Alors que le projet de sa transformation en SA est toujours bloqué : A quoi servirait l’OCE ?


Abdelouahed Kidiss
Samedi 9 Janvier 2010

Il ne sert à rien de gonfler un pneu crevé. L’OCE, puisque c’est de lui qu’il s’agit, coquille vide depuis 2005, parviendra-t-il à retrouver son âge d’or d’antan et à se doter d’une vision claire et utile et d’une raison d’être ? Une chose est cependant certaine : les nostalgiques peuvent continuer à verser des larmes. L’ancien Office de Commercialisation et d’Exportation est mort. Vouloir aujourd’hui le ressusciter dans l’espoir d’en faire un « une maison mère  des petits agriculteurs», semble tenir plus d’une vue de l’esprit que d’une logique de bonne gouvernance.
L’ambiance de son Conseil d’administration, tenu jeudi à Casablanca, traduit difficilement cette ambition quelque peu démesurée. Toutes les difficultés identifiées, il y a des années déjà, n’ont pas encore trouvé de voies de sortie, à quelques rares exceptions.
Pour l’heure, l’activité tourne vraiment au ralenti avec un chiffre d’affaires de très faible signification. Les exportations d’agrumes et primeurs ont, certes, progressé de 730 à 5.300 tonnes, mais demeurent de toute évidence très limitées.
Au plan financier, les comptes de l’Office sont probablement à l’équilibre mais d’une consistance aléatoire. Le budget de l’OCE, d’après les documents présentés au Conseil d’administration, a peu évolué, s’établissant à 21,5 millions de DH contre 19,5 millions de DH pour la campagne 2007-2008. De leur côté, les ressources vont en s’amenuisant avec un total de 204,5 millions de DH à fin 2008 contre 232,2 millions de DH pour la campagne 2005-2006. Idem pour les produits financiers qui tombent de 84,3 millions de DH (durant la campagne 2005-2006), à 22,5 millions de DH en 2008, dont 6,7 millions de dh sont des produits exceptionnels. Même si les charges s’inscrivent en baisse à 26,5 millions de dh (vs 44 millions de dh en 2007), le déficit (recettes moins les charges) approche les 4 millions de DH.
Il convient de préciser que ce Conseil d’administration, le premier depuis belle lurette, ne pouvait examiner que les comptes arrêtés à fin 2008. Cette « irrégularité » procède de la situation transitoire que vit l’Office, devait préciser M. Maâzouz, ministre du Commerce extérieur.
Il est vrai aussi que plusieurs chantiers ont été ouverts et personne ne sait à quels moments précis vont être bouclés. Celui de la vision stratégique, confié au Cabinet Mesnaoui et Mazarsle devrait garantir (rien n’est sûr) une sortie par le haut. En parallèle, le projet d’un système d’information, confié à Synthèse Conseil, n’a pas encore dit de quel fil il sera cousu.
Najib Mikou, le patron de l’Office, ne semble pas avoir de souci : il entend bien ouvrir le capital des filiales au profit des petits agriculteurs pour en faire des actionnaires et des partenaires. Faut-il alors comprendre que l’OCE va reprendre la place de l’ODECO (l’Office des coopératives), un autre Office sans portée stratégique !
Rien n’est impossible. Le défi qui attendait l’ex OCE c’est de mettre en œuvre, comme cela était prévu son plan stratégique pour la période 2009-2014. Comme dirait l’autre : on est pressé, il faut rouler doucement. 

 L’ex OCE deviendra SMCE

Le plan de restructuration du Groupe OCE est quasiment achevé, écrit dans le projet de loi de Finances 2010, et ce, après le désengagement de l’Office du préfinancement de la campagne des agriculteurs, l’externalisation du recouvrement des créances, l’opération de départ volontaire (117 agents), la cession des biens immobiliers au Maroc (67 MDH) et des locaux en France (3,1 millions d’euros) ainsi que de SOCOMAR (20 MDH). Au niveau institutionnel, le projet de loi visant la transformation de l’Office en SA dénommée Société marocaine de commercialisation et d’exportation (S.M.C.E) a été adopté par le Conseil de gouvernement du 23 septembre 2009. La S.M.C.E aura pour objet principal d’exporter la production agricole provenant, particulièrement, des petits exploitants individuels ou regroupés dans des coopératives, groupements ou associations.
Sur un autre plan, une étude stratégique relative à l’OCE est en phase de finalisation pour élaborer un plan stratégique pour la période 2009-2014 conforme à la nouvelle vision de l’OCE qui porte sur un projet d’entreprise consistant, en particulier, en l’agrégation et en la valorisation de l’offre des petits agriculteurs tout en permettant à l’Office d’intervenir, en termes de commercialisation des produits agricoles, sur les marché local et international.


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