Selon l’institution publique, désormais dirigée par Chakib Benmoussa, « le nombre de chômeurs a augmenté de 58.000 personnes entre le troisième trimestre de l’année 2023 et celui de 2024, passant de 1.625.000 à 1.683.000 chômeurs, ce qui correspond à une augmentation de 4% ».
Dans sa récente note d'information relative à la situation du marché du travail au troisième trimestre, le Haut-commissariat justifie cette hausse par « une augmentation de 42.000 chômeurs en milieu urbain et de 16.000 en milieu rural ».
Ainsi, ajoute-t-il, « le taux de chômage s’est légèrement accru au cours de cette période, passant de 13,5% à 13,6%, enregistrant une hausse de 0,4 point en milieu rural (de 7% à 7,4%) et une stagnation à 17% en milieu urbain ».
Cette évolution n’est pas pour plaire au gouvernement qui a indiqué récemment disposer d'une stratégie intégrée en matière d'emploi soulignant que celle-ci constitue l'une de ses principales priorités pour le reste de son mandat.
Présentant le projet de budget sectoriel de son ministère devant la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a déclaré que le gouvernement a alloué un budget de 14 milliards de dirhams (MMDH) pour la feuille de route visant à promouvoir l'emploi, dont 12 MMDH pour encourager les investissements à forte valeur ajoutée, 1 MMDH pour améliorer l'efficacité des programmes d'emploi en cours et 1 MMDH pour préserver les opportunités d'emploi, particulièrement en milieu rural, comme l’a rapporté la MAP.
Rappelons, par ailleurs, que des groupes parlementaires avaient appelé à placer l'emploi et l'investissement en tête des priorités du gouvernement lors d'une réunion tenue, mercredi 30 octobre, constatant sans doute que cela était insuffisant.
Entre-temps, on notera qu’il s’agit de la troisième hausse trimestrielle consécutive du taux de chômage, après les hausses enregistrées au premier et deuxième trimestre de l’année en cours.
Rappelons à ce propos qu’au deuxième trimestre de 2024, le taux de chômage était passé de 12,4% à 13,1% au niveau national (+0,7 point), de 16,3% à 16,7% en milieu urbain (+0,4 point) et de 5,7% à 6,7% en milieu rural (+1 point). Un trimestre plus tôt, il était passé de 12,9% à 13,7% au niveau national (+0,8 point), de 17,1 % à 17,6% en milieu urbain (+0,5 point) et de 5,7% à 6,8% en milieu rural (+1,1 point).
La situation sur le marché du travail reste donc préoccupante d’autant plus que les hausses du taux de chômage continuent d’être enregistrées « parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+ 1,3 point), passant de 38,2% à 39,5%, parmi les personnes âgées de 45 ans et plus (+0,4 point), de 3,7% à 4,1% et parmi les femmes (+1 point), de 19,8% à 20,8% ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation ne semble pas améliorée comparativement aux chiffres enregistrés au cours des deux précédents trimestres.
En effet, au terme du deuxième trimestre de 2024, les jeunes étaient déjà lourdement touchés par ce phénomène que les pouvoirs publics ont du mal à enrayer. Les données d’alors montrent que le taux de chômage était déjà « plus élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (36,1%), les diplômés (19,4%) et les femmes (17,7%) ». Un constat également observé au premier trimestre avec un taux de chômage de l’ordre de 35,9% enregistré chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, tandis qu’il touchait 20,3% des diplômés et 20,1% des femmes.
Il est important de noter qu’au troisième trimestre dernier, selon le type de diplôme, à l'exception des titulaires de diplômes de techniciens et de cadres moyens, ayant connu une hausse du taux de chômage de 2,3 points, et de l’enseignement secondaire qualifiant (+0,5 point), les autres catégories des diplômés ont toutefois vu leur taux de chômage baisser.
D’après les experts du HCP, la baisse la plus importante a été observée parmi les diplômés de l'enseignement supérieur (-1,6 point). Le taux de chômage est ainsi passé de 26,5% à 24,9%.
Alain Bouithy
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Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté de 60.000 personnes, entre le troisième trimestre de 2023 et la même période de 2024, passant de 1.005.000 à 1.066.000 personnes au niveau national, de 523.000 à 590.000 personnes en milieu urbain et de 482.000 à 476.000 en milieu rural, a indiqué le HCP.
Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,6% à 10% au niveau national, de 8,1% à 8,8% en milieu urbain, tandis qu'il est resté stable à 12% en milieu rural, note l’institution.
S’agissant du volume de la population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées, il est passé de 501.000 à 584.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant est passé de 4,8% à 5,5%.
La population active occupée en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé est passée de 505.000 à 482.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant a baissé de 4,8% à 4,5%.
Le secteur des BTP, le plus touché par le sous-emploi, a connu une importante hausse du taux de sous-emploi "avec +1 point (de 18,9% à 19,9%), suivi par le secteur de l’agriculture, forêt et pêche" avec 0,7 point (de 11,2% à 11,9%).
Cinq régions abritent 72,4% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,3% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,7%), de Marrakech-Safi (12,9%), de Fès-Meknès (11,9%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,6%).
Quatre régions ont enregistré des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (43,6%). Il s’agit des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (47,6%), de Casablanca-Settat (45,7%), du Sud (45,4%) et de Marrakech-Safi (43,7%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Drâa-Tafilalet (38,7%), de Béni Mellal-Khénifra (39,6%), de l’Oriental (40,2%) et de Souss-Massa (41,7%).
Par ailleurs, six régions concentrent plus de trois quarts de chômeurs (78,1%) au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 24,9%, suivie de Fès-Meknès (13,3%), de Rabat-Salé-Kénitra (11,9%), de l’Oriental (10,2%) et de Marrakech-Safi (9,4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,4%).
Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés dans les régions du Sud (24,3%), de l’Oriental (21,4%), de Casablanca-Settat (15,3%) et de Fès-Meknès (15,2%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi et de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma affichent les taux les plus bas, avec 9,9%.