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Je vous souhaite la bienvenue et j’espère que les travaux de ce Colloque seront couronnés de succès de sorte que nous soyons au niveau des attentes des militantes et des militants ainsi que de l’opinion publique marocaine qui fonde sur notre parti de grands espoirs que nous avons le devoir de concrétiser.
Nous nous réunissons aujourd’hui conformément à la décision du huitième congrès de notre parti, qui a appelé à la tenue d’un Colloque national relatif aux questions d’organisation. Les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les travaux de notre congrès n’étaient pas propices à l’approfondissement et à l’examen du débat sur le rapport présenté par la commission chargée de la dynamisation de l’appareil du parti et de la commission préparatoire. Ce Colloque se tient sur la base d’une recommandation émise par le dernier Conseil national qui a pris les décisions nécessaires à son organisation et à la constitution de la commission préparatoire. Il ne fait pas de doute que tout le monde est conscient de l’importance des questions d’organisation dans la vie réelle du parti sur le terrain. A ce propos, une commission préparatoire, constituée de sœurs et frères membres du Conseil national, associés à des membres du Bureau politique, a tenu, pendant cinq mois, et dans un esprit d’engagement et de responsabilité, plusieurs réunions empreintes d’une ambiance laborieuse et d’efforts sérieux. Vous réalisez sans doute que ce colloque, qui s’inscrit dans le cadre des activités et de l’action du parti, est une opération exceptionnelle. Et, de ce fait, il ne faudrait pas le sous-estimer, pas plus qu’il ne faudrait lui donner plus qu’il n’en mérite.
Chères sœurs, chers frères,
Ce Colloque sera, à n’en pas douter, sanctionné de plusieurs recommandations qui seront soumises à l’approbation du Conseil national, lequel décidera de la manière avec laquelle elles seront développées et mises en œuvre, sachant que ce Colloque, dans la préparation duquel on s’est investi avec force efforts et réflexion, a suscité des attentes là-bas d’abord, les attentes des observateurs sérieux et rationnels qui saisissent avec perspicacité le jeu politique dans le pays et qui attendent de ce Colloque qu’il soit l’occasion d’un nouveau départ pour l’Union socialiste des forces populaires. En appréciant leur intérêt, nous souhaitons qu’ils trouvent dans nos délibérations et nos recommandations ce qui est susceptible d’être au niveau de leurs rêves et ambitions. Il y a, en second lieu, des adversaires qui guettent nos poins faibles, si tant est qu’il y en ait pour les développer de manière à entraver l’action de notre parti. Et il y a, en troisième lieu et principalement, les attentes des militants et du peuple marocain, dont les électeurs et les sympathisants du parti. Et ces derniers veulent que l’USFP démontre son unité, sa solidité et sa volonté d’action sérieuse. Le parti a consenti, durant 50 ans, les plus grands sacrifices, il a rassemblé autour de lui une élite de citoyens qui ont donné à ce pays tout ce qu’un militant et un citoyen noble peut lui donner. Les Ittihadies et lttihadis, ainsi que l’opinion publique marocaine, attendent que nous resserrions nos rangs, et de l’USFP d’avoir cette immunité pour régler tous les problèmes internes et externes et résister face à toutes les passions. L’USFP a existé pour relever les défis et régler les questions inhérentes à sa bataille pour défendre les valeurs de modernité et du progrès. Parmi les attentes de ce colloque, c’est un passage à l’acte réel pour concrétiser le projet de refondation de l’USFP, conformément à la devise des Ittihadies et Ittihadis de faire de 2010 l’année de la reconstruction du parti et une année pour rassurer les militants et nos sympathisants que le parti a surmonté tous les écueils et qu’il est entré de plain-pied dans la phase de la rénovation et le chantier de la réorganisation interne.
Chères sœurs, chers frères,
Deux questions importantes nous interpellent lors de ce Colloque :
Un, la relation de l’USFP avec la société marocaine, la société du XXIème siècle. Le Maroc a connu des développements fondamentaux dans les deux dernières décennies, ce qui exige de nous le fait que nous ayons un parti ouvert sur la société, un parti proche et en prise avec les citoyens, doté d’attractivité dans ce rapport d’interaction entre le parti et la société, l’organisation de ce rapport de manière verticale et horizontale au sein du parti entre les dirigeants et le reste des militants.
Deux : le choix de nos dirigeants démocratiquement, de manière à consolider notre démocratie interne et ce consensus autour de celles et ceux que nous choisissons, à la faveur de notre présent et de notre avenir. Nos grands dirigeants avaient émergé de périodes charnières de l’histoire de notre pays. Il était alors impossible de trouver des alternatives en dehors d’Abderrahim Bouabid, Abderrahmane Youssoufi, Mohamed Elyazghi … Et il est temps aujourd’hui pour que nous assumions la responsabilité du choix en instituant les critères et les procédures susceptibles de garantir l’unité du parti. Ce sont ces critères et ces procédures qui constituent le gage de l’unité de notre parti. Car, si le passé nous a permis d’en faire l’économie, il est temps aujourd’hui de faire de la concurrence loyale la base de la démocratie dans le choix de nos dirigeants.
Pour atteindre ces objectifs nobles et démocratiques, il faudrait mettre en place des méthodes et des moyens se manifestant à travers des critères objectifs afin de dépasser les subjectivités et prémunir le parti contre elles. Des critères qui seront adoptés de commun accord, de manière à sortir de cet état qui fait qu’ils ont le sentiment de vivre dans un état d’exception permanent.
La mise en œuvre de notre programme et de nos objectifs nécessite un minimum de confiance réciproque, sachant que cette confiance est le socle de la démocratie. Du coup, tout ce sur quoi nous allons nous mettre d’accord devrait engager tout le monde. Nous devrons respecter nos décisions, car il y va du respect de nous-mêmes.
La plus belle chose que l’humanité ait inventé, cette capacité de cohabitation, où ne règnerait pas la loi de la jungle et où domine le plus fort. Et, ironie du sort, quand la démocratie naquit à Athènes, naquirent avec elle le populisme, la démagogie et le narcissisme, de sorte que tout un chacun considérait que la démocratie signifie qu’il était le seul à détenir la vérité. Sur ce point, je voudrais affirmer à nouveau que les décisions qui seront prises à l’issue des travaux de ce Colloque nous engageront tous, c’est cela qui nous permettra de créer cette confiance réciproque fondamentale dans toute action commune.
Chères sœurs, chers frères,
Nous avons toujours voulu que l’USFP soit porteur des valeurs de modernité, de progrès dans son acception la plus large : politique, économique et culturel. Et nous n’excluons pas la modernité organisationnelle, dans les objectifs autant que dans les programmes et les plans d’action.
Le sort de notre parti a toujours été de cultiver l’espoir et tracer la feuille de route de l’avenir tel qu’il la percevait. Et aujourd’hui, nous devons tracer la feuille de route de l’organisation.
Et encore une fois, je souhaite plein succès à nos travaux.