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Empêtrée dans le dossier du Brexit qui lui a pourtant permis d’arriver au pouvoir, Theresa May, 62 ans, a progressivement vu s’effriter son autorité et son contrôle sur le processus, au point d’exaspérer les députés et ses pairs européens et de mettre le pays au bord de la crise de nerfs.
L’arrivée de cette conservatrice sans charisme, mais à la réputation de bûcheuse, à la tête du gouvernement britannique en juillet 2016, au lendemain du référendum qui a décidé la sortie de l’UE, a dans un premier temps rassuré les Britanniques.
Mais près de trois ans plus tard, ses tentatives infructueuses pour passer en force au Parlement l’accord de retrait qu’elle a conclu avec l’UE ont fini par faire cruellement ressortir son manque de flair politique. Et elle a gravement sous-estimé les divisions au sein de son parti et la difficulté des négociations qui l’attendaient avec Bruxelles, estiment analystes et médias.
“Elle est d’abord apparue comme une unificatrice, mais elle a finalement fait preuve de peu de courage, d’imagination ou de talent dans sa gestion des négociations du Brexit”, résumait récemment le magazine conservateur The Spectator dans un éditorial assassin.
Erreur majeure, elle a convoqué au printemps 2017 des élections anticipées, pensant renforcer sa main, alors qu’elles lui ont coûté sa majorité. Elle a du coup été contrainte de s’allier au petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP qui dicte ses exigences sur le Brexit tout en affaiblissant son autorité.
Depuis, ballotée de crise en crise, elle a essuyé une série de démissions au sein de son cabinet, deux motions de défiance dont l’une orchestrée par son propre parti et deux rejets massifs par les députés en janvier et mars de son accord de Brexit.
Elle a “poussé à bout” le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker, selon une source diplomatique à Bruxelles, où le feuilleton du Brexit provoque la même grosse fatigue qu’au Royaume-Uni.
Mais elle possède une qualité indéniable, la persévérance, fondée sur l’idée qu’elle se fait de sa mission: mener à bien la sortie de l’UE votée par les Britanniques.
Ce sens du devoir, elle le puise dans son expérience de fille de pasteur. “Quand on est fille de pasteur, on a certaines responsabilités”, expliquait-elle au Daily Telegraph en 2012.
Fille unique, elle grandit à la campagne, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Discrète, elle n’en est pas moins déjà ambitieuse, rêvant dès l’adolescence de faire de la politique et de devenir la première femme chef de gouvernement du Royaume-Uni.
Si Margaret Thatcher lui a soufflé ce titre, elle réussit à devenir la première femme secrétaire générale du Parti conservateur de 2002 à 2003. A ce poste, elle s’illustre lors d’un discours en appelant les Tories, alors marqués très à droite, à se débarrasser de leur image de “nasty party” (“parti des méchants”).
“C’est une conservatrice qui croit en la justice sociale”, dit d’elle son ancien conseiller Nick Timothy.
Après avoir soutenu David Cameron dans sa conquête du parti en 2005, elle hérite du portefeuille de l’Intérieur lorsqu’il arrive à Downing Street en 2010.
Elle reste six ans à ce poste exposé, dans lequel elle s’illustre par sa gestion ferme de l’immigration. Mais les coupes budgétaires qu’elle opère dans la police l’exposeront aux critiques, après la série d’attentats revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique au printemps 2017 et la montée de la criminalité par arme blanche.
Décrite comme chaleureuse par ses proches, Theresa May souffre d’une image de froideur et de manque d’empathie et ses interventions publiques souvent répétitives et sans passion lui valent d’être surnommée “Maybot”, ou May le robot.
Elle a essayé de casser cette image en esquissant un jour quelques pas de danse sur scène avant un discours, pour le plus grand délice des cruels caricaturistes britanniques.
