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De rencontres houleuses en réunions reportées –la dernière en date étant celle de ce mercredi 18 février- les gardiens du Temple de l’audiovisuel en terre marocaine, se sont pourtant donné le temps et les moyens de prendre une décision.
Problème, la sérénité n’a jamais été au rendez-vous. La course aux télévisions privées a pris des allures de marathon. Deux projets de télévisions –l’un mené par Fouad Ali Al Himma et l’autre par Othmane Benjelloun- sont sous les feux des projecteurs et divisent les membres de la Haute autorité.
Deux dossiers qui focalisent aussi toutes les passions et génèrent les rumeurs les plus folles. Sur le front médiatique, une bataille marketing a pris le relais plusieurs semaines durant et avec une régularité toute « communicante » pour «vendre» le projet Benjelloun alors même que les Sages sont en délibération. Entre informations distillées et fuitées, le dossier des licences de télévision s’est, contre toute attente, politisé. Il a suffi qu’une grande banque privée de la place s’en mêle –après avoir intégré le tour de table de la «3», la télévision de l’ex-patron du groupe Maroc-Soir- pour que les analystes multiplient rapprochements et liaisons dangereuses, foulant au pied toute l’indépendance des Sages qui ne font pas là ni leur apprentissage ni leur baptême de feu puisque ce sont eux qui ont posé les premiers fondements de la libéralisation au Maroc.
Pour la première fois de leur mandat –qui s’est d’ailleurs achevé le 9 février dernier- les conseillers de cette institution aux destinées de laquelle préside Ahmed Ghazali sont confrontés à l’épreuve de l’indépendance dans la prise de décision. Et c’est là où le bât blesse.
Car les Sages donnent la forte impression à l’opinion publique de décrypter des signaux là où il n’y en a pas et de procéder à des interprétations, là où il n’y a strictement aucune lecture à faire. Pire encore, ils renvoient la triste image de ceux qui attendent un signal fort venu d’ailleurs, voire un arbitrage. Ce qui laisserait à supposer que les Sages ont, au mieux, failli à leur mission, au pire peur de déplaire.
De report en report et face à des délibérations qui jouent les prolongations et une décision qui tarde à tomber, les Sages sont en train –probablement sans le savoir et exactement à l’image de M. Jourdain et de sa prose- de décrédibiliser un processus porteur tout à la fois de démocratie et de pluralisme, celui de la libéralisation. Après en avoir été les pères fondateurs en seront-ils aujourd’hui les fossoyeurs?