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Méconnue du grand public, elle joue pourtant sur des scènes célèbres et possède un fan-club aussi fidèle qu'une rock star. "Reine du folklore auvergnat" et du bal musette, Sylvie Pullès règne depuis 35 ans au sommet de l'accordéon français.
La preuve trône au-dessus du canapé du salon, chez elle à Saint-Côme-d'Olt, un village de l'Aveyron dans le sud-ouest de la France: un disque d'or couronnant 30 ans de carrière. "Cela représente 5.000 bals, deux millions de danseurs et autant de kilomètres parcourus", sourit cette musicienne de 47 ans, qui assura son premier bal à l'âge de 12 ans.
Avec son mentor André Verchuren, pape du bal musette - bal populaire au rythme de l'accordéon - décédé en 2013, qui l'avait baptisée la "Reine de l'Auvergne", elle est la seule accordéoniste à avoir rempli deux fois la prestigieuse salle de concerts parisienne de l'Olympia, en 2010 et 2015. Plus récemment, elle a fêté fin mai ses 35 ans de carrière à l'Alhambra, autre salle de la capitale qui n'avait jamais accueilli d'accordéoniste.
L'autre muse de l'accordéon, la volcanique Yvette Horner (décédée l'an dernier), s'est aventurée hors du répertoire classique, ce qui a dissipé toute forme de concurrence entre elles.
Car le répertoire de Sylvie Pullès s'étend des musiques traditionnelles, bourrées (la danse paysanne de l'Auvergne), valses et polkas, à la musette et la variété. A ses détracteurs qui jugent ringard le genre musical, elle plaide la "défense d'une culture" et d'un "patrimoine" régional.
"Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient sans oublier nos traditions. Et puis ce qui est ringard pour certains est très souvent branché et vintage pour d'autres", pointe l'auteure-compositrice aux 19 albums et 380 compositions.
Cette infatigable musicienne débute l'harmonica à l'âge de 4 ans, puis le piano à bretelles à 7 ans. Son père, fermier et accordéoniste autodidacte qui animait les mariages et bals de village, l'envoie chez un professeur du cru pour se former.
La jeune prodige monte à 16 ans son premier orchestre. Après le baccalauréat, elle fait ses gammes au Conservatoire national de musique de Toulouse, en parallèle d'études de musicologie.
Sylvie Pullès invente alors son propre style et signe à 20 ans un premier succès "La bourrée de Pierrefort", reprise aujourd'hui par de nombreuses formations folkloriques. "A l'époque, une jeune fille à l'accordéon, cela faisait sensation", se remémore cette travailleuse acharnée et intuitive au regard franc.
Mais c'est grâce à ses passages sur les radios locales et à la télévision qu'elle accède à la notoriété.
"J'ai connu la bonne époque, on était considéré comme des vedettes", raconte-t-elle devant des photos. "Moi, j'ai eu une vie extraordinaire mais c'est beaucoup plus compliqué pour les jeunes d'aujourd'hui qui débutent et n'ont pas cette médiatisation", regrette l'artiste, qui peut compter sur un public fidèle.
Comme Colette et Pierrot, deux anciens Parisiens installés en Aveyron: ils ont acheté spécialement un camping-car pour la suivre aux quatre coins de la France. "Elle nous a redonné l'envie de danser. Valses, tango, paso... Elle a une cadence formidable", s'exclame Colette Pichon, 80 ans, qui "en perd ses douleurs" sur la piste.
"C'est un peu la Madonna de l'accordéon. Elle a une énergie folle et gère sa carrière toute seule d'une main de maître. Organiser des concerts à Paris c'est facile, mais il faut pouvoir les remplir. Elle s'occupe de tout, remplit les bus. Beaucoup rêvent de faire comme elle mais beaucoup en sont incapables", estime pour sa part Jeff Chalaffre, membre du groupe de folk auvergnat Wazoo, incontournable localement.
L'ambassadrice du Massif central aimerait transmettre le flambeau mais "s'inquiète un peu pour l'avenir" du genre musical.
"L'ambiance a changé, il y a moins de bénévoles pour organiser les bals, les relations sont compliquées avec les patrons de dancings et le public est bien souvent dans les Ehpad" (les maisons de retraite), soupire Sylvie Pullès.
