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Ancien ouvrier syndicaliste, le Premier ministre suédois Stefan Löfven a réussi à rempiler après des mois d'intrigues en jouant l'ouverture à droite, quitte à avaler de nouvelles couleuvres idéologiques.
A 61 ans, le dirigeant social-démocrate, qui a été reconduit au poste de Premier ministre vendredi à l'issue d'un vote au Parlement, a réussi son pari: maintenir au pouvoir l'un des derniers gouvernements de centre gauche en Europe.
L'exploit n'est pas mince dans un pays où la proportionnelle a accouché le 9 septembre d'un paysage politique atomisé, avec un siège d'écart entre les blocs de gauche et de droite, et une extrême droite sur le podium en position de trouble-fête.
Avant le scrutin, Stefan Löfven apparaissait plus isolé que jamais, critiqué sur sa droite pour avoir laissé grandes ouvertes les portes du pays aux demandeurs d'asile, étrillé sur sa gauche pour les avoir refermées.
Mais toutes les tentatives de l'opposition pour constituer une alternative sans dépendre des démocrates de Suède (populistes anti-immigration) ont échoué. En habile tacticien, l'ancien soudeur a fini par rafler la mise en débauchant deux partis de centre droit (le centre et les libéraux) qui soutiendront au Parlement son gouvernement minoritaire (sociaux-démocrates et verts).
"Löfven a atteint son objectif stratégique: rester au pouvoir et diviser l'opposition de droite", résume le politologue Olof Petersson.
Il s'expose toutefois à un sévère retour de bâton aux législatives de 2022, selon les analystes.
En embarquant les deux partis de centre droit, Stefan Löfven a dû signer un accord qui, de fait, emprunte largement au programme électoral de la droite et déroute une partie de sa base.
"En échange du poste de Premier ministre, les sociaux-démocrates payent le prix fort en termes de réformes libérales", constate le quotidien de référence Dagens Nyheter.
Parfois qualifié de "socialo de droite", le Stefan Löfven II ne risque pas d'améliorer son image auprès de ses anciens amis socialistes.
Löfven avait déjà perdu des points dans son propre camp en fermant les robinets de l'immigration fin 2015, après l'arrivée de plus de 240.000 demandeurs d'asile depuis 2014.
Le 24 novembre 2015, il annonce que la Suède aligne sa politique d'accueil sur les minimas de l'Union européenne, restreignant notamment les conditions du regroupement familial.
"Il m'est pénible de constater que la Suède ne peut plus accueillir de demandeurs d'asile dans les mêmes proportions élevées qu'aujourd'hui", défend-il au cours d'une conférence de presse aux côtés de sa vice-Première ministre écologiste, Asa Romson, en larmes.
"Mon Europe n'érige pas de murs, nous tendons la main quand la situation l'exige", déclarait-il deux mois plus tôt.
"Même Angela Merkel en Allemagne a dû faire volte-face sur l'immigration. Mais aucun dirigeant en Europe n'a amorcé un virage aussi brutal que Stefan Löfven", ironisait en mai le quotidien de référence Dagens Nyheter (DN).
Pour gommer l'étiquette de "naïveté" et d'"irresponsabilité" que lui collent ses adversaires sur les dossiers de l'immigration et de l'intégration, il a multiplié les déclarations d'autorité pendant la campagne des législatives en rappelant "leurs droits et devoirs" aux étrangers accueillis en Suède.
Né à Stockholm d'une mère célibataire qui n'avait pas les moyens de s'occuper de lui, Stefan Löfven a grandi à Sollefteå, à 500 kilomètres au nord de la capitale, dans une famille d'accueil dont le père était ouvrier.
Devenu soudeur, il s'engage pour la première fois dans la vie syndicale au début des années 1980 dans l'usine d'armement où il travaille, une vocation qui l'amènera à prendre les commandes du syndicat de la métallurgie Metall entre 2006 et 2012.
Piètre orateur, il apparaît néanmoins "authentique" et, selon un sondage Skop, une majorité de Suédois préférait être assis à sa table pour dîner plutôt qu'à celle du dirigeant conservateur Ulf Kristersson.
Après avoir bénéficié de vents économiques favorables entre 2014 et 2018, Stefan Löfven pourrait connaître une dégradation de la conjoncture susceptible de mettre sa coalition à l'épreuve. Avec le risque de "devoir remettre son poste en jeu" en cours de législature, prévient l'ancien chef de gouvernement social-démocrate Göran Persson.
