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"Il s'agit de l'opportunité de mettre en place un programme ambitieux et de long terme afin de changer la façon dont nous apaisons et prévenons les souffrances des plus vulnérables de ce monde", a déclaré à la presse le sous-secrétaire de l'ONU aux Affaires humanitaires Stephen O'Brien, peu avant l'ouverture du sommet.
Avec environ 60 millions de personnes déplacées à travers une planète minée par les conflits et la menace croissante du changement climatique, de nombreux Etats et organisations non gouvernementales estiment que le système humanitaire actuel a besoin d'un profond remaniement.
Quelque 70 chefs d'Etat et de gouvernement, selon la présidence turque, seront à Istanbul. Des rencontres bilatérales en marge de l'événement sont attendues: la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir vendredi qu'elle évoquerait l'état de la démocratie en Turquie avec le président Recep Tayyip Erdogan.
Convoqué par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le sommet de deux jours veut engendrer une série "d'actions et d'engagements concrets" pour aider les pays à mieux se préparer à affronter les crises, définir une nouvelle approche pour gérer les déplacements forcés et garantir des sources de financement fiables pour y répondre.
"Nous passons trop de temps à nous occuper des causes des conflits mais très peu sur la prévention", a estimé le sécrétaire général adjoint de l'ONU Jan Eliasson.
Il a ajouté que le sommet devait lancer "un appel fort" au respect des lois humanitaires internationales, mises à mal par les attaques contre des écoles et des hopitaux dans les conflits en Syrie, Afghanistan et au Yemen.
Les quelque 6.000 participants annoncés, y compris des acteurs du secteur privé, devront surmonter le scepticisme ambiant quant à la capacité du sommet à remplir son ambitieux programme, et faire mentir ceux qui voient déjà la montagne accoucher d'une souris.
La crédibilité de ce premier sommet a été entachée par le retrait de MSF, qui regrette le manque d'initiatives pour mettre fin aux "graves restrictions mises en places par certains Etats" en termes d'accès humanitaire.
Le système humanitaire actuel est trop "bureaucratique et allergique au risque", a dit à l'AFP Sandrine Tiller, de MSF, pour qui le Sommet humanitaire mondial risque de ne rien changer à la situation des personnes affectées par les conflits en Syrie ou au Yémen.
Le choix d'Istanbul pour le premier sommet du genre est symbolique. La Turquie accueille 2,7 millions de Syriens qui ont fui leur pays en guerre et est le principal pays de transit pour les réfugiés voulant se rendre en Europe.
Si les délégués s'aventurent hors des palaces qui accueilleront l'événement, ils croiseront sans mal des enfants syriens faisant le tour des terrasses de restaurants la main tendue.
"Les attentes concernant le sommet ont progressivement diminué", a déclaré à l'AFP Rob Williams, de l'ONG War Child. Mais, a-t-il ajouté, "nous avons toujours le sentiment qu'il y a beaucoup de bonne volonté".
"Très peu de gens dans le monde comprennent vraiment à quel point le système humanitaire est en échec", a-t-il poursuivi, et "si ce nombre de personnes augmente pendant le sommet, alors cela aura valu la peine".
Dans un esprit quasi olympique, des horloges affichant un compte à rebours avant le sommet ont été installées en Turquie, laquelle a dépensé plus de 10 milliards de dollars pour l'accueil des réfugiés et ne manque jamais de critiquer le manque de solidarité supposé des Occidentaux.
Il faut que le sommet d'Istanbul soit une "étape majeure", renchérit Kerem Kinik, dirigeant du Croissant-Rouge turc, en fixant des objectifs de développement et en consolidant le système de financements.
"Nous attendons moins de bureaucratie du système humanitaire mondial" qui devrait "donner des moyens aux acteurs locaux, aux petits acteurs, dans des zones locales, qui sont en première ligne des crises humanitaires", a-t-il déclaré à l'AFP.