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Tabous brisésPar Nezha Mounir
Mercredi 1 Janvier 2014
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Que de tabous brisés en cette fin d’année! L’USFP, en prenant les devants, a lancé plusieurs pavés dans la mare. Bon nombre de revendications que les ONG féminines n’ont eu de cesse de rappeler ont été remises au goût du jour. Un vieux débat, ayant trait aux sempiternelles questions de l’égalité, de la polygamie voire de l’héritage en passant par l’avortement. Un appel à engager un débat public pour revoir toutes les lois discriminatoires envers les femmes, notamment certaines dispositions de la Moudawana. Nul besoin de rappeler que si la Constitution 2011 est avant-gardiste en la matière, sa mise en œuvre peine à se concrétiser. Bien évidemment, cette prise de position n’a pas manqué de provoquer l’ire des conservateurs qui ont crié au scandale voire à l’apostasie. Les esprits se sont enflammés. Chacun y est allé de son interprétation. Au nom de l’islam, bien des iniquités ont été ainsi commises à l’encontre des femmes et dictées par certains intérêts. Des veuves et des orphelins se retrouvent parfois dans la rue dépouillés de tous leurs biens après qu’on a spolié leur part d’héritage. Des situations kafkaïennes fort condamnables qui plongent bon nombre de personnes dans une précarité totale. Alors au lieu de rejeter d’un revers de la main ces initiatives autant les aborder avec beaucoup de sérénité. L’occasion de lancer un vrai débat qui sera enrichi par des échanges entre experts, ONG voire toute partie intéressée afin de parer au plus urgent et de trouver des solutions adéquates. Ne dit-on pas à juste titre que de la discussion jaillit la lumière ? Pour ce qui est de la polygamie, elle a accusé un net recul, le Code de la famille de 2004 l’ayant soumise à des conditions draconiennes. Ce n’est donc plus à proprement parler un phénomène social. S’agissant enfin de l’avortement, n’est-il pas temps d’abandonner la politique d’autruche adoptée sciemment? Le problème existe bel et bien et il a tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, les chiffres faisant foi et parlent même de 600 avortements effectués par jour. Une réalité consternante. Revisiter les dispositions qui réglementent l’avortement mettrait fin au calvaire de toutes celles qui y ont recours dans la clandestinité, acculées à se soumettre à des conditions déplorables d’hygiène du fait de son illégalité. Vivement que toutes ces initiatives reçoivent l’appui de l’ensemble des franges de la société et ne soient pas reléguées encore une fois au second plan. Lu 1688 fois
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