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Mais les industriels du tabac se placent loin de toutes ces considérations qui ne risquent nullement de provoquer leur insomnie. En effet, le marché du tabac, au Maroc comme partout ailleurs, est très porteur. D’après l’analyse d’Euromonitor, le marché national correspond à près de 15 milliards de cigarettes. Une réalité qui fait froid dans le dos. Cette consommation a généré 4,44 milliards de dirhams en 2010, soit près de 0,9% des dépenses des ménages. Ce chiffre devrait atteindre en 2015 près de 15,79 milliards de DH.
On voudrait bien savoir si les dernières hausses des prix des cigarettes auraient pu pousser les inconditionnels du tabac à cesser de fumer et du coup, porter atteinte aux intérêts des industriels. Rien n’est moins sûr. Les addictologues affirment qu’une augmentation du prix des cigarettes n'arrêtera pas les fumeurs. Le tabac est un produit qui crée une dépendance et les toxicomanes dépenseront n'importe quelle somme pour obtenir leur dose. Par conséquent, une augmentation du prix servira au final les seuls intérêts des entreprises du tabac. Elle grève lourdement le budget des populations précaires, qui sont celles qui fument statistiquement le plus et les conduit par souci d'économie à des comportements dangereux pour leur santé, indiquent-ils.
Pour rappel, cette loi antitabac modifiant et complétant celle de 1995, a été adoptée par le Parlement en 2008 et son entrée en vigueur était prévue pour janvier 2010. Mais, à ce jour, rien ne pointe à l’horizon vu que les textes d’application ne sont toujours pas publiés.