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Cela étant, à quoi servirait donc une institution comme la deuxième Chambre, - une véritable machine budgétivore -, si ce n'est à organiser, encadrer, réglementer le travail des conseillers, quitte à installer le système du pointage, que sais-je, établir des listes de présence pour amener nos « respectables parlementaires » à respecter le calendrier, et tout, et tout ?
Car, l'heure est grave. Dans un pays où, heureusement, les pelleteuses tournent à plein régime, où les chantiers s'assemblent et ne se ressemblent pas, bref, où ça bouge, nos valeureux conseillers n'ont pas réussi à faire passer une seule proposition de loi. N'est-ce pas leur boulot ? Sur toute la session parlementaire du printemps, pas un poil de proposition de loi ! Peut-on, là encore, trouver une excuse à cette autre faille dans le dysfonctionnement de la deuxième Chambre ? Si, mais si. M. Biadillah pique un exemple outre-atlantique, oui aux Etats-Unis, où les parlementaires appelleraient en aide, moyennant une grosse contrepartie sonnante et trébuchante, des juristes, entre autres experts en la matière, pour l'élaboration de propositions de loi.
Bien sûr, la comparaison n'est pas raison. Mais ce qui reste moins sûr, c'est de trouver une explication rationnelle à l'inaction, voire l'inertie, d'une deuxième Chambre qui a toujours grand-peine à justifier, clairement et preuves à l'appui, son utilité et d'apporter sa pierre, petite ou grande, à l'édifice législatif d'un pays pourtant en plein changement. A quoi sert de faire venir, aujourd'hui, un ministre à la deuxième Chambre pour lui poser la même question posée la veille à la première ? Résultat ? On se retrouve avec une montagne de redites tellement c'est ennuyeux !
Au-delà de ces deux questions-là, surgit une troisième en rapport avec la raison d'être même de la deuxième Chambre. Interrogé sur l'absence d'une bibliothèque proprement dite parlementaire, à l'instar de tous les parlements du monde, M. Biadillah a été explicite. Il est vrai que l'on a une bibliothèque, mais elle est toute petite que rangée timidement à l'abri des regards. Nos chers parlementaires ne lisent-ils pas ? Sauf exception, il faut renvoyer la majorité d'entre eux à leurs chères études. Et ce ne sont pas ces tonnes d'impairs linguistiques qu'ils nous servaient à longueur d'années qui vont nous contredire.
Tout bien considéré, il est encore loin le temps de ce sursaut parlementaire tant espéré. Bonnes vacances quand même …