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"Des droits pour tous ou personne", ont scandé les manifestantes dans un quartier de Kaboul d'après des images vidéo obtenues par l'AFP. Une vingtaine d'Afghanes, vêtues de hijabs et certaines portant des masques, ont crié dans la rue leur droit à étudier le poing levé.
Mais "certaines femmes ont été arrêtées par des femmes policières qui les ont emmenées", a assuré à l'AFP une manifestante sous couvert d'anonymat.
"Deux femmes ont ensuite été libérées, mais plusieurs sont restées en détention", a-t-elle ajouté.
Les manifestations de femmes sont de plus en plus rares en Afghanistan depuis l'arrestation de militantes de premier plan en début d'année. Les participantes risquent d'être arrêtées, de subir des violences et d'être stigmatisées.
Initialement prévue devant le campus de Kaboul, le plus important et le plus prestigieux du pays, la manifestation a dû être déplacée en raison du déploiement de nombreuses forces de sécurité armées.
"Les filles afghanes sont un peuple mort... elles pleurent du sang", a déclaré Wahida Wahid Durani, étudiante en journalisme à l'université de Herat (ouest).
"Ils utilisent toute leur force contre nous. J'ai peur que bientôt ils annoncent que les femmes n'ont pas le droit de respirer", a ajouté l'étudiante.
Mardi soir, dans une lettre laconique, le ministre de l'Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, a ordonné à toutes les universités publiques et privées du pays d'empêcher les étudiantes de suivre des cours pour une durée indéterminée.
Cette nouvelle atteinte aux droits des femmes, lesquelles sont déjà exclues des écoles secondaires, a été un choc pour de nombreuses jeunes filles du pays et a suscité des condamnations internationales.
Depuis l'accession au pouvoir des fondamentalistes islamistes en août 2021, après 20 ans de guerre avec les Américains et les forces de l'Otan, les femmes ont vu leur liberté se restreindre au fil des mois.
Elles sont désormais exclues de nombreux emplois publics ou payées une misère pour rester à la maison, elles n'ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles.
En novembre, les talibans leur ont également interdit d'entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics.