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"Nous demandons à Pékin de renoncer à son action provocatrice et dangereuse" dans ces eaux, où une collision a été évitée de justesse dimanche entre deux vaisseaux de garde-côtes chinois et philippins, a déclaré dans un communiqué un porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller.
Les Etats-Unis préviennent aussi qu'aucune offensive chinoise ne resterait pas sans réponse, alors que les tensions sont déjà vives entre les deux pays, sur fond de compétition économique et de luttes d'influence diplomatique.
"Une attaque armée dans le Pacifique, qui comprend la mer de Chine méridionale, contre les forces armées, les navires publics ou les avions philippins, y compris ceux des garde-côtes, aurait pour conséquence l'application des engagements de défense mutuelle des États-Unis" à l'égard des Philippines, en vertu d'un traité de 1951, affirme le porte-parole du département d'Etat.
La mise au point intervient à deux jours d'une visite à Washington du président philippin, Ferdinand Marcos Jr. Il sera reçu par son homologue Joe Biden à la Maison Blanche.
La proximité avec Taïwan pourrait faire des Philippines un partenaire-clé des Etats-Unis en cas d'invasion par la Chine de l'île démocratique qu'elle considère comme faisant partie de son territoire.
Début avril, Manille a mis à disposition de Washington quatre nouvelles bases militaires dont une base navale non loin de Taïwan, au grand dam de Pékin.
L'incident entre les bateaux chinois et philippin, qui a fait monter le ton entre Pékin et Manille, s'est produit dimanche près des îles Spratleys.
Une collision a été évitée de justesse au moment où un navire des garde-côtes chinois a coupé la route à celui des garde-côtes philippins. L'incident, dont a été témoin une équipe de l'AFP à bord d'un autre bateau philippin, est le dernier d'une longue série.
Il a eu lieu près du récif de Second Thomas, à environ 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de mille kilomètres de l'île de Hainan, les terres chinoises les plus proches.
"Les images et les vidéos récemment publiées dans les médias rappellent de manière crue que la République populaire de Chine harcèle et intimide les navires philippins qui effectuent des patrouilles de routine dans leur zone économique exclusive", dénonce le département d'Etat américain.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, faisant fi d'un jugement international de 2016 en vertu duquel ses prétentions n'ont pas de fondement légal.
La Chine y a réaménagé et militarisé, ces dix dernières années, des milliers d'hectares de récifs où ont poussé des pistes d'atterrissage, des ports et des systèmes radar.
Pékin a répondu vendredi à l'incident en accusant les Philippines d'avoir "délibérément" voulu le provoquer. Manille a assuré de son côté que "des patrouilles de routine dans nos propres eaux ne peuvent être ni préméditées ni provocatrices" et relèvent d'"un droit légal que nous avons exercé et que nous continuerons d'exercer".
Depuis son arrivée à la présidence philippine en juin dernier, Ferdinand Marcos Jr a juré qu'il ne laisserait pas la Chine empiéter sur les droits maritimes de son pays.
Dans ce contexte, il cherche à améliorer les relations avec les Etats-Unis, un allié de longue date des Philippines, mises à mal par son prédécesseur Rodrigo Duterte.