Un mort et deux blessés sur un chantier de construction : Tétouan : l’effondrement de trop !

Un mort et deux blessés, tels sont les terribles conséquences constatées lundi 8 juin dans l’après-midi suite à l’effondrement d’un édifice en construction dans le quartier « Touilaa » à Tétouan, se situant tout près de l’Avenue des FAR, l’une des principales artères de la ville. La Colombe Blanche continue donc à compter ses morts sur les chantiers de construction. Car ce n’est pas le premier et si rien n’est fait, cela ne risque pas d’être le dernier mort sacrifié sur l’autel de la construction à outrance. Selon les informations rapportées par la protection civile, l’ouvrier en question (R.B) est né en 1974 à Erfoud. Il a été retiré des décombres avec l’un de ses collègues (A.A) né en 1979 à Guelmim, qui se trouvait dans un état très grave. Un troisième ouvrier (A.B), l’un des enfants de la ville de Tétouan à peine âgé de vingt-deux ans, a été retiré des lieux de l’accident avec quelques blessures légères.
Son état n’est plus critique ; il a ainsi pu sortir de l’hôpital civil où il a reçu les soins nécessaires. De leur côté, les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer les causes et les circonstances de cet accident qui s’est déroulé à 14h15, suite à un affaissement de terrain alors que les ouvriers creusaient les fondations de l’édifice. Il est à noter que le projet concerne une construction R+4 qui avait obtenu les autorisations nécessaires.
Si aujourd’hui, avant les résultats de l’enquête, personne ne peut être incriminé, si aucune instance ne peut être remise en cause, si aucune responsabilité ne peut être relevée, il n’en demeure pas moins que la population se pose des questions sur la gestion des chantiers de construction. A Tétouan, tout le monde ne parle plus que de cet effondrement… La population tétouanaise n’a pas la mémoire courte. En 2007, le toit d’un édifice en construction sur la route de Martil s’effondre. Résultat : un mort et des blessés… Le même jour, c’est une grotte du Jardin Moulay Rachid qui s’écroule faisant un mort. Il y a deux ans aussi, tout près des lieux de l’accident de lundi dernier, sur l’Avenue des FAR, la construction d’un mur sur un chantier a occasionné un glissement de terrain. Dans un autre quartier de Tétouan, à Korrat Sbaa, c’est une maison entière qui a été atteinte suite à un glissement de terrain. Il s’agit d’une zone à risque, d’après des experts universitaires, où la population continue à construire…
Après le deuil, le ton monte et les questions fusent…  Dans quelles conditions travaillent ces ouvriers qui viennent pour la plupart du sud marocain laissant derrière eux familles, femmes et enfants et qui reviennent chez eux les pieds devant? Est-ce que les autorités prennent en compte les risques de glissement de terrain avant de donner leur aval? Existe-t-il, au moins, une cartographie des zones à risque? En effet, les études géotechniques des sols des fondations de n’importe quelle construction sont nécessaires voire vitales ; des études et expertises qui devraient être réalisées avant, pendant et après les travaux….
Qu’en est-il vraiment de l’accident du 8 juin? Actuellement, personne ne peut apporter des réponses claires en l’absence des conclusions de l’enquête. Une chose est sûre; il s’agit là de l’effondrement de trop qui devrait faire réfléchir les autorités….