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L'année qui s'achève a été marquée pour les pays d'Amérique du sud par la consolidation de la croissance économique et politiques sociales outre la persistance de la vision globale d'intégration sous-continentale.
C'est dans ce contexte qu'est intervenue une décision de grande transcendance politique portant sur la reconnaissance de l'Etat libre et indépendant de Palestine dans ses frontières de 1967, annoncée en fin d'année presque simultanément par les gouvernements d'Argentine, du Brésil, de la Bolivie, de l'Equateur et de l'Uruguay.
Dans les faits, cette reconnaissance s'est traduite par la signature, le 16 décembre à Foz do Iguaçu, au Brésil, d'un accord-cadre commercial entre l'Autorité nationale Palestinienne et les pays du Marché commun du sud (Mercosur).
Concernant le projet d'intégration sous-continentale dans lequel s'investit fortement la diplomatie brésilienne depuis plus d'un lustre, il a été renforcé cette année par la mise en place du secrétariat général de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), l'organisation créée en décembre 2004 au Pérou.
L'élan intégrationniste s'est vu néanmoins momentanément ralentir à cause du conflit surgi un mois après entre le Venezuela et la Colombie après que Bogota ait accusé Caracas de permettre l'installation dans le territoire vénézuélien d'éléments de la guérilla colombienne, chose que le Venezuela a toujours niée.
L'accusation colombienne a entraîné la décision du président vénézuélien Hugo Chavez, qui a annoncé la rupture de «toutes les relations» de son pays avec la Colombie et placé ses forces armées en «état d'alerte maximale».
L'Unasur a été de nouveau mise à l'épreuve dans ce conflit en contribuant au dégel dans les relations entre Caracas et Bogota, normalisées des semaines après l'investiture, le 7 août, du nouveau président colombien Juan Manuel Santos.
L'Unasur a été également sollicitée pour apporter son soutien au président équatorien Rafael Correa, qui a dénoncé une tentative de coup d'Etat avorté en fin septembre.
Un sommet extraordinaire de l'organisation, convoqué d'urgence le 1-er octobre à Buenos Aires, a approuvé une déclaration qui «condamne énergiquement la tentative de coup d'Etat» et demande à traduire en justice les impliqués.
En dehors de ces deux incidents, une euphorie généralisée s'est emparée en 2010 de pratiquement tous les pays de la région qui, sortie renforcée de la crise internationale de 2008, enregistre des taux de croissance dépassant largement la moyenne mondiale (14,5% au Paraguay).
D'autre part, la croissance économique, liée en partie à l'envolée des cours des produits alimentaires sur le marché international, a favorisé les politiques de lutte contre la pauvreté entraînant une accalmie sur tous les fronts dans l'ensemble du sous-continent.
Au Brésil, la grande locomotive du développement régional, le président sortant Luiz Inacio Lula da Silva s'est félicité du plus important des nombreux records historiques de son administration, en annonçant la création durant les 11 premiers mois de l'année 2,5 millions nouveaux postes d'emploi.
Dans le dernier discours adressé à la nation avant la fin de son second mandat, le 31 décembre, M. Lula da Silva a également souligné la création en huit ans d'un total de 15 millions de postes d'emploi, l'augmentation de 67% de la valeur réelle des salaires et un cumul des réserves en devises de 300 milliards de dollars.
Le président Lula a, en outre, mis en avant une augmentation de 800% de l'investissement dans le domaine agricole et de 300% dans le secteur de l'éducation, ainsi que l'élargissement des infrastructures sociales et la construction d'un million de logement dans le cadre du programme «Ma maison, ma vie».
Cependant, le joyau de ses deux mandats est le programme «Bourse famille», un fonds d'aide aux familles démunies de 13,4 milliards de reals en 2010 (environ 7,5 milliards de dollars), géré par le ministère de développement social au profit de près de 13 millions de foyers (50 millions de personnes).
Ces programmes expliquent en partie la côte de popularité du président Lula da Silva (84%) et la victoire facile remportée par sa dauphine, Dilma Rousseff, à la présidentielle d'octobre pour être la première femme brésilienne élue à la magistrature suprême.
La mise en place de programmes en faveur des familles démunies, au cœur des politiques sociales de la plupart des gouvernements sud-américains, a eu pour effet le maintien de la paix sociale, qui n'a été altérée pratiquement nulle part, à l'exception de rares foyers de violence liés au crime organisé.
Dans la région du Pacifique, le Pérou, signalé comme l'exemple de réussite d'une politique de développement initiée en 2001, a poursuivi l'approfondissement de son modèle économique achevant l'année sur un taux de croissance de 8,5%.
Le président Alan Garcia, dont le mandat expire en juillet 2011, a tenu ainsi la plus importante des promesses faites dans le discours d'investiture en 2006, de mettre le Pérou dans la foulé des principaux pays émergents.
Lancé dans un processus d'ouverture à l'instar de son voisin chilien, le Pérou est lié par des accords commerciaux avec les Etats-Unis, la Chine, le Canada, le Chili, Singapour, et il a négocié d'autres avec l'Union Européenne, la Corée du sud et le Japon, la Thaïlande et l'Association européenne de libre échange (EFTA).
