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S'exprimant lors d'un débat autour du thème: "La fin de l'épidémie du Sida en 2030? - Perspectives pour le monde et le Maroc", Dr Bezad a relevé que 65% des personnes séropositives ne connaissent pas leur statut sérologique, l'incidence des IST reste élevée et l'utilisation des moyens de prévention reste "très faible".
Elle a précisé que la prévention basée sur une bonne sensibilisation et le traitement précoce sont indissociables pour une action efficace, rappelant que le Maroc s'est "très tôt" mobilisé dans la lutte contre le Sida grâce à une "forte" volonté politique, des partenariats multisectoriels "intelligents" et une grande mobilisation de la société civile, rapporte la MAP.
La présidente de l'OPALS a ajouté que le Maroc vise à atteindre l'un des objectifs du développement durable, qui est de mettre fin à la propagation de l'épidémie d'ici 2030, ce qui implique le renforcement et l'intensification des activités du dépistage, afin d'assurer le diagnostic et le test antirétroviral de tous les cas infectés.
De son côté, la lauréate du Prix Nobel de médecine en 2008 et co-découvreuse du VIH, Pr Françoise Barré-Sinoussi, a indiqué que ce débat permettra d'échanger les expériences et de discuter des grands enjeux du VIH Sida.
"La fin du sida est aujourd'hui possible. Les combinaisons d'interventions disponibles pourraient réduire les nouvelles infestations à un niveau qui ne représente plus une menace pour la santé publique", a-t-elle dit.
Le Maroc est le seul pays de la région MENA à avoir amorcé la réduction des nouvelles infections par le VIH avec une diminution de 16% depuis l'année 2001, notent les organisateurs de cet événement, faisant savoir que le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) était estimé à 29.000 fin 2014 et la prévalence du VIH est faible dans la population générale mais plus élevée chez les populations clés les plus exposées aux risques d'infection.
Les efforts considérables consentis dans le cadre du plan stratégique national de lutte contre le Sida et le partenariat avec la société civile ont permis une extension significative des programmes de prévention, de dépistage, de traitement antirétroviral et d'appui social, selon les mêmes sources, notant que le nombre de PVVIH sous traitement au Maroc est passé de 884 à 7.498 entre 2004 et 2014.
Organisé par l'Ecole nationale de santé publique (ENSP) en partenariat avec l'OMS et l'ONUSIDA, ce débat, qui a réuni des experts et chercheurs dans ce domaine, tente de répondre aux questions relatives au contrôle de cette épidémie, aux défis auxquels les populations font face et aux progrès en termes de recherches vaccinales.