A 61 ans, le dirigeant social-démocrate, qui a été reconduit au poste de Premier ministre vendredi à l'issue d'un vote au Parlement, a réussi son pari: maintenir au pouvoir l'un des derniers gouvernements de centre gauche en Europe.
L'exploit n'est pas mince dans un pays où la proportionnelle a accouché le 9 septembre d'un paysage politique atomisé, avec un siège d'écart entre les blocs de gauche et de droite, et une extrême droite sur le podium en position de trouble-fête.
Avant le scrutin, Stefan Löfven apparaissait plus isolé que jamais, critiqué sur sa droite pour avoir laissé grandes ouvertes les portes du pays aux demandeurs d'asile, étrillé sur sa gauche pour les avoir refermées.
Mais toutes les tentatives de l'opposition pour constituer une alternative sans dépendre des démocrates de Suède (populistes anti-immigration) ont échoué. En habile tacticien, l'ancien soudeur a fini par rafler la mise en débauchant deux partis de centre droit (le centre et les libéraux) qui soutiendront au Parlement son gouvernement minoritaire (sociaux-démocrates et verts).
"Löfven a atteint son objectif stratégique: rester au pouvoir et diviser l'opposition de droite", résume le politologue Olof Petersson.
Il s'expose toutefois à un sévère retour de bâton aux législatives de 2022, selon les analystes.
En embarquant les deux partis de centre droit, Stefan Löfven a dû signer un accord qui, de fait, emprunte largement au programme électoral de la droite et déroute une partie de sa base.
"En échange du poste de Premier ministre, les sociaux-démocrates payent le prix fort en termes de réformes libérales", constate le quotidien de référence Dagens Nyheter.
Parfois qualifié de "socialo de droite", le Stefan Löfven II ne risque pas d'améliorer son image auprès de ses anciens amis socialistes.
Löfven avait déjà perdu des points dans son propre camp en fermant les robinets de l'immigration fin 2015, après l'arrivée de plus de 240.000 demandeurs d'asile depuis 2014.
Le 24 novembre 2015, il annonce que la Suède aligne sa politique d'accueil sur les minimas de l'Union européenne, restreignant notamment les conditions du regroupement familial.
"Il m'est pénible de constater que la Suède ne peut plus accueillir de demandeurs d'asile dans les mêmes proportions élevées qu'aujourd'hui", défend-il au cours d'une conférence de presse aux côtés de sa vice-Première ministre écologiste, Asa Romson, en larmes.
"Mon Europe n'érige pas de murs, nous tendons la main quand la situation l'exige", déclarait-il deux mois plus tôt.
"Même Angela Merkel en Allemagne a dû faire volte-face sur l'immigration. Mais aucun dirigeant en Europe n'a amorcé un virage aussi brutal que Stefan Löfven", ironisait en mai le quotidien de référence Dagens Nyheter (DN).
Pour gommer l'étiquette de "naïveté" et d'"irresponsabilité" que lui collent ses adversaires sur les dossiers de l'immigration et de l'intégration, il a multiplié les déclarations d'autorité pendant la campagne des législatives en rappelant "leurs droits et devoirs" aux étrangers accueillis en Suède.
Né à Stockholm d'une mère célibataire qui n'avait pas les moyens de s'occuper de lui, Stefan Löfven a grandi à Sollefteå, à 500 kilomètres au nord de la capitale, dans une famille d'accueil dont le père était ouvrier.
Devenu soudeur, il s'engage pour la première fois dans la vie syndicale au début des années 1980 dans l'usine d'armement où il travaille, une vocation qui l'amènera à prendre les commandes du syndicat de la métallurgie Metall entre 2006 et 2012.
Piètre orateur, il apparaît néanmoins "authentique" et, selon un sondage Skop, une majorité de Suédois préférait être assis à sa table pour dîner plutôt qu'à celle du dirigeant conservateur Ulf Kristersson.
Après avoir bénéficié de vents économiques favorables entre 2014 et 2018, Stefan Löfven pourrait connaître une dégradation de la conjoncture susceptible de mettre sa coalition à l'épreuve. Avec le risque de "devoir remettre son poste en jeu" en cours de législature, prévient l'ancien chef de gouvernement social-démocrate Göran Persson.