Aujourd'hui, le Pérou compte sur le 3ème sommet Amérique du sud-Pays arabes (ASPA), prévu à la mi-février à Lima, pour inaugurer une nouvelle étape dans ses relations avec le monde arabe, en particulier le Maroc. Le Royaume figure en effet entre les six pays émergents (Maroc, Turquie, Australie, Inde, Russie et Afrique du sud) avec lesquels le Pérou compte signer des accords de préférences commerciales avant la fin de l'administration du président Alan Garcia, selon le ministre de l'économie et des finances Ismael Benavides.
A son tour, la Colombie transite une période exceptionnelle de stabilité et s'est engagée dans une ambitieuse campagne touristique en dépit de la persistance de la menace que représentent des groupes subversifs.
L'objectif des autorités de Bogota est de montrer que le pays est sûr et que la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui a causé tant de victimes durant plus de 30 ans, est actuellement sur la défensive après avoir essuyé de multiples coups et perdu ses assises à l'intérieur et ses appuis à l'étranger.
Les FARC ont perdu leur chef fondateur, Manuel Marulanda, décédé en mars dernier et les désertions sont une monnaie courante entre leurs éléments surtout après l'élimination ou à l'arrestation de nombreux de leurs chefs militaires, dont les «Numéro 2», les alias «Mono Jujuy» et «Raul Reyes». Une récente affirmation du président bolivien Evo Morales en dit long quant à l'anachronisme des guérillas. «La guérilla n'est plus une méthode adéquate de lutte» et «il serait bon que les FARC déposent les armes» pour initier une «révolution démocratique et culturelle», a déclaré le chef de l'Etat bolivien.
De son côté, le Chili a réalisé en mars 2010 sa seconde «transition démocratique» lorsque la présidente Michelle Bachelet (socialiste) a passé le relais à son successeur, le libéral Sebastian Pinera, vainqueur du second tour présidentiel de la mi-janvier.
Mme Bachelet a achevé son mandat de quatre ans avec une côte de popularité de 84%, mais la «Concertation», une coalition de centre-gauche au pouvoir depuis 1990, a perdu pour la première fois l'élection présidentielle. Le Chili est lié par plus d'une cinquantaine d'accords d'association, de libre-échange ou tarifaires préférentiels avec les Etats-Unis, l'Union Européenne, et d'autres puissances économies asiatiques et latino-américaines. En 2010 il a renforcé son image de pays sérieux après avoir fait face dans la sérénité au tremblement de terre dévastateur qui l'a frappé en février, outre le sauvetage des 33 travailleurs bloqués durant 69 jours dans une mine.
C'est dans ce contexte qu'est intervenue une décision de grande transcendance politique portant sur la reconnaissance de l'Etat libre et indépendant de Palestine dans ses frontières de 1967, annoncée en fin d'année presque simultanément par les gouvernements d'Argentine, du Brésil, de la Bolivie, de l'Equateur et de l'Uruguay.
Dans les faits, cette reconnaissance s'est traduite par la signature, le 16 décembre à Foz do Iguaçu, au Brésil, d'un accord-cadre commercial entre l'Autorité nationale Palestinienne et les pays du Marché commun du sud (Mercosur).
Concernant le projet d'intégration sous-continentale dans lequel s'investit fortement la diplomatie brésilienne depuis plus d'un lustre, il a été renforcé cette année par la mise en place du secrétariat général de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), l'organisation créée en décembre 2004 au Pérou.
L'élan intégrationniste s'est vu néanmoins momentanément ralentir à cause du conflit surgi un mois après entre le Venezuela et la Colombie après que Bogota ait accusé Caracas de permettre l'installation dans le territoire vénézuélien d'éléments de la guérilla colombienne, chose que le Venezuela a toujours niée.
L'accusation colombienne a entraîné la décision du président vénézuélien Hugo Chavez, qui a annoncé la rupture de «toutes les relations» de son pays avec la Colombie et placé ses forces armées en «état d'alerte maximale».
L'Unasur a été de nouveau mise à l'épreuve dans ce conflit en contribuant au dégel dans les relations entre Caracas et Bogota, normalisées des semaines après l'investiture, le 7 août, du nouveau président colombien Juan Manuel Santos.
L'Unasur a été également sollicitée pour apporter son soutien au président équatorien Rafael Correa, qui a dénoncé une tentative de coup d'Etat avorté en fin septembre.
Un sommet extraordinaire de l'organisation, convoqué d'urgence le 1-er octobre à Buenos Aires, a approuvé une déclaration qui «condamne énergiquement la tentative de coup d'Etat» et demande à traduire en justice les impliqués.
En dehors de ces deux incidents, une euphorie généralisée s'est emparée en 2010 de pratiquement tous les pays de la région qui, sortie renforcée de la crise internationale de 2008, enregistre des taux de croissance dépassant largement la moyenne mondiale (14,5% au Paraguay).
D'autre part, la croissance économique, liée en partie à l'envolée des cours des produits alimentaires sur le marché international, a favorisé les politiques de lutte contre la pauvreté entraînant une accalmie sur tous les fronts dans l'ensemble du sous-continent.