Seule touche apparente de fantaisie: des colliers fantaisie et des escarpins à motif léopard. Façon d’afficher que sous ses dehors lisses, elle sait “prendre des risques”, selon son ancienne conseillère en relations publiques Katie Perrior.
L’arrivée de cette conservatrice sans charisme, mais à la réputation de bûcheuse, à la tête du gouvernement britannique en juillet 2016, au lendemain du référendum qui a décidé la sortie de l’UE, a dans un premier temps rassuré les Britanniques.
Mais près de trois ans plus tard, ses tentatives infructueuses pour passer en force au Parlement l’accord de retrait qu’elle a conclu avec l’UE ont fini par faire cruellement ressortir son manque de flair politique. Et elle a gravement sous-estimé les divisions au sein de son parti et la difficulté des négociations qui l’attendaient avec Bruxelles, estiment analystes et médias.
“Elle est d’abord apparue comme une unificatrice, mais elle a finalement fait preuve de peu de courage, d’imagination ou de talent dans sa gestion des négociations du Brexit”, résumait récemment le magazine conservateur The Spectator dans un éditorial assassin.
Erreur majeure, elle a convoqué au printemps 2017 des élections anticipées, pensant renforcer sa main, alors qu’elles lui ont coûté sa majorité. Elle a du coup été contrainte de s’allier au petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP qui dicte ses exigences sur le Brexit tout en affaiblissant son autorité.
Depuis, ballotée de crise en crise, elle a essuyé une série de démissions au sein de son cabinet, deux motions de défiance dont l’une orchestrée par son propre parti et deux rejets massifs par les députés en janvier et mars de son accord de Brexit.
Elle a “poussé à bout” le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker, selon une source diplomatique à Bruxelles, où le feuilleton du Brexit provoque la même grosse fatigue qu’au Royaume-Uni.
Mais elle possède une qualité indéniable, la persévérance, fondée sur l’idée qu’elle se fait de sa mission: mener à bien la sortie de l’UE votée par les Britanniques.
Ce sens du devoir, elle le puise dans son expérience de fille de pasteur. “Quand on est fille de pasteur, on a certaines responsabilités”, expliquait-elle au Daily Telegraph en 2012.
Fille unique, elle grandit à la campagne, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Discrète, elle n’en est pas moins déjà ambitieuse, rêvant dès l’adolescence de faire de la politique et de devenir la première femme chef de gouvernement du Royaume-Uni.
Si Margaret Thatcher lui a soufflé ce titre, elle réussit à devenir la première femme secrétaire générale du Parti conservateur de 2002 à 2003. A ce poste, elle s’illustre lors d’un discours en appelant les Tories, alors marqués très à droite, à se débarrasser de leur image de “nasty party” (“parti des méchants”).
“C’est une conservatrice qui croit en la justice sociale”, dit d’elle son ancien conseiller Nick Timothy.
Après avoir soutenu David Cameron dans sa conquête du parti en 2005, elle hérite du portefeuille de l’Intérieur lorsqu’il arrive à Downing Street en 2010.
Elle reste six ans à ce poste exposé, dans lequel elle s’illustre par sa gestion ferme de l’immigration. Mais les coupes budgétaires qu’elle opère dans la police l’exposeront aux critiques, après la série d’attentats revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique au printemps 2017 et la montée de la criminalité par arme blanche.
Décrite comme chaleureuse par ses proches, Theresa May souffre d’une image de froideur et de manque d’empathie et ses interventions publiques souvent répétitives et sans passion lui valent d’être surnommée “Maybot”, ou May le robot.
Elle a essayé de casser cette image en esquissant un jour quelques pas de danse sur scène avant un discours, pour le plus grand délice des cruels caricaturistes britanniques.
Seule touche apparente de fantaisie: des colliers fantaisie et des escarpins à motif léopard. Façon d’afficher que sous ses dehors lisses, elle sait “prendre des risques”, selon son ancienne conseillère en relations publiques Katie Perrior.