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Certains sont venus de loin apporter leur témoignage sur Mohamed Elyazghi, à l'image de Luis Ayala, secrétaire général de l'International socialiste. Dans son allocution, M. Ayala a brillamment retracé l'histoire du socialisme en donnant toute sa place à M. Elyazghi qui, à partir du Royaume et à l'étranger, a apporté sa pierre à l'édifice, tout en soulignant que « M. Elyazghi est la consécration même des valeurs socialistes dans le monde et le meilleur exemple du militant soucieux de l'édification d'une société démocratique », avant d'ajouter: « (…) C'est grâce aux sacrifices de personnalités socialistes comme Abderrahim Bouâabid, Abderrahmane El Youssoufi et Mohamed Elyazghi, que les valeurs démocratiques s'enracinent chaque jour un peu plus. » De Tunisie, c'est Hédi Baccouche qui a fait le déplacement spécialement pour partager ses moments. Membre du Parti socialiste destourien et ancien Premier ministre, il nous a notamment déclaré : « J'ai répondu à l'invitation pour rappeler les relations personnelles que j'ai toujours eues avec les dirigeants et les militants du Parti de l'Istiqlal et de l'USFP. Ce sont des relations qui n'intéressent pas uniquement ma personne, mais ce sont des relations anciennes entre les Tunisiens et leur Parti de l'Indépendance et le parti de l'Istiqlal puis l'USFP. Il se trouve aussi que j'étais très actif quand il y a eu la naissance du parti de l'UNFP. J'avais des relations suivies et étroites avec les dirigeants qui ont créé ce parti et cinquante ans après, il faut dire qu'ils ont réussi à maintenir une bonne place sur la scène marocaine. Ils ont réussi à répandre l'idée de progrès et de modernité, à faire émerger des compétences sur le plan du militantisme. Il faut dire que Mohamed Elyazghi symbolise tout cela. Il a eu l'occasion de réaliser beaucoup de choses pour le pays… Son parcours est celui de toute une génération de Marocains. L'histoire a voulu que je fasse partie de cette génération. C'est un peu pour cela que j'étais content de venir à Tétouan ». Pierre Joxe a tenu également à faire le déplacement pour saluer le parcours de l'homme et du militant. M. Joxe, qui est actuellement membre du Conseil constitutionnel français après avoir notamment occupé plusieurs postes ministériels, a côtoyé Mohamed Elyazghi alors qu'ils étaient, tous les deux, élèves de l'Ecole nationale d'administration de Paris.
Mohamed Elyazghi a rejoint, très tôt, le mouvement nationaliste en militant, dès l'âge de 13 ans, pour l'Indépendance du Maroc. En 1950, il intègre le Parti de l'Istiqlal où il côtoie notamment Mehdi Ben Barka qui encadrait alors la jeunesse nationaliste.
Après l'Indépendance, Mohamed Elyazghi participe activement à la création de l'Union nationale des forces populaires ; un parti pour lequel il sacrifiera cinquante ans de sa vie en qualité de leader et de cadre.
Ancien élève de l'Ecole nationale d'administration de Paris, Mohamed Elyazghi exerce, au début des années 60, en tant qu'avocat, au barreau de la capitale française. Parallèlement à son activité professionnelle, il continue à s'investir, aux côtés de ses camarades et à prendre part activement dans les différents débats soulevés à l'intérieur du Royaume. Après les évènements de mars 1965, il décide de rentrer définitivement au Maroc pour continuer de militer pour la défense de la démocratie et des droits de l'Homme. Son engagement politique lui vaut d'être emprisonné à deux reprises : en 1963 et en 1981. Entre ces deux dates, il fait face à de nombreuses exactions, arrestations et « douleurs ».
Mohamed Elyazghi a assumé plusieurs responsabilités aussi bien dans le domaine politique, associatif que culturel. Il a notamment dirigé « Libération » et a assuré, durant plus d'une décennie, les fonctions de secrétaire du Syndicat national de la presse marocaine.
Le 14 mars 1998, le Roi Hassan II le nomme ministre chargé de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement, de l'Urbanisme et de l'Habitat. Entre 2002 et 2007, il est nommé ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement. Depuis le 15 octobre 2007, il occupe le poste de ministre d'Etat.
Mohamed Elyazghi continue à s’investir dans le champ politique du militantisme, au-delà de son portefeuille ministériel, en défendant la question du Sahara et de l'unité nationale. Que ce soit lors de son intervention remarquée, à Tanger, lors du 50èe anniversaire de la création de l'UMA où aux côtés de M. Bekhadem, il a notamment rappelé que l'unité de l'UMA (à travers l'ouverture des frontières) ne pouvait se faire sans un règlement serein de la question du Sahara, ou lors de son déplacement au Venezuela à la tête de la délégation marocaine, le 28 septembre dernier ou bien au cours de sa visite à Laâyoune, il y a moins d'une semaine. Elyazghi continue de militer pour le respect des droits de l'Homme dans les provinces du Sud, tout en appelant à un réel débat national afin de bâtir l'avenir sur l'unité nationale. Répondant à une question sur la place que les partis politiques doivent tenir sur la question du Sahara, M. Elyazghi a répondu : « Les partis politiques doivent s'investir dans le dossier du Sahara mais l'essentiel pour eux, pour le moment, c'est la cohésion du front intérieur. Il est certain que, sur le plan extérieur, l'affaire du Sahara va évoluer d'une manière ou d'une autre. Evidemment, devant l'obstruction des séparatistes d'engager de véritables négociations sur la plateforme présentée par le Maroc, c'est le front intérieur qui va devenir très important. C'est justement pour ces raisons que les séparatistes essaient de monter en ligne quelques individus - qui ont peut-être des convictions séparatistes - pour les pousser à agir contre leur propre pays et aller ainsi vers la traîtrise. Evidemment, le Maroc ne l'accepte pas et le gouvernement a pris ses responsabilités en remettant à la justice militaire des personnes qui se sont permises d'aller visiter, comme dans un zoo, leurs frères de sang qui n'ont pas la liberté dont ils disposent. En effet, ils ne peuvent quitter Tindouf et ses camps qu'au prix de leur vie. Et ceci, sans parler des relations que ces individus ont eues avec les services miliaires algériens dans le but d'entrer dans un projet anti-national dans leur propre pays. L'essentiel, c'est donc le front intérieur. Il faut mener un débat avec le peuple marocain, les militants, la population du Sahara - jeune et moins jeune - pour qu'ils sachent que l'avenir est dans l'unité et la démocratisation du pays dont le projet d'autonomie interne est un élément-clé dans la démocratisation de nos institutions. » a-t-il conclu.