Au Brésil, la grande locomotive du développement régional, le président sortant Luiz Inacio Lula da Silva s'est félicité du plus important des nombreux records historiques de son administration, en annonçant la création durant les 11 premiers mois de l'année 2,5 millions nouveaux postes d'emploi.
Dans le dernier discours adressé à la nation avant la fin de son second mandat, le 31 décembre, M. Lula da Silva a également souligné la création en huit ans d'un total de 15 millions de postes d'emploi, l'augmentation de 67% de la valeur réelle des salaires et un cumul des réserves en devises de 300 milliards de dollars.
Le président Lula a, en outre, mis en avant une augmentation de 800% de l'investissement dans le domaine agricole et de 300% dans le secteur de l'éducation, ainsi que l'élargissement des infrastructures sociales et la construction d'un million de logement dans le cadre du programme «Ma maison, ma vie».
Cependant, le joyau de ses deux mandats est le programme «Bourse famille», un fonds d'aide aux familles démunies de 13,4 milliards de reals en 2010 (environ 7,5 milliards de dollars), géré par le ministère de développement social au profit de près de 13 millions de foyers (50 millions de personnes).
Ces programmes expliquent en partie la côte de popularité du président Lula da Silva (84%) et la victoire facile remportée par sa dauphine, Dilma Rousseff, à la présidentielle d'octobre pour être la première femme brésilienne élue à la magistrature suprême.
La mise en place de programmes en faveur des familles démunies, au cœur des politiques sociales de la plupart des gouvernements sud-américains, a eu pour effet le maintien de la paix sociale, qui n'a été altérée pratiquement nulle part, à l'exception de rares foyers de violence liés au crime organisé.
Dans la région du Pacifique, le Pérou, signalé comme l'exemple de réussite d'une politique de développement initiée en 2001, a poursuivi l'approfondissement de son modèle économique achevant l'année sur un taux de croissance de 8,5%.
Le président Alan Garcia, dont le mandat expire en juillet 2011, a tenu ainsi la plus importante des promesses faites dans le discours d'investiture en 2006, de mettre le Pérou dans la foulé des principaux pays émergents.
Lancé dans un processus d'ouverture à l'instar de son voisin chilien, le Pérou est lié par des accords commerciaux avec les Etats-Unis, la Chine, le Canada, le Chili, Singapour, et il a négocié d'autres avec l'Union Européenne, la Corée du sud et le Japon, la Thaïlande et l'Association européenne de libre échange (EFTA).
Aujourd'hui, le Pérou compte sur le 3ème sommet Amérique du sud-Pays arabes (ASPA), prévu à la mi-février à Lima, pour inaugurer une nouvelle étape dans ses relations avec le monde arabe, en particulier le Maroc. Le Royaume figure en effet entre les six pays émergents (Maroc, Turquie, Australie, Inde, Russie et Afrique du sud) avec lesquels le Pérou compte signer des accords de préférences commerciales avant la fin de l'administration du président Alan Garcia, selon le ministre de l'économie et des finances Ismael Benavides.
A son tour, la Colombie transite une période exceptionnelle de stabilité et s'est engagée dans une ambitieuse campagne touristique en dépit de la persistance de la menace que représentent des groupes subversifs.
L'objectif des autorités de Bogota est de montrer que le pays est sûr et que la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui a causé tant de victimes durant plus de 30 ans, est actuellement sur la défensive après avoir essuyé de multiples coups et perdu ses assises à l'intérieur et ses appuis à l'étranger.
Les FARC ont perdu leur chef fondateur, Manuel Marulanda, décédé en mars dernier et les désertions sont une monnaie courante entre leurs éléments surtout après l'élimination ou à l'arrestation de nombreux de leurs chefs militaires, dont les «Numéro 2», les alias «Mono Jujuy» et «Raul Reyes». Une récente affirmation du président bolivien Evo Morales en dit long quant à l'anachronisme des guérillas. «La guérilla n'est plus une méthode adéquate de lutte» et «il serait bon que les FARC déposent les armes» pour initier une «révolution démocratique et culturelle», a déclaré le chef de l'Etat bolivien.
De son côté, le Chili a réalisé en mars 2010 sa seconde «transition démocratique» lorsque la présidente Michelle Bachelet (socialiste) a passé le relais à son successeur, le libéral Sebastian Pinera, vainqueur du second tour présidentiel de la mi-janvier.
Mme Bachelet a achevé son mandat de quatre ans avec une côte de popularité de 84%, mais la «Concertation», une coalition de centre-gauche au pouvoir depuis 1990, a perdu pour la première fois l'élection présidentielle. Le Chili est lié par plus d'une cinquantaine d'accords d'association, de libre-échange ou tarifaires préférentiels avec les Etats-Unis, l'Union Européenne, et d'autres puissances économies asiatiques et latino-américaines. En 2010 il a renforcé son image de pays sérieux après avoir fait face dans la sérénité au tremblement de terre dévastateur qui l'a frappé en février, outre le sauvetage des 33 travailleurs bloqués durant 69 jours dans une mine.