Son conseil à la nouvelle génération: "Ne plus copier mais inventer".
La preuve trône au-dessus du canapé du salon, chez elle à Saint-Côme-d'Olt, un village de l'Aveyron dans le sud-ouest de la France: un disque d'or couronnant 30 ans de carrière. "Cela représente 5.000 bals, deux millions de danseurs et autant de kilomètres parcourus", sourit cette musicienne de 47 ans, qui assura son premier bal à l'âge de 12 ans.
Avec son mentor André Verchuren, pape du bal musette - bal populaire au rythme de l'accordéon - décédé en 2013, qui l'avait baptisée la "Reine de l'Auvergne", elle est la seule accordéoniste à avoir rempli deux fois la prestigieuse salle de concerts parisienne de l'Olympia, en 2010 et 2015. Plus récemment, elle a fêté fin mai ses 35 ans de carrière à l'Alhambra, autre salle de la capitale qui n'avait jamais accueilli d'accordéoniste.
L'autre muse de l'accordéon, la volcanique Yvette Horner (décédée l'an dernier), s'est aventurée hors du répertoire classique, ce qui a dissipé toute forme de concurrence entre elles.
Car le répertoire de Sylvie Pullès s'étend des musiques traditionnelles, bourrées (la danse paysanne de l'Auvergne), valses et polkas, à la musette et la variété. A ses détracteurs qui jugent ringard le genre musical, elle plaide la "défense d'une culture" et d'un "patrimoine" régional.
"Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient sans oublier nos traditions. Et puis ce qui est ringard pour certains est très souvent branché et vintage pour d'autres", pointe l'auteure-compositrice aux 19 albums et 380 compositions.
Cette infatigable musicienne débute l'harmonica à l'âge de 4 ans, puis le piano à bretelles à 7 ans. Son père, fermier et accordéoniste autodidacte qui animait les mariages et bals de village, l'envoie chez un professeur du cru pour se former.
La jeune prodige monte à 16 ans son premier orchestre. Après le baccalauréat, elle fait ses gammes au Conservatoire national de musique de Toulouse, en parallèle d'études de musicologie.
Sylvie Pullès invente alors son propre style et signe à 20 ans un premier succès "La bourrée de Pierrefort", reprise aujourd'hui par de nombreuses formations folkloriques. "A l'époque, une jeune fille à l'accordéon, cela faisait sensation", se remémore cette travailleuse acharnée et intuitive au regard franc.
Mais c'est grâce à ses passages sur les radios locales et à la télévision qu'elle accède à la notoriété.
"J'ai connu la bonne époque, on était considéré comme des vedettes", raconte-t-elle devant des photos. "Moi, j'ai eu une vie extraordinaire mais c'est beaucoup plus compliqué pour les jeunes d'aujourd'hui qui débutent et n'ont pas cette médiatisation", regrette l'artiste, qui peut compter sur un public fidèle.
Comme Colette et Pierrot, deux anciens Parisiens installés en Aveyron: ils ont acheté spécialement un camping-car pour la suivre aux quatre coins de la France. "Elle nous a redonné l'envie de danser. Valses, tango, paso... Elle a une cadence formidable", s'exclame Colette Pichon, 80 ans, qui "en perd ses douleurs" sur la piste.
"C'est un peu la Madonna de l'accordéon. Elle a une énergie folle et gère sa carrière toute seule d'une main de maître. Organiser des concerts à Paris c'est facile, mais il faut pouvoir les remplir. Elle s'occupe de tout, remplit les bus. Beaucoup rêvent de faire comme elle mais beaucoup en sont incapables", estime pour sa part Jeff Chalaffre, membre du groupe de folk auvergnat Wazoo, incontournable localement.
L'ambassadrice du Massif central aimerait transmettre le flambeau mais "s'inquiète un peu pour l'avenir" du genre musical.
"L'ambiance a changé, il y a moins de bénévoles pour organiser les bals, les relations sont compliquées avec les patrons de dancings et le public est bien souvent dans les Ehpad" (les maisons de retraite), soupire Sylvie Pullès.
Son conseil à la nouvelle génération: "Ne plus copier mais inventer".