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Les conclusions de ce rapport viennent seulement d’être publiées mais le sujet n’a pas pris une ride. « Nous avons pensé que rendre publics à l’occasion des législatives du 25 novembre les résultats de cette observation de journaux indépendants et leur traitement des élections communales de 2009 serait pertinent. Nous espérons surtout que la presse, les journalistes, les professionnels tireront tous les enseignements de l’observation effectuée par notre association », explique ce membre fondateur du « Médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme ».
Du 2 mars au 26 juin 2009, Al Ahdath Al Maghribya, Al Massae, Akhbar Al Yaoum (devenu Al Khabar après une interdiction) et Jarida Al Oula (qui a depuis cessé de paraître) ont été décortiqués par le « Médiateur… » . Plus de 400 numéros ont été passés à la loupe, analysés et étudiés par un groupe de travail mobilisé par l’association. 4 phases ont été retenues par les chercheurs : la pré-campagne électorale (du 2 mars au 29 mai), la campagne électorale (du 30 mai au 11 juin), le jour du scrutin (12 juin) et enfin la période post-électorale (du 13 au 26 juin).
Et les conclusions de cette ONG, qui note au passage le vide juridique relatif au traitement par la presse écrite de la période électorale, vont sans doute interpeller les professionnels de la presse indépendante. «Dans cette étude consacrée au traitement des élections communales par la presse privée, nous avons remarqué qu’une telle presse privilégie par exemple le commentaire et l’opinion à l’information. Les « news » n’occupent pas vraiment les « unes ». Et quand nous parlons d’informations, nous faisons référence à celles recoupées et vérifiées. Au fil des numéros étudiés, et tout au long des quatre phases retenues, les quatre quotidiens se sont intéressés de manière inégale à la thématique des communales. Si par exemple Al Ahdath Al Maghribya avait consacré 38% de sa matière à ce sujet, Akhbar Al Yaoum, lui, a réservé plus de 84% de sa matière au seul thème des élections. La question se pose de savoir si les journaux ont réellement une stratégie pour aborder et accompagner le processus électoral du pays », relève un chercheur du groupe de travail en charge de l’observation de la presse indépendante pendant les communales de 2009.
Peu de sujets relatifs aux programmes électoraux, absence ou presque de comparaison des mesures proposées par les partis lancés dans la course électorale, les journaux n’ont pas vraiment traité de sujets de fond ni tenté d’expliquer les grands choix des formations politiques en campagne. « Et durant la phase post-électorale, il y a eu très peu d’articles d’analyse sur les résultats et les alliances possibles », ajoute cet activiste du « Médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme ».
Reste enfin le lexique emprunté à la guerre et au commerce qui caractérise les articles consacrés à la campagne électorale. « Bataille », « vente », « achat » « violence », ce sont là autant de concepts qui sont alignés par les journalistes alors que « fassad », conjugué à tous les temps et à tous les modes, remporte la palme du mot le plus utilisé par les hommes et femmes de plume couvrant les élections. Conclusion de cette association : au Maroc, les élections n’ont pas encore réussi à produire leur propre lexique, un lexique où la compétition serait politique et se ferait à travers les programmes. Quant au rôle, en temps électoral, de la presse écrite et en particulier celle privée, il ne devrait pas vraiment être celui observé par les activistes du « médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme ».