Une feuille de route pour maîtriser les maladies zoonotiques

La FAO appelle à une bonne évaluation et à une gestion efficiente des épidémies


Alain Bouithy
Jeudi 4 Février 2016

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a préconise une feuille de route pour maîtriser les maladies zoonotiques à l’issue d’une rencontre d’experts internationaux réunis récemment à Rome en vue d’affronter les virus Ebola et le Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), entre autres.
Au cours de cette rencontre, organisée avec le concours et l'appui financier de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), les experts se sont interrogés sur la préparation du monde à détecter et maîtriser toutes ces maladies, sachant que d’autres épidémies douloureuses éclateront vraisemblablement ou de nouvelles menaces de maladies naîtront dans un avenir proche.
«Les décideurs doivent inciter à un programme de recherche intégré établissant ce que l'on sait et ce que l'on ignore de la dynamique de transmission et des mécanismes de retombées des deux récentes épidémies, afin de mieux évaluer et gérer ces épidémies à l'avenir», a estimé la FAO sur son site Internet.
Dans le même cadre, l’agence onusienne a de nouveau préconisé d’intensifier le renforcement de la collaboration et des réseaux de surveillance et de diagnostic ainsi que l'échange d'informations.
Comme l’a fait remarqué Juan Lubroth, vétérinaire en chef à la FAO, «il subsiste des lacunes importantes dans nos connaissances sur la transmission de ces maladies, à la fois chez l'homme et les espèces animales hôtes potentielles, ainsi que sur leur épidémiologie et le risque qu'elles constituent pour la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité alimentaire des populations qui dépendent de l'élevage ou de la chasse».
Pour comprendre et atténuer les risques de maladies infectieuses émergentes chez l'animal et chez l'homme, il est impératif que la recherche ait une place fondamentale.
En sa qualité de conseiller technique principal au Bureau de la santé mondiale de l’USAID, Andrew Clements explique qu’«il s'agit notamment de coordonner l'utilisation des diagnostics animaux et humains et la surveillance et de comprendre comment les filières animales sont susceptibles de contribuer à la propagation du virus de l'animal à l'homme».
Ce n’est pas tout. Ce dernier estime qu’«en même temps, les capacités des pays doivent être renforcées pour prévenir, détecter et réagir aux menaces de maladies infectieuses».
Se référant à l'intervention face à la grippe aviaire H5N1 en Asie, il a rappelé que la FAO et l'USAID ont coopéré avec succès au cours des 10 dernières années pour mener ce type d'activités.
Selon des chiffres avancés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS),  l'épidémie de virus Ebola en Afrique de l'Ouest a causé la mort de plus de 11.000 personnes et infecté de deux fois plus de personnes au cours de la période 2014 et 2015.
«Si l'on sait que la multiplication des foyers Ebola depuis 1994 est liée au contact plus étroit avec les animaux sauvages infectés suite à l’empiétement sur des zones boisées d'Afrique, il reste à savoir si l'écologie du virus a changé dans le cadre des politiques d'urbanisation et d'utilisation des terres», rappelle la FAO.
Considéré comme une menace de santé publique émergente, le MERS a quant à lui tué plus de 500 personnes depuis sa découverte en Arabie Saoudite en 2012 et  près de trois fois plus de cas humains ont été confirmés.
«Plusieurs études ont indiqué que les dromadaires ou leurs produits sont les vecteurs principaux de la transmission à l'homme, même si (comme dans le cas d'Ebola), on ne peut exclure que les chauve-souris soient un réservoir éventuel», fait observé la FAO.
Face à tous ces risques et aux maladies à venir, la FAO exhorte la communauté mondiale à un effort concerté «pour identifier exactement quels  animaux servent de réservoirs ou d'hôtes intermédiaires d'un virus, sa répartition géographique, son comportement humain et animal favorisant la transmission, ainsi que les mécanismes de transmission virale, les facteurs écologiques et sociaux qui favorisent ou atténuent les épidémies».
Notons que la réunion de Rome a connu la participation des chercheurs et des décideurs du monde entier. 


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