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Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, qui a annoncé sa démission dans la nuit de lundi à mardi, a été la cheville ouvrière pour la République islamique de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Diplomate expérimenté, M. Zarif a passé une grande partie de sa vie aux Etats-Unis, ce qui le rend hautement suspect aux yeux des ultraconservateurs iraniens.
Il a annoncé sa démission sur le réseau social Instagram lundi soir, sans véritablement l'expliquer, après une énième passe d'armes avec ses adversaires politiques.
Celle-ci doit encore être acceptée par le président iranien Hassan Rohani, un modéré qui lui a toujours manifesté sa confiance depuis sa prise de fonctions comme ministre des Affaires étrangères en août 2013.
Agé de 59 ans, M. Zarif a mené, côté iranien, les phases finales des négociations entre Téhéran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) à partir de septembre 2013.
Conclu à Vienne le 14 juillet 2015 le Plan d'action global commun (PGAC), a ouvert la voie à la levée d'une partie des sanctions économiques internationales contre Téhéran en échange de mesures censées garantir la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de la République islamique.
Bête noire des ultraconservateurs iraniens --qui n'ont jamais accepté cet accord ni la politique de détente du président iranien Hassan Rohani vis-à-vis de l'Occident--, M. Zarif a vu les critiques de ses adversaires s'intensifier contre lui après la décision du président américain Donald Trump de retirer unilatéralement son pays de ce pacte en mai 2018.
Durant les négociations, il a rencontré à de multiples reprises son homologue américain de l'époque John Kerry, tissant des relations personnelles et cordiales avec le représentant du "grand Satan" américain.
Titulaire d'un doctorat en droit international de l'université de Denver (Ouest des Etats-Unis), M. Zarif connaît parfaitement la culture américaine.
Pour Hooman Majd, journaliste irano-américain auteur de plusieurs ouvrages sur l'Iran et qui a suivi les négociations nucléaires, il "est probablement le diplomate et le négociateur le plus doué de la République" islamique.
Élevé dans une famille religieuse à Téhéran, M. Zarif raconte dans ses mémoires, intitulés "Monsieur l'ambassadeur", n'avoir écouté aucune chanson "jusqu'à 15 ans".
Son engagement pour une république islamique remonte à son adolescence. A 16 ans, alors qu'il est menacé d'être arrêté par la police du Chah, ses parents l'envoient finir ses études secondaires à San Francisco, où il devient membre de l'Association islamique des étudiants.
Il y côtoie le frère d'Akbar Hachemi Rafsandjani, futur président de la République islamique (de 1989 à 1997) et d'autres responsables en devenir.
Dans ses mémoires, M. Zarif raconte qu'aux Etats-Unis, sa femme, "croyante et révolutionnaire", a refusé pendant dix ans dans les années 1980 d'avoir une télévision à la maison pour éviter les mauvaises influences.
Mais plus tard, elle est devenue une adepte de Mohammad Esmail Dulabi, un mystique chiite dont l'enseignement l'a transformée en une "personne calme avec beaucoup de patience et de tolérance". "Cela a eu une grande influence sur notre famille", raconte M. Zarif, qui a deux enfants.
Affable, soucieux de son apparence, bouc blanc bien taillé sur un visage rond, il porte toujours d'élégants costumes sombres sur des chemises claires à col Mao.
En 1980, après la rupture des relations diplomatiques entre l'Iran et les Etats-Unis provoquée par la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran, il est chargé de fermer le consulat d'Iran à San Francisco. Puis il étudie les relations internationales.
Parallèlement, il intègre la délégation iranienne à l'ONU où il devient ambassadeur, de 1989 à 1992 puis de 2002 à 2007. Entre ces deux affectations, il sera vice-ministre des Affaires étrangères pendant une décennie.
Limogé en 2007 par le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, il rejoint le Centre de recherches stratégiques dirigé par le réformateur Hassan Rohani, qui le fera ministre des Affaires étrangères après son élection en juin 2013.
Les deux hommes se connaissent bien: ils ont fait partie de l'équipe qui a négocié en 1988 un cessez-le-feu avec l'Irak, puis la libération d'otages américains au Liban en 1991.
En 2003, M. Zarif était ainsi avec M. Rohani, alors chef de l'équipe iranienne chargée de négocier sur le nucléaire, lorsque ce dernier a accepté de suspendre l'enrichissement d'uranium des sites nucléaires d'Iran avant que cet accord ne soit dénoncé en 2005 par M. Ahmadinejad.
