Abdellatif, aujourd’hui président de la coopérative forestière, est fier de mentionner que « la formation a motivé les 32 membres de notre coopérative à travailler collectivement. Nous avons démarré l'activité d'exploitation par la collecte et le conditionnement de 500 tonnes de bois des vergers que nous avons vendues à des propriétaires d’hammams pour 18.000 dollars US ».
En effet, les hammams marocains sont de grands consommateurs de bois, jusqu’à 4000 tonnes par jour. L’agroforesterie permet à la fois de conserver la fertilité des sols en limitant l’érosion et d’obtenir du bois via la taille des arbres fruitiers. Ce bois de taille peut être consommé directement pour répondre aux besoins énergétiques des familles ou vendu et générer ainsi un revenu complémentaire.
L’initiative bénéficie à près de 1500 familles, soit environ 4500 personnes. L’économie d’émissions de CO2 s’élève à 90 tonnes et le montant des revenus générés annuellement par le projet s'élève à 30.000 dollars US. En outre, de nombreux partenaires, dont des associations communautaires, des communes rurales et des services extérieurs, continuent à être mobilisés et la capitalisation des leçons apprises servira de référence à la constitution d’un programme de plus grande envergure.