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Après des enquêtes menées jusqu'ici à distance, "des centaines de centres de détention ont été documentés (...) Chaque centre de sécurité, chaque base militaire, chaque prison avait son propre lieu de détention ou fosse commune", a affirmé Robert Petit, qui dirige le Mécanisme international, impartial et indépendant (MIII), créé en décembre 2016 par l'Assemblée générale de l'ONU.
"Il faudra un long moment avant d'en connaître toute l'étendue", a-t-il ajouté à l'AFP.
Le MIII, basé à Genève, est chargé d'aider à l'enquête et à la poursuite des personnes responsables des crimes les plus graves de droit international commis en Syrie depuis le début de la guerre en 2011.
Ces enquêteurs onusiens n'avaient jamais été autorisés par Damas à se rendre en Syrie.
Robert Petit a indiqué que son équipe avait demandé aux nouvelles autorités "la permission de venir ici pour commencer à discuter d'un cadre pour mener à bien notre mandat".
"Nous avons eu une rencontre productive et nous avons officiellement demandé (...) de pouvoir revenir et commencer le travail. Nous attendons leur réponse", a poursuivi ce procureur et juriste canadien.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 100.000 personnes sont mortes dans les geôles de l'ancien pouvoir syrien depuis 2011.
Depuis que les prisons ont été ouvertes après la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, les craintes se font nombreuses sur la préservation des documents et autres preuves de crimes.
Pour M. Petit, il y a en Syrie "suffisamment de preuves (...) pour condamner ceux que nous devrions poursuivre" mais leur préservation "nécessitera beaucoup de coordination entre tous les acteurs".
Les preuves recueillies à distance par le MIII ont déjà servi ces dernières années dans environ 230 enquêtes, menées dans 16 juridictions, notamment en Belgique, en France, en Suède et en Slovaquie.