-
Covid-19: Un rapport d'élus américains soutient la thèse de la fuite d'un laboratoire
-
Accord Hamas-Fatah sur la formation d'un comité pour administrer Gaza après la guerre
-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
-
Gaza compte le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant au monde
En date de samedi, plus de 48.500 personnes avaient été déplacées à Idleb et dans le nord d'Alep, dont plus de la moitié d'enfantsLe président syrien Bachar al-Assad a dénoncé une tentative de "redessiner" la carte du Moyen-Orient, alors que les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, accompagnés de bombardements aériens syriens et russes, ont déjà fait plus de 500 morts, selon une ONG.
En date de samedi, plus de 48.500 personnes avaient été déplacées à Idleb et dans le nord d'Alep, dans le nord-ouest du pays, dont plus de la moitié d'enfants, a observé le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) lundi, soulignant une situation très évolutive.
"Inquiétant. Des dizaines de milliers de personnes sont en train de se déplacer", a commenté sur X le patron d'Ocha, Tom Fletcher.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est pour sa part dit "alarmé par la récente escalade de la violence" et a appelé à une "cessation immédiate des hostilités", selon son porte-parole.
Washington a exhorté "tous les pays" à oeuvrer pour une "désescalade", de même que l'Union européenne qui a "condamné" les frappes russes "sur des zones densément peuplées".
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux.
En riposte, des avions syriens et russes ont bombardé des secteurs tenus par ces groupes dans la province d'Idleb et dans celle voisine d'Alep, tuant 15 civils dont des enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des images de l'AFP ont montré des rebelles armés patrouillant dans les rues d'Alep, près de la citadelle historique ou de l'aéroport de la ville d'environ deux millions d'habitants.
"On est dans l'incertitude, on ne sait pas ce qui va arriver", a confié un habitant d'Alep joint au téléphone par l'AFP, sans donner son nom.
Il a raconté avoir entendu lundi "un raid aérien, mais pas de coups de feu". "C'est assez calme", a-t-il dit, ajoutant que le couvre-feu imposé par les rebelles "avait été levé à sept heures du matin. Entre sept heures et dix heures, les rues étaient vides puis (...) des gens sont sortis pour faire des provisions".
"Personne n'a été importuné", selon cet habitant, "mais quelques miliciens ont dit aux filles de se voiler".
Les rebelles ont pris des bâtiments gouvernementaux, des prisons, l'aéroport international et un aérodrome militaire "sans rencontrer de résistance significative", selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Plus au sud, les rebelles ont bombardé lundi avec des lance-roquettes la ville de Hama, contrôlée par le gouvernement, où six civils ont été tués, selon cette ONG établie au Royaume-Uni.
Selon le ministère syrien de la Défense, de "violents affrontements" ont opposé lundi les soldats, appuyés par des frappes aériennes syriennes et russes, "à des organisations terroristes dans le nord" de la province d'Hama.
Dans un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, M. Assad a déclaré que "l'escalade terroriste" visait à "tenter de morceler la région, d'effriter ses Etats et de redessiner la carte régionale conformément aux intérêts et objectifs de l'Amérique et de l'Occident".
M. Assad, appuyé par l'Iran et la Russie, a cherché à obtenir le soutien de ses alliés face à l'assaut qui a fait 514 morts depuis le 27 novembre, dont 92 civils, d'après l'OSDH.
Selon le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine et M. Pezeshkian ont affirmé leur soutien "inconditionnel" à M. Assad et appelé à une coordination avec la Turquie, qui soutient des groupes rebelles.
Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et d'autres factions rebelles ont lancé leur offensive depuis la province d'Idleb, s'emparant rapidement de dizaines de localités ainsi que de la ville d'Alep, à l'exception de ses quartiers nord habités par des Kurdes.
La Syrie a été morcelée par la guerre civile en plusieurs zones d'influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances régionales et internationales.
C'est grâce à l'appui militaire de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah que le régime Assad avait réussi en 2015 à inverser le cours de la guerre en reprenant une grande partie du territoire et en 2016 la totalité d'Alep, dont la partie est avait été occupée depuis 2012 par les rebelles.
La guerre déclenchée avec la répression brutale de manifestations prodémocratie a fait environ un demi-million de morts.
L'armée syrienne a rapporté lundi des bombardements syriens et russes contre "des positions, des dépôts et des lignes d'approvisionnement des terroristes" dans les provinces d'Alep et d'Idleb.
Le HTS et les rebelles contrôlent une bonne partie de la province d'Idleb, ainsi que des secteurs des provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié.
Avant leur offensive, le nord-ouest de la Syrie bénéficiait d'un calme précaire en vertu d'un cessez-le-feu instauré en 2020, sous le parrainage d'Ankara et de Moscou.
Les Etats-Unis, qui disposent eux aussi de soldats au sol dans le nord de la Syrie, soutiennent les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes, qui ont combattu le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et contrôlent de vastes régions du nord de la Syrie.