Un sit-in et une marche de protestation organisés aujourd’hui : Les chevillards casablancais voient rouge


Hassan Bentaleb
Lundi 10 Octobre 2011

Un sit-in et une marche de protestation organisés aujourd’hui : Les chevillards casablancais voient rouge
Les chevillards casablancais déterrent la hache de guerre.  Et pour cause : les campagnes de contrôle menées par les autorités régionales pour combattre l’abattage clandestin seraient, selon eux, abusives.
En signe de protestation, ils comptent organiser, aujourd’hui,  un sit-in devant les abattoirs de la ville et une marche de protestation vers la préfecture des arrondissements Moulay Rachid.
« Nous ne sommes pas contre les contrôles sanitaires et hygiéniques exercés par les autorités compétentes. Mais nous contestons vigoureusement les procédures suivies et qui sont fondées sur la provocation, l’humiliation et la contrainte », nous a déclaré Ahmed Chiheb Taha, secrétaire régional de l’Union des chevillards de  Casablanca.
Pour lui, lesdites campagnes s’opèrent en totale violation des lois en vigueur et sans aucun respect des procédures mises en place. A preuve,  les dispositions du décret n° 2-98-617 du  5 janvier 1999 pris pour l’application du dahir portant loi n° 1-75-291 du 8-10-77 édictant des mesures relatives à l’inspection sanitaire et qualitative des animaux vivants et des denrées animales ou d’origine animale qui ont été  transgressées par les autorités de contrôle et cela à plusieurs reprises
«Les contrôleurs procèdent à l’aveuglette sans aucune prise en compte ni respect de la loi en vigueur. Ils violent allégrement l’article 15 dudit décret qui stipule que «la saisie est prononcée concernant toute denrée animale ou d’origine animale susceptible de renfermer des principes virulents ou toxiques pour l’homme ou l’animal ou qui présente, dans ses propriétés organoleptiques, des altérations qui la dénaturent, la rendent répugnante, indigeste, insuffisamment nutritive ou précipitent sa décomposition». Or, ce que nous constatons en pratique, c’est que les contrôleurs procèdent à des vérifications à l’œil nu et sans user des moyens scientifiques et techniques adéquats, ce qui laisse la porte grande ouverte devant les abus en tous genres», nous a affirmé le secrétaire régional.
Autre exemple de violation de la loi et non des moindres : il n’y a pas de respect par les contrôleurs de la procédure de la saisie. Car si l’article 16 édicte que « la saisie doit faire l’objet d’un procès-verbal dressé par le vétérinaire inspecteur, en présence du propriétaire ou de son mandataire indiquant en termes clairs et précis pour les viandes rouges, le nom du propriétaire, l’origine et le signalement de l’animal, et pour les denrées saisies, leur poids, le motif de saisie et de destruction de ces denrées », la plupart du temps, ces saisies se font, selon M. Chiheb Taha, sans la présence du propriétaire ou de son mandataire.«Et même si on veut contester cette décision comme nous le permet l’article 17 qui précise  que « le propriétaire contestataire dispose d'un délai de 36 heures pour formuler, par écrit, une demande d'expertise auprès du ministère chargé de l'Agriculture qui désigne un vétérinaire inspecteur pour procéder à la réinspection des viandes, denrées animales ou d'origine animale », les mauvaises conditions de transport et de mise en frigo de la viande saisie rendent toute expertise inopérante», a-t-il expliqué.
Pour lui, ces campagnes de contrôle ne sont que des artifices destinés à jeter de la poudre aux yeux pour masquer les vraies défaillances et dysfonctionnements techniques qui entachent le travail des nouveaux abattoirs de la ville et qui sont à l’origine des  nombreux problèmes que connaît le secteur de la production et de la commercialisation des viandes rouges.
Dans la ligne de mire des chevillards, il y a également les responsables du secteur du transport des viandes qui seraient, selon eux, responsables de la détérioration de la qualité de la marchandise avant son arrivée chez le consommateur. «Les conditions de transport et d’entreposage à l’intérieur de ces véhicules sont lamentables et malsaines. Elles impactent négativement la qualité de notre viande. C’est nous qui payons les pots cassés à la place de ces transporteurs », nous a confié M. Chiheb Taha qui estime que ces derniers sont protégés par certains lobbies qui ont intérêt à ce que la situation actuelle perdure.
Notre interlocuteur va plus loin. Il accuse certains de ces transporteurs d’être derrière ces campagnes de contrôle en complicité avec les services vétérinaires.     
«Mais, on ne compte pas rester les bras croisés. Nous ferons face aux lobbies de la prévarication qui camouflent les nombreux dysfonctionnements des abattoirs de la ville. Reste aux autorités compétentes d’intervenir et de nous rendre justice», a-t-il conclu.


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