-
Harris et Trump jettent leurs dernières forces dans une fin de campagne anxiogène
-
Le Liban accuse Israël de refuser un cessez-le-feu après de nouvelles frappes
-
Plus de 150 morts dans les inondations en Espagne et "des dizaines" de disparus
-
Le chef de la diplomatie française "choqué" par les appels à recoloniser Gaza
-
Des émissaires américains en Israël pour parler d'un cessez-le-feu au Liban et à Gaza
Cinq jours après ces intempéries, à l'origine de la pire catastrophe naturelle de l'histoire du pays selon le gouvernement, les recherches se poursuivent pour retrouver les disparus, dégager les routes et remettre en état les infrastructures détruites par les torrents de boue.
"Nous sommes confrontés au défi de notre vie mais nous allons trouver les solutions", a assuré samedi le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazón, critiqué pour avoir envoyé tardivement un message d'alerte téléphonique aux habitants mardi soir, alors que les services météorologiques avaient placé la région en "alerte rouge" dès la matinée.
M. Mazón devait être présent dimanche aux côtés de Pedro Sánchez, du roi Felipe VI et de la reine Letizia, qui devaient se rendre dans les "zones affectées" par les inondations, selon les services du Premier ministre. Le programme exact de leur visite n'a pas encore été rendu public.
Cette visite survient alors que l'agence météorologique espagnole (Aemet) a émis une nouvelle alerte orange pour de fortes pluies dans la région de Valence, en particulier sur l'agglomération valencienne et dans la province de Castellon, où pourraient tomber ponctuellement 100 litres d'eau par mètre carré (soit 10 cm).
Selon le dernier bilan diffusé samedi soir par les autorités, 213 personnes ont péri à cause des inondations. La très grande majorité d'entre elles (210) sont décédées dans la région de Valence, deux autres victimes ayant été signalées en Castille-la-Manche et une troisième en Andalousie.
Les autorités s'attendent à ce que le bilan s'alourdisse, alors que les carcasses de voitures accumulées dans les tunnels et les parkings souterrains des zones les plus touchées sont désormais méthodiquement examinées. Le nombre exact de personnes disparues reste à ce stade inconnu.
Sur le terrain, la population reste confrontée à une situation compliquée, en raison des dégâts provoqués par les intempéries sur les infrastructures de transport et de télécommunications. Dans de nombreuses localités, des piles de voiture et de débris couverts de boues restent sur la chaussée.
"Cela fait trois jours que nous nettoyons. Tout est couvert de boue", a confié à une journaliste de l'AFP Helena Danna Daniella, propriétaire d'un bar-restaurant à Chiva, commune de 17.000 habitants à l'ouest de Valence, parmi les plus touchées par les inondations.
"On dirait la fin du monde", ajoute cette trentenaire, qui se dit encore sous le choc cinq jours après les intempéries. Les personnes prises au piège de flots en furie "demandaient de l'aide et on ne pouvait rien faire (...) Cela vous rend fou. On cherche des réponses et on ne les trouve pas".
Face à cette situation chaotique, M. Sanchez a annoncé samedi l'envoi de 5.000 soldats supplémentaires dans la région, portant leur effectif total à 7.500, soit le "plus gros déploiement de forces armées jamais effectué en Espagne en temps de paix", selon lui.
A ces militaires vont s'ajouter 5.000 policiers et gardes civils chargés d'épauler leurs 5.000 collègues déjà sur le terrain. Un navire amphibie de la marine espagnole comprenant des blocs opératoires est par ailleurs attendu dans le port de Valence.
Selon la police, une vingtaine de nouvelles interpellations ont par ailleurs eu lieu samedi soir pour des faits de vols et de pillages. Des délits dénoncés par les autorités, qui ont promis de rétablir l'ordre.
"Il y a des gens qui ont pu se sentir seuls, désemparés, peu protégés", a reconnu samedi soir M. Mazón. Mais "je veux envoyer un message clair, nous allons venir en aide à tous les foyers", a-t-il ajouté, en insistant sur l'"esprit de solidarité" des habitants.
Vendredi comme samedi, des milliers d'entre eux se sont rendus à pied dans les communes les plus affectées avec des pelles et des balais, afin de venir en aide aux personnes sinistrées. Ces déplacements ont par endroit gêné les secours en encombrant les routes.
Cette situation a conduit les autorités à limiter l'accès à certaines localités. Le gouvernement de Valence a ainsi limité dimanche à 2.000 le nombre de volontaires autorisés à se rendre dans la banlieue sud de la ville et restreint l'accès à 12 localités.