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Selon Abou Moujahed, porte-parole des Comités de résistance populaire, un mouvement lié au Hamas, des militants palestiniens ont ouvert le feu sur des soldats israéliens du côté israélien de la frontière avec Gaza. Un avion de Tsahal a alors tiré un missile sur le groupe.
Selon le Dr Moaiya Hassanain, du ministère palestinien de la Santé, un militant a été tué et deux autres blessés.
Les frappées aériennes sont relativement rares depuis l’opération israélienne dans la Bande de Gaza fin 2008-début 2009. L’Etat hébreu s’est engagé à répondre à toute attaque en provenance de Gaza. Plusieurs mortiers palestiniens ont tirés cette semaine sur Israël.
A noter par ailleurs qu’une fois terminée, la barrière d’acier souterraine en construction à la frontière entre l’Egypte et la Bande de Gaza pourrait bien changer la donne dans la région: en coupant en deux des centaines de tunnels de contrebande d’armes, de vivres et d’argent, elle pourrait réussir à asphyxier le territoire et forcer le Hamas à transiger.
Depuis le retrait israélien de Gaza en 2005, le Hamas est soupçonné d’avoir considérablement renforcé son approvisionnement en armes. L’Etat sioniste bombarde régulièrement les tunnels pour tenter de faire cesser le trafic et prévenir des attentats sur son territoire, mais l’Egypte s’inquiète aussi de la présence du régime islamiste à sa porte, et de son éventuelle influence, alors que le gouvernement du Caire lutte déjà contre des mouvements intégristes sur son sol.
Le Hamas, qui a chassé le Fatah, plus modéré, de la Bande de Gaza en juin 2007 a, jusqu’ici, refusé tout partage du pouvoir avec l’Autorité palestinienne, qui ne contrôle plus que la Cisjordanie mais qui est soutenue par les Occidentaux. Et c’est largement grâce aux tunnels que le régime du Mouvement de la résistance islamique résiste au blocus israélo-égyptien.
L’enjeu économique est énorme: près de 400 tunnels courent sous les 14 km de frontière séparant l’Egypte de la Bande de Gaza, faisant travailler 15.000 personnes et passer l’équivalent d’un million de dollars (695.000 euros) en biens divers par jour, selon Issa Nashar, maire Hamas de la ville-frontière de Rafah.
La municipalité fournit de l’électricité et prélève 2.500 dollars de taxes par tunnel, précise-t-il. Les rumeurs sur le mur souterrain vont bon train. Beaucoup croient ainsi que l’Egypte veut inonder les tunnels et cherchent à les rendre étanches.
De grandes tentes blanches marquent l’entrée des tunnels du côté gazaoui, séparées de la frontière par 200 mètres environ de terrain sablonneux, un muret de pierre ou des conteneurs rouillés. Les tunnels émergent un kilomètre plus loin, côté égyptien, souvent dissimulés par des habitations. Issa Nashar affirme que certains contrebandiers ont réussi à arracher des morceaux du mur souterrain, d’autres pensent qu’ils vont juste creuser plus profond.
Il y a deux ans, des militants du Hamas avaient percé une ouverture dans un mur métallique érigé par Israël à la frontière, et permis à des dizaines de milliers de Gazaouis de passer en Egypte jusqu’à ce que le bouclage soit rétabli. “Les gens veulent vivre et avoir quelque chose à manger. Ils pourraient faire n’importe quoi”, prévient le porte-parole du ministère de l’Intérieur à Gaza, Ehab Ghussein, ajoutant: “Mais j’espère qu’on n’en arrivera pas là”.