Diplomate expérimenté, M. Zarif a passé une grande partie de sa vie aux Etats-Unis, ce qui le rend hautement suspect aux yeux des ultraconservateurs iraniens.
Il a annoncé sa démission sur le réseau social Instagram lundi soir, sans véritablement l'expliquer, après une énième passe d'armes avec ses adversaires politiques.
Celle-ci doit encore être acceptée par le président iranien Hassan Rohani, un modéré qui lui a toujours manifesté sa confiance depuis sa prise de fonctions comme ministre des Affaires étrangères en août 2013.
Agé de 59 ans, M. Zarif a mené, côté iranien, les phases finales des négociations entre Téhéran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) à partir de septembre 2013.
Conclu à Vienne le 14 juillet 2015 le Plan d'action global commun (PGAC), a ouvert la voie à la levée d'une partie des sanctions économiques internationales contre Téhéran en échange de mesures censées garantir la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de la République islamique.
Bête noire des ultraconservateurs iraniens --qui n'ont jamais accepté cet accord ni la politique de détente du président iranien Hassan Rohani vis-à-vis de l'Occident--, M. Zarif a vu les critiques de ses adversaires s'intensifier contre lui après la décision du président américain Donald Trump de retirer unilatéralement son pays de ce pacte en mai 2018.
Durant les négociations, il a rencontré à de multiples reprises son homologue américain de l'époque John Kerry, tissant des relations personnelles et cordiales avec le représentant du "grand Satan" américain.
Titulaire d'un doctorat en droit international de l'université de Denver (Ouest des Etats-Unis), M. Zarif connaît parfaitement la culture américaine.
Pour Hooman Majd, journaliste irano-américain auteur de plusieurs ouvrages sur l'Iran et qui a suivi les négociations nucléaires, il "est probablement le diplomate et le négociateur le plus doué de la République" islamique.
Élevé dans une famille religieuse à Téhéran, M. Zarif raconte dans ses mémoires, intitulés "Monsieur l'ambassadeur", n'avoir écouté aucune chanson "jusqu'à 15 ans".
Son engagement pour une république islamique remonte à son adolescence. A 16 ans, alors qu'il est menacé d'être arrêté par la police du Chah, ses parents l'envoient finir ses études secondaires à San Francisco, où il devient membre de l'Association islamique des étudiants.
Il y côtoie le frère d'Akbar Hachemi Rafsandjani, futur président de la République islamique (de 1989 à 1997) et d'autres responsables en devenir.
Dans ses mémoires, M. Zarif raconte qu'aux Etats-Unis, sa femme, "croyante et révolutionnaire", a refusé pendant dix ans dans les années 1980 d'avoir une télévision à la maison pour éviter les mauvaises influences.
Mais plus tard, elle est devenue une adepte de Mohammad Esmail Dulabi, un mystique chiite dont l'enseignement l'a transformée en une "personne calme avec beaucoup de patience et de tolérance". "Cela a eu une grande influence sur notre famille", raconte M. Zarif, qui a deux enfants.
Affable, soucieux de son apparence, bouc blanc bien taillé sur un visage rond, il porte toujours d'élégants costumes sombres sur des chemises claires à col Mao.
En 1980, après la rupture des relations diplomatiques entre l'Iran et les Etats-Unis provoquée par la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran, il est chargé de fermer le consulat d'Iran à San Francisco. Puis il étudie les relations internationales.
Parallèlement, il intègre la délégation iranienne à l'ONU où il devient ambassadeur, de 1989 à 1992 puis de 2002 à 2007. Entre ces deux affectations, il sera vice-ministre des Affaires étrangères pendant une décennie.
Limogé en 2007 par le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, il rejoint le Centre de recherches stratégiques dirigé par le réformateur Hassan Rohani, qui le fera ministre des Affaires étrangères après son élection en juin 2013.
Les deux hommes se connaissent bien: ils ont fait partie de l'équipe qui a négocié en 1988 un cessez-le-feu avec l'Irak, puis la libération d'otages américains au Liban en 1991.
En 2003, M. Zarif était ainsi avec M. Rohani, alors chef de l'équipe iranienne chargée de négocier sur le nucléaire, lorsque ce dernier a accepté de suspendre l'enrichissement d'uranium des sites nucléaires d'Iran avant que cet accord ne soit dénoncé en 2005 par M. Ahmadinejad.