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En tout premier lieu parce que les recherches sont encore très décevantes. Le Pr Jean-Michel Molina (Service des maladies infectieuses du CHU Saint-Louis à Paris) souligne que « l’évaluation de candidats-vaccins se poursuit. Aussi bien des vaccins préventifs que des vaccins thérapeutiques permettant de contrôler la maladie en l’absence de traitement chez des sujets infectés ».
Mais les nouvelles sur le front vaccinal « sont plutôt mauvaises » reconnaît le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS. Et il en va de même pour l’utilisation locale des microbicides, comme du traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) associées au VIH, telle l’infection par le virus herpétique HSV2.
Les messages de prévention utilisation du préservatif, stabilité dans les relations - doivent être maintenus voire intensifiés, même s’ils ont montré leurs limites. Les regards se tournent donc vers une prévention que l’on pourrait appeler thérapeutique.
En France, dépistage plus précoce et prévention ciblée
Le concept paraît simple. « Si l’on dépiste tout le monde et que l’on soigne très tôt les personnes infectées, il est possible de diminuer la charge virale et le risque de transmission » explique Jean-François Delfraissy. Pas question de dépistages systématiques, car ils doivent être répétés pour être efficaces. Il s’agit donc plutôt de les proposer « beaucoup plus largement ».
La pratique est complexe. Car souligne le Pr Molina, « comment imposer à des personnes qui n’en auraient pas d’indication directe, un traitement dont le but serait de leur éviter d’en contaminer d’autres ? » Poser la question, c’est y répondre… Dans nos pays, deux approches seraient envisageables.
Un dépistage plus précoce pourrait cibler les groupes à risque, comme la communauté des jeunes homosexuels. Il est reconnu qu’en Europe – et donc en France – celle-ci « présente un taux de prévalence qui peut atteindre 7%, voire 8% » explique Jean-François Delfraissy. Aujourd’hui, des patients arrivent à l’hôpital au stade du SIDA clinique alors qu’elles ne se savaient pas séropositives. Il y aurait 30 000 personnes dans ce cas en France…
Pour dépister plus tôt et traiter plus tôt, il faut « créer de nouvelles conditions de dépistage » explique le patron de l’ANRS. En s’appuyant « sur le milieu associatif et dans des lieux comme les boîtes ou les plages, le dépisteur étant un opérateur associatif. »
Une autre idée fait son chemin. Elle consiste à traiter des personnes en bonne santé avant la prise de risque, en leur prescrivant des « cures » de trithérapies à prise unique quotidienne. Cette technique est déjà utilisée pour des personnes exposées accidentellement, des professionnels de santé par exemple. Cette prévention pourrait concerner les milieux de la prostitution où le risque de contamination est récurrent. L’idée fait son chemin...